Nous fêtons Pâques, le Christ est ressuscité, la vie a vaincu la mort…
C’est ce que nous proclamons, c’est ce que nous célébrons… mais le croyons-nous vraiment ?
En effet, il y a bien des raisons de douter de cette victoire de l’amour : le mal est dans notre monde, il est dans le cœur des hommes, on ne voit que malhonnêteté, quête effrénée du pouvoir, violence, mensonge et mesquinerie… Alors, oui, nous entendons le reproche de ceux qui ne croient pas, « pourquoi tant de mal s’il est un Dieu d’amour », et nous-mêmes ne tombons-nous pas dans un certain « à quoi bon » ?
Et pourtant l’actualité récente nous donne une belle occasion d’Espérance : « Il y a ceux qui meurent volontairement pour tuer des innocents, et il y a ceux qui meurent volontairement pour sauver des vies (…) les seconds sont les antidotes ». Raphaël Enthoven, chroniqueur d’Europe 1, qu’on ne peut soupçonner de christianisme exacerbé, perçoit là ce qui est le cœur de l’action du Christ : il donne sa vie pour que nous vivions. Et il nous invite à faire de même, car c’est l’unique chemin pour la vraie joie et le vrai bonheur…
Nous ne serons pas tous appelés à tout donner d’un coup, comme l’a été le colonel Arnaud Beltrame, mais chaque jour, il nous faut entrer dans le oui du Christ, qui nous ouvre la Vie éternelle.
Si, par la mort et la résurrection de Jésus, la victoire est acquise et le salut nous est donné, il nous faut encore livrer la bataille. Comme le dit saint Paul : « je complète en ma chair (= en mon humanité) ce qui manque aux épreuves du Christ »… que manque-t-il ? Mon offrande, ma volonté d’être uni à la mort et à la Résurrection de Jésus, mon oui ! et pour tout cela, le Christ m‘envoie son Esprit.
Alors réjouissons-nous, le Christ est vivant, il nous a sauvés, et il nous comble de son Esprit. Accueillons le cadeau, en priant « Veni sancte Spiritus »
Abbé Gaël de Breuvand
curé de l’ensemble paroissial Brignais-Chaponost