Il s’agit de la retranscription d’une prédication orale.
Par le père Séraphin Kiosi
Mes chers frères et sœurs,
Chaque dimanche nous nous retrouvons à l’église, pour écouter la Parole de Dieu et cette parole nous montre chaque fois quelque chose sur Jésus-Christ. Un aspect, un événement de sa vie, une action ou son enseignement direct. Dans tout cela, c’est une révélation de Dieu. Parce que Jésus a dit : « qui m’a vu a vu le Père », Je ne vous transmets que ce que j’ai vu de mon Père. Donc Jésus-Christ est lui-même l’image visible du Dieu invisible. Aujourd’hui la Parole de Dieu nous fait voir trois choses de Jésus-Christ. En Jésus Christ, nous voyons que Dieu se soucie de ceux qui souffrent, de la souffrance de l’homme. En Jésus Christ nous voyons la place importante de la prière dans la vie du Christ et de tout chrétien. Une place aussi importante est accordée à l’annonce de la Bonne Nouvelle.
1/ En Jésus Christ, nous voyons que Dieu se soucie de ceux qui souffrent, de la souffrance de l’homme.
Dans l’évangile d’aujourd’hui, nous voyons comment Dieu est attentif à la souffrance des hommes. Jésus n’est pas indifférent devant la fièvre de la belle-mère de Pierre. Et le soir, il a passé toute sa soirée à guérir les malades, à libérer les gens qui étaient possédés par des esprits mauvais. Nous savons que la persistance du mal et de la souffrance dans le monde est un grand mystère. Devant la souffrance, la grande maladie, l’homme est désorienté. Même nous, les croyants ! La première lecture nous montre un homme, juste parmi les justes, Job, qui était riche et prospère… un fidèle à Dieu au dessus de la moyenne. Mais quand il a perdu tous ses biens et tous ses enfants, et quand il est tombé malade, – il a perdu aussi sa santé -, il était désorienté. La Parole que Dieu nous a fait entendre aujourd’hui, c’est son cri de souffrance ou se mêle à la fois le désespoir. Il va presque jusqu’à blasphémer. Mais aussi une prière d’espérance auprès de Dieu. Jésus lui-même a connu les affres de la souffrance, et même une mort atroce. La maladie, la souffrance dans la vie, ça reste un grand mystère. Et pourtant, la Parole de Dieu nous montre qu’au contact, en présence et avec Jésus, l’homme peut trouver les moyens de vaincre le mal, la maladie en lui. Parce qu’il n’est pas abandonné à lui-même, il s’appuie sur la toute puissance de Dieu mais aussi sur sa miséricorde.
2/ En Jésus Christ nous voyons la place importante de la prière dans la vie du Christ et de tout chrétien.
L’évangile nous montre aussi Jésus en train de prier. Après avoir accompli tous ces miracles la veille, tout le monde se dit : « on va recommencer ! », mais Jésus n’est pas là ! Dès avant l’aube, il était retiré pour prier. Une longue prière, prière d’adoration, prière pour rechercher quelle est la volonté de Dieu pour moi aujourd’hui. Et certainement aussi une prière d’intercession. Il prie pour ses apôtres, pour le travail… Et nous voyons dans la vie de Jésus ce rythme-là, ce va-et-vient entre la prière, – il se retire vraiment pour prier et être seul avec son Père -, et en même temps, cette charge importante accordée à l’action, à la prédication et au soin des personnes. A un moment donné, il n’a même pas de temps pour manger tellement il est pris dans l’action. Mais il se réserve du temps pour prier. La prière, c’est comme on recharge des batteries. On prend des forces de Dieu et en même temps, on se laisse recadrer, comme on dirait maintenant. Dans l’action, on se disperse un peu, mais à un moment donné on revient à ce qui est important… Qu’est-ce qui est prioritaire ? Qu’est-ce que Dieu veut que je fasse ? Cette prière, c’est celle qu’on appelle l’oraison. Pas seulement parler à Dieu : « seigneur je veux ceci, cela, … ». Mais on écoute Dieu nous parler. « Qu’est ce que tu veux Seigneur ? Que ta volonté soit faite. Mais quelle volonté pour Jean, pour Séraphin, pour Marie… aujourd’hui ? » C’est là qu’on découvre que dans le silence avec Dieu, on est recadré, ça redonne de l’énergie et nous voilà partis pour l’action. ON va dépenser les forces accumulées auprès du Seigneur. Donc, dans la vie chrétienne, on ne doit pas séparer la prière de l’action. Les deux vont ensemble. Prière – action. Action – prière. Si on donne de l’importance seulement à la prière, « Seigneur, fais que les gens se convertissent. Seigneur, fais que les catéchumènes connaissent la Parole de Dieu. Seigneur… » Eh bien si on ne nous donne pas cette parole, si on ne prend pas le temps d’agir… Nous ne la prendrons pas cette parole. En même temps, si on ne fait que agir sans se référer à Dieu, c’est de l’activisme, ce n’est plus de l’action chrétienne.
