Homélie du 6e dimanche de Pâques, Année B, 6 mai 2018
Par l’abbé Gaël de Breuvand
Il s’agit de la transcription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.
I. Dieu est Amour
Il est heureux que nous soyons nombreux dans cette église pour entendre cette Parole. Alors on l’a entendu en portugais… Peut-être que ça n’a pas bien percuté tout le monde. C’est cette Parole qui est essentielle : « Dieu est Amour ». C’est une phrase que l’on connaît tellement bien. Elle ne nous choque même plus ! Et pourtant, c’était quelque chose, lorsque saint Jean le dit, c’est une nouveauté absolue. C’est le cœur, le centre de la révélation chrétienne : « Dieu est Amour ». Il n’y a rien d’autre en Lui que l’Amour. La seule chose qu’Il fait : c’est d’aimer !
Et ça, c’est une bonne nouvelle. Cela veut dire qu’Il ne peut pas nous laisser tomber. Il nous regarde et Il nous aime. Il n’y a pas un moment où Il va se dire : “Non, toi je t’aime plus !”. Il n’y a pas un moment où Il va dire : “Toi, je t’aime. Mais toi, je ne t’aime pas !”. Non. Il aime. Et Il ne fait que cela.
Saint Jean continue en disant que finalement, chaque fois qu’il y a de l’amour sur la Terre, c’est une présence de Dieu. C’est vrai et c’est rassurant ! Parce que du coup, Dieu est partout présent. Dieu est présent parmi nous, – en tout cas, je l’espère -, parce que l’amour est présent entre nous. Dieu est présent en Papouasie… parce que l’Amour est présent, là-bas, dans cette région de l’autre côté de la Terre. Dieu est présent partout. Même si peut-être, on n’a pas bien l’impression qu’Il est là.
Alors quand on parle d’Amour toutefois, il y a un petit piège. Parce que nous, nous avons trois façons d’aimer :
II. La purification de l’Amour
Un amour, – Il nous le dit : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » -, et vous le savez, vous le savez bien, Jésus nous a donné Sa vie pour notre joie et pour notre bonheur. C’est quand même une vraie bonne nouvelle ! Et Il nous montre comment il faut faire si nous voulons trouver la vraie joie et le vrai bonheur. Il nous faut nous aussi donner notre vie. Alors quand je vous ai dit cela, vous vous dites : “ouh… c’est un peu compliqué !” Donner ma vie ? Il y a des moments, c’est fatigant.
Parmi nous, il y en a qui sont mariés, peut-être depuis quelques années… Et vous savez bien comme ça peut être difficile de s’aimer, chaque jour ! De renouveler ce don, cette offrande, que l’on fait à l’autre. Et pourtant, Dieu nous invite à ce don-là, à cet Amour-là ! Quand on est enfant, on a des frères et sœurs… On sait que normalement, on doit aimer notre frère ou notre sœur. (aux 4 enfants présents au premier rang qui recevront la première communion) Vous êtes d’accord ? … Mais ce n’est pas facile tous les jours, hein ? … Non ! Ce n’est pas facile tous les jours. Et pourtant, on est fait pour cela. Et on sera vraiment heureux quand on aura travaillé à la joie de celui qui est là, près de moi, même si c’est mon frère ou ma sœur. Même si c’est mon voisin qui est insupportable. Même si c’est celui avec qui j’ai coupé tous les ponts depuis 15 ans. Je suis fait pour travailler à sa joie et à son bonheur. Et c’est ce que nous dit Jésus.
À l’époque de la première lecture, il y avait une règle. C’est qu’il ne fallait pas que les juifs et les païens soient ensemble. Ceux qui croyaient au vrai Dieu, il ne fallait pas qu’ils discutent trop avec les païens qui croyaient à pleins de faux dieux, parce que le risque, c’était que au bout d’un moment, celui qui croyait au vrai Dieu ne se mette à vivre comme un païen. Alors ce n’était pas une bonne chose évidemment. Alors du coup, la solution, c’était de dire : il ne faut pas qu’ils se parlent.
Et voilà que Pierre va chez Corneille, le centurion romain. Il va chez le païen. Pourquoi il y va ? Parce que Dieu lui a demandé ! On est exactement dans cette situation-là. Corneille, c’est un peu le voisin de Pierre, celui avec qui Pierre ne parlait plus depuis longtemps. Et voilà que Pierre fait ce pas et va visiter Corneille. Il a fallu que Dieu le secoue un peu et lui dise : “Allez. Vas-y ! Vas le voir. Parce qu’il a le cœur prêt à recevoir la bonne nouvelle.” Et c’est l’Esprit saint qui vient dans nos cœurs. Et qui établit les ponts qu’il doit y avoir entre Dieu et nous, et entre nous. C’est Lui. C’est Lui que l’on voit dans cette première lecture. « L’esprit saint était descendu sur eux et on les entendait parler en langues et chanter la grandeur de Dieu ». Ils étaient plein de joie ! ça, c’est un bon signe de la présence de l’Esprit saint. La joie.
III. Accueillir l’Amour et l’amitié de Dieu
Aujourd’hui, nous avons ce grand moment : Nathan, Lucie, Camille Oscar vont recevoir l’Eucharistie. Qu’est-ce que c’est que l’eucharistie ? Eh bien, c’est d’abord Jésus qui donne sa vie pour nous. Et Il nous remplit de son Amour. En fait, quand on reçoit l’eucharistie, on pourrait dire que l’on reçoit l’Amour. C’est pour cela d’ailleurs qu’on le reçoit. On ne le prend pas. On le reçoit. Il vient. Il se donne. On le reçoit. Puis il y a une deuxième chose dans cette communion. C’est Dieu qui se donne et c’est nous. C’est Nathan, Lucie, Camille, Oscar qui vont faire un pas en avant et qui vont entrer en conversation, entrer en dialogue… qui vont le recevoir ce Jésus. Il y a le pas de Dieu et il y a le pas de l’homme. Evidemment l’homme, nous, nous savons que Dieu nous aime. Et que nous voulons aimer Dieu. Mais on sait que ce n’est pas très facile, que parfois, on se rate.
De fait, il faut se regarder : “est-ce que je veux vraiment aimer ?” Aimer selon les commandements de Dieu, c’est-à-dire, aimer Dieu Lui-même et aimer mon prochain, celui qui est là, près de moi. Peut-être que si je n’ai pas l’intention d’aimer, il faut rester prudemment à distance. Alors c’est pas le but… Mais peut-être en tout cas qu’il faut que je décide de me convertir, de changer de sens. Que je veuille enfin cette réconciliation, à laquelle Dieu m’appelle depuis si longtemps.
Et puis cette eucharistie, c’est le sommet, pour ces enfants, c’est aussi le sommet pour nous. Et si nous revenons chaque semaine à cette Communion, c’est pour deux raisons :
En ce mois de mai, et je conclue ainsi, en ce mois de mai, avec la vierge Marie, nous voulons accueillir Jésus dans nos vies. Accueillir l’Amour tout entier. Et à la fin de la messe, après avoir reçu Jésus dans notre cœur, dans notre corps, le prêtre dira : “allez, allez dans la paix du Christ”. Il vous dire : “allez, allez porter votre joie. Allez porter votre amour. Allez porter la paix au monde”. C’est ce que nous dit Jésus ici : « c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis afin que vous partiez, afin que alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure ». Ce fruit que nous sommes invités à porter, c’est l’Amour de Dieu. C’est la joie de Dieu. C’est la paix de Dieu.