par le Père Séraphin Kiosi

Un intitulé peu accrocheur que ‘’Janvier 2018’’ ! Vraiment peu attractif, comme la pauvreté de la crèche, et la pauvreté d’esprit que le nouveau-né de Noël, une fois devenu adulte et oint de l’Esprit-Saint, enseignera et pratiquera avec force. Pauvre, comme une page blanche qui ne cherche qu’à recevoir quelques mots porteurs de messages aussi de toutes sortes : paroles d’espérance ou appel à la guerre, mots d’encouragements ou d’insultes démolisseurs, dires vrais ou hypocrites, graphiques du dernier robot humanoïde ou d’un algorithme capable de scruter nos désirs à peine soupçonnés. La page blanche transmettra innocemment ce qu’on lui confie, sans jugement.

Janvier 2018 est le début de la page encore immaculée de la nouvelle année.   De quoi sera-t-elle faite ? Dieu seul sait. Ce Dieu qui sait tout nous indique, tantôt discrètement, tantôt plus énergiquement, des directions à prendre. Elles sont suggérées dans les grandes célébrations du mois.

La première direction est celle de la paix. Avec Marie, Mère de Dieu, célébrée dès le premier jour de l’an, le Père nous invite à implorer sa paix, à vivre dans la paix, à bâtir la paix, à défendre la paix. La deuxième est l’affermissement de l’élan missionnaire : que la Lumière venue dans le monde, et que le monde n’a pas voulu recevoir, brille dans le monde (Épiphanie), surtout dans les endroits les plus obscurs, à commencer par mon cœur, jusqu’aux extrémités de la terre. La troisième direction est le respect, en tant que chrétien, de mes engagements de baptême. Tout a commencé là, tout comme pour Jésus lors de son baptême : le rejet radical du mal sous toutes ses formes et une foi en Dieu envers et contre tout. La conversion de Paul nous redit que rien n’est jamais perdu pour Dieu : il y a toujours moyen, aussi loin que je me sois éloigné de mon baptême, de revenir sur le chemin du Christ. Et enfin, renoncer au mythe du saint solitaire : c’est avec les autres, en union et dans l’unité avec tous les autres chrétiens, et même avec tous les hommes de bonne volonté, que nous bâtissons et bâtirons un monde de paix, de lumière et d’amour, révélant ainsi la force d’attraction du monde vers le Christ, l’Omega vers lequel toute l’histoire de notre humanité va se consumer. C’est le propos de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.  « Qu’ils soient  un comme nous sommes un,… et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé » (Jn 17,23).