Homélie du 3e dimanche de Temps Ordinaire, année C
par l’abbé Gaël de Breuvand
en présence des enfants préparant la 1ere des communions
Les titres sont ajoutés après relecture
Intro – Écouter et recevoir la Parole de Dieu
Aujourd’hui les lectures étaient étonnantes, je ne sais pas si vous avez bien écouté. Dans la Première Lecture, on nous dit, c’est dans l’Ancien Testament en 500 ans avant Jésus-Christ, que l’on apporte le Livre de la Loi en présence de l’assemblée et on commence à le lire. Cela commence au lever du jour et ça dure jusqu’à midi. Une lecture qui dure 5h, avec les explications bien sûr. Ainsi, pendant 5h d’affilée on écoute la Parole de Dieu et les explications. Et savez-vous ce qu’ils font ? Eh bien, iIs disent « Amen, quelle joie d’entendre le Seigneur nous parler ! ». Ils sont contents ! C’est bizarre quand même : si on nous la lisait pendant cinq heures, est-ce que l‘on serait content ? De même, ils s’inclinent, ils se mettent à genoux, ils se prosternent devant le Seigneur, le visage tourné contre terre. C’est beau, ils sont plein de joie car ils entendent la Parole du Seigneur pendant 5h d’affilée.
Et puis dans l’Évangile, on a entendu Jésus. Il est Juif et, comme tous les Juifs qui vont chacun son tour lire la Parole de Dieu puis l’expliquent, à son tour, Il vient prendre le Livre. À l’époque, c’est un rouleau ; et Il tombe sur ce passage dans le livre d’Isaïe « L’Esprit du Seigneur est sur moi » ; et tous les Juifs savent que ce passage signifie que le Messie vient. Ils savent que c’est le Messie qui va venir et que c’est Lui qui va recevoir l’Esprit. Et là, Jésus fait l’homélie la plus courte du monde, Il dit juste trois mots : ‘aujourd’hui‘ (c’est le mot important), ‘s’accomplit‘ ‘ce que vous venez d’entendre’. Cela se réalise. Et Il s’arrête là. C’est très fort : car Il a parlé très brièvement, mais par contre Il a remué tout le monde, car les gens se disent « Quoi ?! Il est en train de nous dire qu’Il est le Messie ? ». Oui. Il est le Messie. Mais les gens de Nazareth disent que ce n’est pas possible. « D’ailleurs, tu n’as pas fait de miracle chez nous ». On verra cela la semaine prochaine : ce n’était que l’introduction… Je vais tout de même essayer de ne pas rester 5h…
I – Le corps ne fait qu’un, et son unité est réalisé par l’Esprit Saint
Mais je voulais surtout vous parler de la 2e lecture, lue par Cécile, qui est magnifique. Prenons une comparaison : celle du Corps. Le corps ne fait qu’un, vous êtes d’accord ? Mon petit doigt c’est moi, mon pied c’est moi, mes yeux aussi. Si on m’enlève des morceaux, je ne suis pas très bien. Tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’Un, et pas un n’est inutile. Est-ce que mon nez sert vraiment ? Peut-on l’enlever ? Même si on ne le sait pas, tous les membres sont utiles, tous ont leur place, même ceux qui ne sont là que pour faire joli.
Et bien, avec le Christ c’est pareil pour nous. Lorsque nous sommes unis au Christ, nous sommes membres d’un même Corps. Et celui qui pense qu’il n’est pas utile, alors il se trompe. C’est un peu comme s’il nous manquait un doigt, ce serait douloureux, compliqué. Et dans ce Corps, dont chacun de nous forme un membre, la tête, c’est Jésus. Et comme c’est une bonne tête, Il nous écoute et nous donne la bonne direction. Si on a mal au pied, la tête comprend qu’il faut nous arrêter de marcher. Et inversement, c’est elle qui décide si vous aller marcher ou pas. Avec Jésus, c’est pareil. C’est la tête qui va nous dire la bonne direction et ce qu’il faut faire. Ensuite, saint Paul nous dit que nous sommes unis par l’Esprit Saint. C’est celui qui est partout, comme le sang dans notre corps : il n’y a pas un endroit où il n’y en a pas de sang. Eh bien, pour l’Esprit saint, c’est pareil, il n’y a pas un endroit, dans le corps que nous formons avec le Christ, où il n’y a pas l’Esprit saint. Après, on le laisse travailler…ou non. Si on est un bon membre du corps, on lui dit « Viens vers moi, j’ai besoin d’oxygène » et puis si on est un mauvais membre du Corps on lui dit « non je n’ai pas besoin de Toi, je ne veux pas d’oxygène ». Le problème, c’est qu’on prend le risque de tomber malade. Et puis, il y a une nourriture. Quelle est la nourriture du Corps que nous formons ? Le savez-vous ? Le pain tout court, c’est la nourriture de notre corps de chair. Oui, il y a certes la Parole de Dieu, mais encore mieux : l’Eucharistie ! Chacun de nous est un membre du Corps que nous formons indispensable et nécessaire, mais chacun de nous peut recevoir, être nourri par l‘Eucharistie.
