Il s’agit de la retranscription d’une prédication orale.
Le jour du mariage, les mariés se disent “oui” l’un à l’autre et ce oui-là les engage pour la vie. Et il va modeler, conditionner tous leurs jours, toutes leur vie et c’est sur ce oui qu’ils vont bâtir leur bonheur. Mais au fil des jours et des mois, ils devront se ressaisir pour voir s’ils continuent dans la même direction, si leurs actes et leurs paroles correspondent davantage à cet engagement vital. C’est une alliance ! Pour nous chrétiens, l’alliance, notre alliance avec Dieu, comme Dieu aime faire des alliances avec les hommes, – nous l’avons entendu dans la première lecture avec l’alliance avec Noé et le déluge -, notre alliance personnelle avec Dieu s’enracine dans notre baptême, où nous disons oui à Dieu. Et la Parole de Dieu aujourd’hui, nous parle beaucoup de baptême et nous ramène, nous aussi, à cette alliance primordiale de notre baptême.
Dans l’évangile, Marc nous parle du baptême de Jésus. Et nous savons que ce baptême de Jésus inaugure sa mission. Par ce baptême, il s’engage à commencer la mission pour laquelle Il est venu sur terre. Dans la lettre de saint Pierre que nous avons entendue dans la deuxième lecture, il nous dit que le récit du déluge, c’est une image du baptême. Cette alliance avec Dieu pour notre salut. Jésus, après son baptême, après avoir dit oui à sa mission, Il va au désert pendant quarante jours pour se pénétrer de la volonté de Dieu, de la mission de Dieu et Satan vient pour contrecarrer ça. Il vient le tenter, essayer de le pousser hors de ce chemin de Dieu. Et Jésus dira oui à Dieu devant la tentation du pouvoir. Il dira oui à Dieu devant la tentation du bien-être matériel. Il dira oui à Dieu devant la tentation de prestige, de la gloriole. Et Jésus va continuer tout au long de sa vie à faire des déserts comme ça, à se mettre à l’écrat pour se recentrer sur sa mission et continuer à dire oui au Seigneur. Il dira oui au Seigneur à Gethsémani. C’était une grande bagarre. “Seigneur, éloigne de moi cette coupe”. Et Il dira oui à Dieu au Golgotha, jusqu’à la gloire de la résurrection.
Mes chers frères et sœurs, notre carême à nous se calque sur les quarante jours de Jésus au désert après son baptême. C’est un cadeau de quarante jours que l’Église nous donne pour faire le point par rapport à notre oui du baptême. Où est-ce que nous en sommes ? Le carême nous aide à mieux suivre Jésus dans la recherche de la volonté de Dieu sur nous, de notre mission de chaque jour et aussi de notre mission sur cette terre. Et comme nous le savons, chaque fois que notre cœur va vouloir se tourner vers le Seigneur, comme Jésus au désert, Satan sera à nos trousses pour nous retenir, pour nous écarter de ce chemin. Satan veut gagner le cœur que nous avons donné à Dieu. Et Donc, le cœur de l’homme deveint ce champ de bataille spirituelle entre Dieu, l’Esprit de Dieu qui veut nous conduire vers sa volonté et Satan qui veut nous en écarter.
Et dans notre environnement, notre monde qui est beaucoup imprégné par le relativisme par rapport à la foi, l’indifférence, l’incroyance… et qui nous pousse au culte de nous-même, de l’égoïsme, de notre bien-être… Nous avons toujours à dire oui au Seigneur. Le Seigneur qui nous pousse plutôt vers le renoncement à nous-même pour nous ouvrir à l’autre, nous ouvrir aux autres. À partir de ce renouvellement intérieur qui est attendu de nous pendant ce temps de carême, nous devons aussi commencer à vivre cet engagement, à le mettre en pratique, car la foi intérieure soutient notre vie, notre action, notre agir, mais inversement aussi : nos actions appuyées sur la foi viennent soutenir notre foi. Et saint Jacques dira : “ c’est par mes actions que je vous montrerai ma foi. Si vous voulez me montrer une foi qui n’a pas d’actions. Et bien moi, c’est par mes actions que je vous montrerai ma foi”.
Mes chers frères et sœurs, nous sommes invités à dire oui à l’appel de Dieu, à la conversion. Changez votre cœur et croyez à la Bonne nouvelle. Nous sommes invités à dire oui à la charité. Nous sommes invités à dire oui à la prière. Ce sont ces trois piliers du carême : la pénitence – conversion, le partage – charité et la prière qui vont nous aider à baliser ce temps et le vivre un peu plus en profondeur chaque jour. Telle doit être notre prière. Tel doit être aussi notre engagement. Demandons au Seigneur de nous envoyer son Esprit pour que nous entrions en ce temps de carême, résolus à vivre des moments de conversion, de partage et de prière.