Il s’agit de la retranscription d’une prédication orale.
Mes chers frères et sœurs,
Après la résurrection de Jésus Christ, nous nous apercevons que son langage même change. Il commence à s’introduire en disant la paix : « shalom ». Il souhaite vraiment la paix à ses disciples, à ses disciples à qui Il a parlé. Et à la Pâque, nos frères chrétiens de l’Orient, eux aussi, ils changent leur façon de se saluer. Leur salutation, c’est l’affirmation de leur foi. Ils vont se dire l’un à l’autre : “Christ est vivant”. Et l’autre va répondre : “Il est ressuscité !”. C’est-à-dire, c’est le centre de la foi, de notre être chrétien. Parce que notre foi de chrétien est essentiellement pascale. Saint Paul dira : “si le Christ n’est pas ressuscité, nous sommes d’abord les plus à plaindre et nous nous sommes trompés sur toute la ligne”. Et c’est cette fête-là que nous célébrons aujourd’hui : la victoire de Jésus Christ sur la mort. Il est mort. Ceux qui l’avaient condamné pensaient s’être débarrassé et de Lui, et de son enseignement. Mais voilà qu’IL revient à la vie et Il se manifeste à ses disciples, et Il leur dit d’être les témoins de cette vie nouvelle, sa résurrection, mais aussi de la Bonne nouvelle. C’est ce que nous avons entendu dans la première lecture. Saint Pierre, le jour de la Pentecôte, redit cela : “celui que vous avez tué, Il est ressuscité et Il fait de nous les témoins de Sa vie et de Sa Bonne nouvelle”.
C’est la même chose que nous avons à faire. Le message de Pâques, c’est d’introduire la dimension pascale dans notre vie de chrétiens. La dimension pascale, c’est quoi ?
Avec la Passion de Jésus-Christ, nous savons et nous vivons la réalité de la souffrance dans le monde. Le mal dans nos vies. Le mal a plusieurs formes et il fait tellement de bruit que personne ne l’ignore. Au contraire, il nous questionne et nous fait trembler. Il nous fait trahir… Enfin. Il fait de nous tout ce qu’IL veut.
Ça, c’est la Passion de Jésus-Christ. Mais ce n’est pas la fin de l’affaire, parce que si tout s’arrêtait avec la Passion, c’est la victoire du mal sur tout, la victoire de la mort sur tout !
La dimension pascale, c’est que Jésus qui se fait homme révèle en nous la dimension divine qu’il y a en chacun de nous. Et avec cette dimension divine, il y a une force de victoire sur le mal. Le mal en nous, le mal dans le monde et sur la mort ! La mort n’a pas le dernier mot, le Christ ressuscite, revient à la vie. Et Il nous dit : “ceux qui me suivront, ceux qui croiront en moi révèlerons leur dimension divine, hériterons de la même victoire. Donc même si on souffre, et qu’on meurt, c’est pas le dernier mot. Il y a encore une vie nouvelle qui s’ouvre pour nous. Il y a la foi qu’il faut mettre au centre. Et c’est cette foi-là qui repose sur un petit mystère.
Quand les femmes arrivent au tombeau, qu’est-ce qu’elles trouvent ? Le tombeau vide. Les apôtres arrivent. Qu’est-ce qu’ils trouvent ? Le tombeau vide. Pierre entre. Il voit le linge mis de côté… C’est quand Jean vient, le disciple que Jésus aimait, on dit : “Il vit et il crut”. Qu’est-ce qu’il a vu ? Le tombeau vide ! Ce n’est pas impossible, ce n’est pas difficile, c’est compréhensible que quelqu’un dise : “j’ai du mal à croire”. La foi n’est pas donnée. Et ceux qui l’ont, ils ne l’ont pas toujours en haut sur toute la ligne. Parce que avec un tombeau vide, vous pouvez tirer toutes les conclusions que vous voulez. Et Jésus ressuscité, Il apparaîtra à quelques-uns, à qui Il confiera une mission immense. De dire à tous que Lui qui était mort, Il est vivant, qu’Il est ressuscité et que ceux-là portent ce message de ce témoignage à partir d’un tombeau vide. C’est là où la foi peut vaciller.