3/ Une place aussi importante est accordée à l’annonce de la Bonne Nouvelle.
La dernière chose, c’est l’annonce de la Parole. Jésus qui va prier à l’étage et qu’on vient lui dire que tout le monde arrive, il dit : « Allons ailleurs »… Jésus qui est en même temps Bonne nouvelle, veut annoncer cette bonne nouvelle, partout, pas seulement à quelques privilégiés de Capharnaüm mais aussi à tous les villages alentours, et finalement, le monde entier. La bonne nouvelle doit être annoncée partout. Et nous disons par tous. Car la moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux. Et Jésus a voulu cette joie des collaborateurs, pour qu’ils aillent à sa place, en son nom, porter la Bonne Nouvelle.
Dans la 2e lecture, nous avons vu un de ces hommes dévorés par la passion de l’évangélisation : saint Paul. Il dit ce que j’aimerai que nous disions tous : « malheur à moi si je n’annonce pas la Parole de Dieu . Malheur à moi, chrétien baptisé, si je n’annonce pas la Parole de Dieu. Parce que en étant chrétien, Jésus nous dit : « vous êtes la Lumière du monde ». Et la Lumière ne peut être allumée pour être dissimulée sous la table, sous un lit ou dans une armoire. La Lumière doit être placé à un endroit élevé pour qu’elle éclaire. Peu importe l’intensité de votre lumière. Il y a toute sorte de lumière. Ici dans l’église, c’est le cas. Il y a des lumières pour la sortie de secours, toutes petites. C’est quand toute l’église est dans l’obscurité qu’elle brille. Ça c’est différent du projecteur qui est là-bas. Peu importe la puissance, pourvu qu’elle soit placée à un endroit où elle brille. Beaucoup de gens, des chrétiens aussi, pensent que ils peuvent pas encore s’engager à proclamer la Bonne nouvelle parce qu’ils sont encore faibles ou ne la connaissent pas encore assez. Là : vous êtes la lumière du monde et la lumière ne peut pas être dissimulée. Mais chers frères et sœurs, l’Église comme communauté a, à la suite de Jésus comme devoir de manifester de la compassion à l’égard des autres, notamment de prendre soin des malades. L’Église comme communauté a le devoir de prier comme Jésus et aussi de proclamer la Bonne Nouvelle. Mais chaque chrétien aussi a le même devoir, comme Jésus, de montrer de la compassion pour ceux qui souffrent, ou de les porter dans leurs prières, de recharger ses batteries, de connaître la volonté de Dieu pour lui, sa vie et aussi d’annoncer la bonne nouvelle.
Nous allons prier, chers frères et sœurs, pour nos malades, pour tous ceux qui sont seuls, qui souffrent, qu’ils rencontrent des chrétiens, des gens animés par le Christ qui leur apportent assistance et consolation. Nous allons prier aussi pour notre vie de prière comme communauté, notre vie de prière comme famille, notre vie de prière comme individu. Qu’elle ressemble à la prière de Jésus-Christ qui va toujours vers son Dieu et va s’occuper des affaires de son pères. Nous allons prier pour que l’Église et chacun de nous prenne sa part dans l’annonce de l’évangile.