Par le père Séraphin Kiosi
Mes chers frères et sœurs,
La Semaine Sainte que nous commençons est vraiment le sommet de l’année liturgique. Et pourtant, il passe bien de plus en plus inaperçu ! Cette Semaine Sainte, c’est l’heure où le Fils de l’Homme doit être glorifié. C’est le triomphe du Christ, le triomphe de l’Amour, le Vendredi Saint, en attendant le grand triomphe pascal de la vie sur la mort.
Et cette Semaine Sainte s’ouvre par l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Lui le roi, Il arrive sans chars, ni hommes armés. Il est roi, doux et humble de cœur, comme annoncé par le prophète Zacharie. Mes chers frères et sœurs, tout au long de cette Semaine Sainte, nous serons invités à suivre les étapes du mystère pascal. La mort de Jésus sur la croix est apparue comme un échec. Mais au début de cette semaine, nous avons eu un évènement tragique qui peut servir d’exemple pour comprendre le sens profond de la mort de Jésus Christ, qui n’est pas un échec, mais l’accomplissement d’une mission.
Nous avons suivi la mort du lieutenant-colonel Arnaud, à Trèbes. Sa mort et comment il est mort. Quelqu’un condamné à mort, pris en otage et lui dit : “Ok. Toi, tu pars. Tu restes en vie. Moi, je prends ta place. Je me sacrifie pour toi”. Pour cette femme, qui a été libérée, Arnaud le colonel, c’est son sauveur. Mais l’homme était à cette femme l’humanité toute entière. “Allez, moi je prends votre place”. Ce n’est pas un échec. Tout le monde acclame, reconnaît le courage d’Arnaud, ce colonel. Il est acclamé comme un héros. Et nous acclamons Jésus comme notre sauveur. Mais pendant ce temps, face à la mort de Jésus Christ, tout le monde l’a abandonné, pensant qu’Il échouait. Les apôtres se sont enfermés dans leurs maisons, car ils avaient peur. Et le seul acte de foi est venu d’un soldat romain, un étranger. « Vraiment, cet homme est le Fils de Dieu ».
Oui, Jésus-Christ est le roi qu’on attendait. Mais le trône de ce roi, c’est sa croix. Ce sont seulement les inconnus qui reconnaissent la grande place de cette croix. C’est par sa croix que Jésus est le messie sauveur. Alors, mes chers frères et sœurs, il ne tient qu’à nous de tout faire pour que cette Semaine Sainte et ce sacrifice suprême de Jésus Christ ne passe pas inaperçu !
Pour nous, c’est la chose la plus importante. Et donc, vivons cette semaine en communion avec tous les chrétiens du monde qui célèbrent cette libération de l’homme, de la mort. Nous allons penser en particulier à tous ceux qui souffrent, ceux qui sont persécutés. Nous pensons à toutes les victimes de Carcassonne, bien sûr. Nous pensons à tous ceux qui sont bombardés en Syrie et en Iraq. Et nous pensons aussi à toutes les guerres qui se passent malheureusement dans mon pays, la République démocratique du Congo. Et partout où les gens sont victimes de la violence.
Ils ont besoin de notre prière. Ensemble, levons les yeux vers la croix du Christ. C’est pour nous et pour le Salut du monde entier que Jésus a livré son corps et versé son sang. Il nous appartient donc de tout faire pour que notre réponse à nous, soit vraiment à la mesure de son Amour.
Quand une personne est malade, on doit parfois lui faire une perfusion. Notre monde est malade. Et il a besoin d’une perfusion d’Amour. C’est cela qui va se passer tout au long de cette Semaine Sainte. Le Christ est descendu au fond de notre désespérance pour y déposer cet Amour qui vient de Dieu. Il est venu ouvrir un chemin qui permet à l’humanité d’entrer dans la Gloire de Dieu.
Nous allons prier les uns pour les autres, pour que le Seigneur nous donne force et courage. Pour le suivre tout au long de cette Semaine Sainte. Si nous mourrons avec Lui, avec Lui nous vivrons. Si nous souffrons avec Lui, avec Lui nous règnerons. Au-delà de son calvaire, Il nous donne rendez-vous à la Gloire de la résurrection.