Les titres sont ajoutés après retranscription, c’est pourquoi le style reste familier.
Avec les textes d’aujourd’hui, nous allons méditer un peu sur la bénédiction de Dieu. Et ça me fait penser à cette petite histoire : un prêtre, qui va visiter une personne malade, bien malade… et qui lui dit : ‘que le Seigneur vous bénisse’. Et cette personne lui répond : ‘oui, mais de toute façon, le Seigneur ne sait faire que ça’. Et elle avait tout à fait raison.
La bénédiction de Dieu
Le Seigneur ne fait QUE bénir ! C’est son être même. Dieu est Amour et donc Il nous bénit. En fait, toute notre vie est ordonnée à l’accueil de cette bénédiction de Dieu. Dieu veut pour nous notre vraie joie et notre vrai bonheur, Il veut notre bien. À nous d’ouvrir notre cœur pour accueillir ce bien.
‘Que le Seigneur te prenne en grâce et te bénisse’, – c’était le début du psaume -, ‘que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse’. Oui, Il nous prend en grâce et Il nous bénit. Et nous sommes invités… la manière de Lui ouvrir notre cœur… c’est de Lui répondre. De Lui répondre en Lui rendant grâce à notre tour. ‘Que les peuples, Dieu, te rendent grâce’.
Tout le mystère de la vie chrétienne, c’est ça ! Dieu bénit, et nous sommes invités à Lui répondre à notre tour en bénissant, en rendant grâce.
Jésus, un Juif envoyé aux Juifs
L’évangile que nous avons entendu est peut-être un peu surprenant : Jésus était en territoire juif, à Génésareth, – c’est le lac de Galilée -, et puis Il s’en va dans le Nord, chez les païens, du côté du Liban, Tyr et Sidon. Et là, une personne du pays, une cananéenne, une syro-phénicienne dira l’évangile selon saint Marc, s’approche de Jésus, et le reconnaît pour ce qu’Il est : ‘Fils de David, viens me sauver’. Et Jésus fait celui qui n’entend pas. Ça, c’est un peu surprenant. L’image qu’on a de Jésus c’est d’abord celle de celui qui écoute et qui entend. Et là, Jésus fait celui qui n’entend pas. Il ne répond pas. Et finalement, Jésus va réagir quand les disciples vont s’approcher en disant : ‘bon, fais ce qu’elle demande, parce que là, elle nous embête vraiment quand même. Renvoie-là !’ Et Jésus rappelle qu’Il a été envoyé en Israël au 1er siècle de notre ère, en l’an 750 de Rome, dans une terre donnée, dans une culture donnée, dans une langue donnée, Il s’est incarné véritablement dans cette Palestine du Ier siècle. Et Il s’est incarné là pour quoi ? Pour apporter le Salut à ce peuple qui a été choisi depuis plusieurs centaines, milliers d’années : le peuple d’Israël, le peuple hébreu, le peuple juif.
Alors, quand on lit ce petit passage, on se dit du coup : est-ce que ce choix d’Israël est un choix exclusif ? Est-ce que du coup Jésus viendrait pour sauver les Juifs et tant pis pour les autres… Quand on lisait la première lecture, ou quand on lit même la lettre de saint Paul apôtre aux Romains, – saint Paul s’adresse à des païens d’origine -, on comprend bien que non. Le peuple d’Israël a été choisi pour être le témoin de Dieu et de son Amour pour l’ensemble des peuples. Et du coup, tous ceux qui veulent se mettre au service de Dieu, tous ceux qui veulent se mettre à écouter la Parole de Dieu, seront eux aussi choisis, élus.
Ainsi, on parle du mystère de l’élection d’Israël. Mystère parce qu’ils sont choisis tout particulièrement entre tous les peuples, et en même temps, c’est pas pour eux seuls, mais c’est bien pour le monde entier. Et ça va tellement être vrai que, du sein de ce peuple va naître un petit enfant qui va s’appeler Jésus et qui est en même temps le fils de Dieu. Mais ce fils de Dieu, Il est Juif, fils de juif, élevé culturellement dans la nation juive et Il est là pour prêcher aux Juifs, afin que le peuple d’Israël porte la Lumière au monde. Et là, on arrive sur cette chose étonnante, c’est que parmi ce peuple, une bonne partie a accepté le message du Christ, – ces gens-là, vous les connaissez : André, Pierre, Paul et Jean, Thomas Jacques et Philippe -, sans eux, nous n’aurions pas pu accueillir nous-mêmes le message du Christ. Et puis il y en a d’autres, des pharisiens, des prêtres, qui vont se refuser à croire.