II – être vivant, c’est être connecté au Christ
Pour la deuxième partie, c’est le Christ qui nous unit et qui nous fait Un, grâce au jour où nous avons été baptisés. Ce jour-là, nous sommes devenus membres du Corps du Christ, il est devenu notre tête, nous avons été connectés à Lui. Mais est-ce totalement suffisant pour être vraiment membre du Corps du Christ ? Oui et non. Il y a deux façons d’être un membre, soit vivant soit mort. Si on a été baptisé mais tout le reste on n’en a rien à faire, alors on est un membre mort. Mais si on veut être un membre vivant, il faut être en relation avec la tête, Jésus, et en relation avec les autres membres. C’est saint Paul qui le dit. Si l‘oreille dit : moi je ne suis pas l’œil, alors je ne fais pas partie du corps, dans ce cas c’est aussi un membre mort ; je ne fais pas partie du Corps. Quand on est baptisé, il y a un besoin : c’est que nous disions OUI à Dieu, toujours, souvent : Oui, Seigneur, je viens faire Ta volonté, oui, je veux T’aimer, oui je veux me laisser aimer. Et l’on fait ça dans la prière, comme ce que font les Juifs pendant cinq heures en écoutant la Parole de Dieu. Mais est-ce que prier suffit ? Non. Il faut donner de l‘amour autour de nous. Il faut que nous travaillions à la joie et au bonheur de ceux qui nous entourent. C’est écrit dans l’Évangile, lorsque Jésus dit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable. » Toutes ces choses bonnes, on peut les faire pour les autres. Donc, si l’on veut être un membre vivant du Corps, il nous faut prier et aimer, aimer les autres.
III – Pour vivre, il faut respirer et se nourrir !
Le troisième point, c’est toujours pour être vraiment vivant. Si je me dis : prier – c’est-à-dire, prendre le temps le matin, le soir, aller à la messe le dimanche, ouvrir sa bible de temps en temps pour voir ce que Jésus veut nous dire – c’est fatiguant, ça m’ennuie un petit peu, etc., cela revient à dire que respirer cela nous ennuie un petit peu. Mais, si l’on arrête de respirer, que se passe-t-il ? Au bout d’un moment, on n’est plus très bien. Eh bien, c’est exactement ce qu’il se passe lorsque l’on arrête de prier. Alors, ce n’est pas votre corps qui s’arrête, mais c’est le Corps que nous formons qui commence à tomber en panne. On a vraiment besoin d’offrir pour être unis les uns aux autres et pour être unis au Christ.
Est-ce que vous voulez respirer ? Si on se dit que, dimanche, je ne vais pas aller à la messe, cela revient à dire, je ne vais pas manger pendant toute une semaine… Vous ne risquez pas d’être très en forme à la fin de la semaine. J’ai donc besoin de respirer pour être vivant, j’ai besoin de manger pour être vivant ; je veux être vivant à la manière de Dieu, je veux être vivant comme un vrai membre du Corps, je veux être vivant comme Jésus, c’est-à-dire je veux porter la joie aux autres. C’est cela être vivant : c’est remplir de joie notre monde, qui est souvent triste. Nous, on peut décider d’être un membre du Corps du Christ, d’être connecté à Dieu. Et, comme c’est difficile de donner la joie par nous-mêmes, on a besoin de l‘aide de Dieu. C’est pour cela que l’on va à la messe le dimanche, c’est pour cela que l’on prie tous les jours, c’est pour cela qu’on ouvre la Parole de Dieu, c’est pour cela que l’on vient se confesser. Ce n’est pas juste pour nous embêter, c’est parce que c’est là que l’on trouve la vraie joie et le vrai bonheur, et qu’on peut le donner aux autres.
Alors, rappelons-nous que nous sommes tous les membres d’un Corps, ce corps que l’on appelle l’Église, qui est le Corps du Christ. Nous sommes tous appelés à être les membres vivants du Corps, en étant en relation avec Dieu et en étant en relation avec les autres, et il y a un bon endroit pour cela, pour commencer cela : c’est de vivre dans la prière et dans l’amour.