Il s’agit de la transcription d’une prédication orale.
Les lectures de ce dimanche se résument en un mot : aimer ! C’est un mot important que nous trouvons tout au long de la Bible. Mais dans la première lecture d’aujourd’hui, dans les Actes des apôtres, il nous est rappelé que cet Amour n’est pas gagné, même chez les chrétiens. Car pour les Juifs convertis au Christ, tout soldat romain était un ennemi national. Tout étranger était exclus de la bénédiction de l’Alliance. Et les premiers chrétiens partageaient cette façon de voir. Mais l’Esprit Saint fait éclater tout ce carcan. Cette barrière saute. Pierre doit intégrer dans la communauté des croyants, un païen converti. L’évangile, c’est pour tout le monde ; l’Esprit de Dieu s’est répandu sur tout le monde. C’est très important pour nous qui avons toujours tendance à juger ceux qui ne sont pas de notre bord. Nous oublions que même ces personnes-là ont leur place dans le cœur de Dieu. Ces personnes sont peut-être le bien le plus précieux que le Seigneur recherche, un peu comme la brebis perdue que le bon pasteur va chercher.
Dans la deuxième lecture, saint Jean insiste fortement sur le commandement d’amour. « Aimons-nous les uns les autres, puisque l’Amour vient de Dieu ». C’est important pour nous d’entendre cet appel et de l’entendre comme un rappel. Surtout quand nous sommes confrontés aux divisions, aux disputes qui empoisonnent la vie chrétienne. L’amour pour le frère s’enracine dans l’amour dans Dieu qui nous aime.
Il faut le redire : Dieu nous a aimé, et Il a aimé le monde pour que nous vivions de la vie divine. Il s’est offert en sacrifice pour le pardon de nos péchés. En retour, Il attend de nous une réponse qui soit à la mesure de l’Amour qu’Il a pour nous.
L’évangile nous rappelle une parole de Jésus au soir du Jeudi Saint : « comme le père m’a aimé, Moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour ». Ces paroles sont ces dernières volontés, le testament qu’Il nous a laissé à la veille de sa mort. Il s’adresse aux apôtres, mais Il s’adresse aussi à nous, les chrétiens d’aujourd’hui.
Ces paroles nous révèlent qu’il n’y a rien de plus profond en nous que nous puissions réaliser, que de vivre de cet Amour. Et Jésus dit : « c’est un commandement nouveau ». En fait, l’Amour du prochain, on le voit tout au long de la Bible comme je l’ai dit dans l’Ancien Testament, mais ce qui est nouveau, c’est quand il dit : « aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés ». C’est ce COMME qui fait la différence. L’amour que nous devons avoir les uns pour les autres nous vient du Père, par Jésus-Christ. Ce qui est premier, c’est l’affirmation que Dieu est Amour. Cet amour, ce n’est pas une simple qualité de Dieu, c’est tout son être qui est là. Alors nous, -nous !-, à la suite du Christ, nous ne sommes pas l’Amour, mais nous avons en nous celui qui est là. C’est pour cette raison que saint Jean dit : « celui qui demeure dans l’Amour demeure en Dieu et Dieu demeure en Lui ».
On ne peut pas vivre sans cet Amour qui est en Dieu le père, le fils et l’Esprit Saint. Et cet Amour qui vient de Dieu, nous le pouvons le vivre qu’en passant par les autres.
Mes chers frères et sœurs, il nous appartient de tirer toutes les conséquences de cet enseignement dans nos vies, dans nos familles, dans nos quartiers, dans notre lieu de travail, dans notre milieu de vie. Quand un chrétien doit visiter une personne malade ou emprisonnées, c’est au nom de cet Amour de Dieu qu’il le fait. Quand nous partageons avec les plus pauvres, tous ceux qui ont perdu… C’est toujours une réponse à Jésus, qui nous commande de nous aimer les uns les autres. Aimer nous fait ressembler un peu plus à Dieu.
Bien sûr, quand nous parlons d’amour, il faut éviter les contrefaçons de l’amour. Le verbe aimer comporte des nuances qui vont du sublime, du divin, au plus bas, le plus sordide. L’amour vrai, c’est celui-là dont nous parle le Christ, l’amour vrai trouve sa source en Dieu. Comment est-ce que Dieu nous aime ? Comment est-ce que Dieu nous anime ? c’est cela qui doit être notre référence : « aimez-vous les uns les autres, COMME je vous ai aimés ».
Dieu donc, fait toujours le premier pas vers nous. Sa croix qui nous relève… c’est Lui qui est parti le premier. Alors nous aussi, nous n’avons pas à attendre pour pouvoir entrer en relation fraternelle avec les autres. C’est un don reçu. Nous avons aussi à le partager.
Prions donc les uns pour les autres mes chers frères et sœurs, en ce dimanche, pour que l’Amour de Dieu d’abord, nous rassemble, qu’Il nous nourrisse, dans cette prière et dans cette eucharistie, et qu’Il nous renforce pour que nous puissions en témoigner là où nous vivons, là où nous travaillons.