Lorsque Jésus rencontre cette cananéenne, Il répond : ‘non, je ne suis pas envoyé auprès de la cananéenne. Je suis envoyé auprès des Juifs. Donc ce n’est pas pour elle que Je suis là, aujourd’hui, maintenant’. Mais, l’obstination, l’amour, la foi de cette cananéenne va faire changer d’avis le Christ. C’est étonnant ! On voit que par la prière, – et c’est certainement cela le message qui nous est donné -, par la prière, une prière instante, on ne va pas faire changer le cœur de Dieu, mais finalement, on va pouvoir peut-être accueillir en vérité ce que Dieu veut nous donner. En fait, en réalité, cette cananéenne, elle arrive près de Jésus ; elle attend d’abord un acte magique. Et il va lui falloir entrer dans une prière instante pour accueillir ce que Dieu veut effectivement lui donner, c’est-à-dire son Amour et sa grâce.
Finalement, entre le début du texte et la fin, on est passé d’une forme de superstition à une foi, un pas dans la confiance. ‘Tu es finalement Christ ; Tu peux tout ; Tu peux changer même ce qui paraît impossible à changer’. Et Jésus, face à cette foi, cet acte de confiance, eh bien peut intervenir.
Le peuple juif, élu et toujours aimé de Dieu
Alors, -c’est le troisième point -, après la bénédiction de Dieu, après Jésus Juif envoyé aux Juifs et ce peuple qui est là pour tous les peuples, cette réalité de personne, de peuple élu, elle est toujours vraie. Le peuple juif est toujours élu de Dieu, est toujours aimé de Dieu. Et Dieu attend que son cœur s’ouvre. Et le peuple des baptisés, et le peuple de l’Église est ce peuple choisi par Dieu, non pas pour notre propre gloire, non pas pour que nous nous enorgueillissions ! Non, nous sommes choisis par Dieu pour être des témoins de la lumière de Dieu dans le monde. Nous avons à être, – et c’est ce que va devenir dans quelques instants Domitille, c’est ce que va devenir dans quelques semaines Jérémy -, nous avons à être pleinement prêtres, prophètes et rois. Lorsque le prêtre, le prophète ou le roi sont choisis par Dieu, ils reçoivent l’onction d’huile ; mais ce n’est pas pour eux ! On n’est pas prêtre pour soi, on n’est pas prophète pour soi, on n’est pas roi pour soi. On est prêtre, prophète et roi uni au Christ, dans le Christ, pour le monde, pour ceux qui sont autour de nous. Prêtres, nous allons porter le monde dans notre prière et nous allons l’élever vers le Père. Et finalement notre prière portera le Salut de nos frères. Prophètes, nous allons accueillir la Parole de Dieu dans nos vies. Ça va changer nos vies et ça va être une lumière pour tous ceux qui sont autour de nous. Quand on nous regarde, – le vrai prophète -, notre communauté a à être prophète. Le vrai prophète, on le regarde et on dit : ‘wouah ! Lui, il y a quelque chose dans sa vie qui change tout et ce quelque chose, c’est le Christ’. Et le roi, le roi c’est pas celui, -vous le savez bien -, c’est pas celui qui se met sur son trône en attendant d’être servi, mais c’est bien au contraire celui qui se met à genou devant ses frères pour les servir. Berger ! Berger…
Alors oui, Domitille a été élue, choisie tout particulièrement par Dieu pour qu’elle soit lumière pour le monde. Et Jérémy a été choisi tout particulièrement par Dieu, pour être lumière pour le monde. Chacun de nous, c’est le cas ! Et soyez-en certain, chacun des membres de notre communauté humaine est choisi particulièrement par Dieu. Tout notre travail à nous, c’est d’ouvrir notre cœur pour accueillir cette bénédiction, accueillir cet Amour. Tout notre travail à nous, c’est de prier, de témoigner, de servir afin que les autres ouvrent leur cœur et accueillent cet Amour, et que tous ensemble, – tous ensemble ! -, nous puissions faire ce pour quoi nous sommes faits, que nous puissions rendre gloire, rendre grâce à Dieu, tous ensemble