Homélie de la messe de l’aurore de Noël
Par l’abbé Gaël de Breuvand
Il s’agit de la transcription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.
Les anges ont invité les bergers à aller voir les signes que le Seigneur avait donné. Et les bergers maintenant, se regardent entre eux et disent : “Allons ! Allons-y !”. C’est peut-être, nous aussi, après avoir entendu cet appel des anges à aller à la crèche. Peut-être que ce matin nous pouvons nous tourner les uns vers les autres et nous dire : “Allons-y ! Allons. Faisons ce déplacement. Allons rencontrer le Seigneur qui vient.”
Dans l’évangile de ce jour, c’est assez étonnant, le nombre d’occurrences de “voir“ et “entendre”. Parce que la foi, si c’est un don de Dieu qui nous est donnée comme un cadeau, gratuitement, eh bien le Seigneur a aussi choisi de nous prendre tel que nous sommes, et nous avons besoin d’entendre et de voir pour croire. C’est saint Augustin qui dit que « la foi naît de l’écoute« . Et pour pouvoir écouter, il faut entendre et voir. C’est lié. Nous sommes invités à entendre, à écouter et à voir.
Et puis une fois que nous avons écoutés et vus, que la foi a commencé à grandir dans notre cœur, si nous voulons que cette foi grandisse encore, fructifie, il nous faut la donner. En faire cadeau… « Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant ». Et de fait, notre témoignage, nous ne savons pas comment il sera reçu. Il va y avoir des moments où cela sera tout simple, et entendu, et compris. D’autres fois, « ils s’étonnaient de tout ce qui avait été raconté ». Et parfois, il va y avoir une franche opposition. Mais ça, c’est pas notre problème. Notre problème, si nous voulons entrer pleinement dans le projet de Dieu, c’est de laisser notre cœur déborder de ce que nous avons vu et entendu.
Un petit aparté sur les bergers. Il faut imaginer qu’à l’époque des Juifs, à l’époque de Jésus, le berger, – il y en a plein ! -, est quelqu’un qui est considéré comme pas très fiable. Pour les témoignages, il en faut normalement deux dans le cadre d’un procès. Il y a deux exceptions, – pardonnez-moi, ce n’est pas notre époque… -, les femmes, où il faut plus de témoignages, et les bergers. C’est intéressant parce que les témoins de la Naissance du Christ, ce sont les bergers. Et les témoins de la Résurrection, ce sont les femmes.
Et on a une place toute particulière pour une femme dans cet évangile. « Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ». Oui. Il y a 9 mois, elle a eu cette présence particulière de Dieu dans sa vie. L’ange est venu, l’a rassuré et lui a annoncé ce grand mystère : la venue de Dieu dans notre monde. Un signe lui a été donné. C’était la naissance du cousin Jean-Baptiste. Et puis voilà que c’est un petit bébé qui naît. Et on peut penser qu’Il est né comme tous les petits bébés. En fait, Marie a besoin d’emmagasiner des merveilles de Dieu. Et de fait, ça, c’en est une, que les bergers s’approchent de la crèche, – comment deviner qu’un bébé était né là ? -, pour témoigner de ce message du ciel. Et Marie médite cela dans son cœur. Et quand elle médite cela dans son cœur, on peut penser qu’elle fait la même chose que les bergers juste après elle. Elle glorifie et elle loue le Seigneur.
Noël, c’est comme Pâques, c’est une fête qui dure 8 jours. Jusqu’au 1er janvier, on est dans le temps de Noël. C’est Noël tous les jours. Et donc tous les jours, nous pouvons méditer et emmagasiner cela dans notre cœur. Et tous les jours nous pouvons louer et glorifier le Seigneur. Et à chaque fois que nous sommes en connexion avec le ciel, c’est toute l’humanité qui se connecte à Dieu. Grâce à nous… Par nous ! C’est une mission que nous recevons aussi.
Accueillons le Seigneur qui vient. Accueillons-le. Il se donne, et nous en retour, donnons.