Notre époque voit ressurgir le goût de la marche à pied (la popularité des chemins de saint Jacques en est un bel exemple). Les kilomètres que l’on faisait autrefois par nécessité, on les fait aujourd’hui sans but précis, simplement parce que marcher fait du bien.
Preuve que notre corps et notre âme forment une unité, en mettant en route la « machine », nous aérons notre esprit. J’ai pu remarquer plus d’une fois que nombre de soucis se trouvent alléger dès qu’on se met en route.
Le chemin a bien sûr aussi une valeur spirituelle. C’est le cas quand on part en pèlerinage : l’objectif n’est alors pas seulement la destination – qu’elle soit Compostelle, Rome ou Jérusalem – mais c’est, au travers du chemin, de retrouver notre condition la plus profonde, qui est sur terre d’être des pèlerins, des humains en quête de Dieu.
Voici ce qu’écrivait Madeleine Delbrel, écrivain catholique du XXe siècle : « Vous nous avez choisis pour être dans un équilibre étrange. Un équilibre qui ne peut s’établir et tenir que dans un mouvement, que dans un élan. Un peu comme un vélo qui ne tient pas debout sans rouler, un vélo qui reste penché contre un mur tant qu’on ne l’a pas enfourché, pour le faire filer bon train ».
C’est bien la vocation d’une paroisse, nous aider à nous mettre en chemin. Que ce soit par les rencontres avec les autres ou par la rencontre avec le Christ lui-même. A nous d’ouvrir les yeux, comme les disciples d’Emmaüs, pour reconnaître qu’il marche à nos côtés.
Bon temps pascal, dans la joie du Christ ressuscité,