Jésus nous a dit : “dans l’Eucharistie, vous aurez ma présence. Mon corps et mon sang. Il faut de la foi pour accepter cela. C’est comme le tombeau vide. La foi justement qui doit nous faire hériter de la dimension pascale de notre vie repose sur une confiance totale à faire à Dieu, qui nous dit cela. Il faut croire. Comme Abraham avait cru à partir d’une révélation, à partir de rien. On le déracine complètement et on lui dit : “tu quittes tout. Et tu vas commencer une vie nouvelle avec une Terre promise…” ça repose sur quoi ? Sur la confiance en un Dieu qui s’adresse à nous.
Il faut de la foi pour faire ce qu’Abraham a fait. Il faut beaucoup de confiance en Dieu pour croire dans tout ce qu’IL cache derrière des mystères comme l’Eucharistie, comme ce tombeau vide.
Ce sont ses apparitions, après ce tombeau vide, où Jean, lui, le premier, a cru que le Christ est vivant, que nous avons de l’énergie de Dieu dans nos vies.
Donc nourrir notre foi à la Parole de Dieu qui a dit : “je vais ressusciter”. Et les apôtres voient le tombeau vide. Et après, Il leur apparaît pour leur dire : “vous serez les témoins de cette Bonne Nouvelle”. Ce sera notre devoir de croire en cela. Et quand nous avons intégré cette foi, à ce moment-là, la force de Dieu, du Christ ressuscité, qui est présent, -Il est présent parmi nous, là ! -, nous ne le voyons pas. Mais nous croyons qu’Il est là. C’est pourquoi nous sommes venus ici.
Voilà. Nous avons donc un lien spirituel avec notre Seigneur. Et nous savons qu’Il est vivant et Il a dit qu’Il resterait parmi nous jusqu’à la fin des temps et nous confie la mission d’être ses témoins dans le monde.
Si j’avais pris l’évangile de Marc, nous allions entendre Jésus nous dire : “vous les femmes, allez dire à mes frères de me précéder en Galilée”. C’est là qu’Il veut nous rencontrer. Parce que la Galilée, c’est le pays où il y a des Juifs croyants et des païens. Toutes les cultures s’entrelacent là-bas. Galilée des nations ! Jérusalem ! C’est la ville sainte. C’est la pureté de la foi. C’est la présence du Temple, de Dieu, c’est la ville sainte ! Jésus ressuscite à Jérusalem, ville sainte. Il donne rendez-vous en Galilée, terre des païens. “C’est là que vous me verrez. C’est là que vous allez témoigner”. Nous aussi, ici dans cette belle église, où nous partageons tous la même foi, – la présence de Jésus Christ ressuscité, qui nous souhaite la paix -, c’est facile de dire : “je suis chrétien. Je crois en Dieu”. Tout le monde va nous soutenir ici. Mais en Galilée, là où le Christ veut que nous soyons ses témoins, ce n’est pas toujours évident. En cette Pâque, le Seigneur nous donne rendez-vous pour être ses témoins. Où ? En Galilée ! Dans notre Galilée. Chacun a sa Galilée où il côtoie des gens de cultures différentes, de credo différent, de philosophie différente, de comportement différent. C’est là que le Seigneur nous envoie pour être les témoins de SA résurrection. En faisant quoi ? Pas seulement en nous saluant : “Christ est vivant. Il est ressuscité”. Oui. Il faut le proclamer. Nous allons encore le proclamer fortement dans notre credo. Mais surtout en témoignant du Christ ressuscité ! Témoigner du Christ ressuscité, c’est vivre de Son évangile, de sa Bonne nouvelle. Bonne nouvelle d’amour, de compassion, d’accueil et de paix. Shalom.
Mes chers frères et sœurs, unissons nos cœurs pour rendre grâce au Seigneur de cette victoire qu’Il a et qu’Il nous partage par la foi. Prions pour que l’Église, surtout avec ses nouveaux baptisés, puisse avoir plus de force de témoignage du Christ ressuscité. Entre nous pour nous soutenir, mais surtout en Galilée. Dans nos Galilée, pour que nous puissions faire rayonner la lumière du Christ et de son Évangile.