Par l’abbé Gaël de Breuvand
Il s’agit de la retranscription d’une prédication orale, c’est pourquoi le style reste familier.
I – Dieu s’est fait homme, afin que l’Homme devienne Dieu
L’Église, elle commence pleinement à la Pentecôte. C’est en ce jour que l’Esprit Saint a été donné. Mais l’Église, elle commence aussi à la Résurrection. C’est ce jour-là que l’événement fondateur de notre foi, qui nous permet de fonder notre espérance, s’est réalisé. Mais l’Église, qui est le corps du Christ, elle apparaît aussi au jour de la Nativité. Lorsque Jésus est né, Dieu s’est fait Homme. Et en fait, il y a une correspondance, une réponse exacte entre l’Incarnation, quand Dieu se fait Homme, et l’Ascension, où un homme est mis à l’égal de Dieu. En fait aujourd’hui, Jésus disparaît à nos yeux. Il part avec son corps, toute son humanité, pour être à la droite du Père.
Par le baptême, par la foi que nous avons reçue, nous sommes connectés au Christ. Et du coup, nous aussi, avec Jésus qui s’élève, sommes élevés avec Lui. C’est cela le cœur de notre foi : c’est que Dieu s’est fait homme, afin que l’Homme devienne Dieu, devienne comme Dieu. « A son image, à sa ressemblance »… C’est finalement ce qui était annoncé tout au début de la création qui se réalise pleinement. Jésus, Homme et Dieu ; Pleinement image et ressemblance du Père. Et nous, nous sommes transformés et nous devenons image et ressemblance du Fils.
Alors cette réalité-là, elle doit nous rassurer ; c’est celle sur laquelle nous fondons notre espérance. Cette espérance dont on a parlé dans l’oraison, cette espérance dont saint Paul nous parle dans les Éphésiens. Saint Paul parle, et nous dit : « que le Père ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel ». Dieu nous appelle. Il nous dit : ‘viens, suis-moi’. Il nous dit : ‘je veux être ton Ami. Veux-tu me suivre ?’’ Cet appel-là nous ouvre à cette réalité étonnante : c’est que nous sommes appelés à vivre comme Lui.
Et vivre comme Dieu, c’est vivre pleinement dans l’Amour. Être capable de recevoir l’autre : Dieu en premier, et puis l’autre, chacun… De le recevoir pleinement, tel qu’il est. Et la capacité de nous donner à l’Autre, et à l’autre. C’est ce que fait Jésus. C’est ce que nous sommes appelés à vivre. C’est cela que vient nous enseigner ce mystère de l’Ascension. Cette Ascension qui vient signifier que la mort n’est pas la fin de l’histoire ; On aurait pu croire que l’histoire de Jésus se terminait à la Passion. Mais non. On aurait plus croire que l’histoire de Jésus se terminait à la Résurrection. Mais non plus. Jésus ne nous a pas abandonné. Il est resté 40 jours auprès de ses disciples pour les rassurer, pour les enseigner. Et puis quand ils ont été prêts. Il les a quittés. En tout cas visiblement…
II – La promesse de Jésus, fondement de notre espérance
Alors en partant, Il laisse un cadeau, une promesse. Elle est double cette promesse : on l’a entendue dans l’évangile et on l’a entendue dans la première lecture. La promesse de Jésus, c’est d’abord : ‘Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps’. Et la deuxième promesse de Jésus, c’est : ‘vous allez recevoir une force, quand le Saint Esprit viendra sur vous’. En fait, c’est étonnant parce que lorsque Jésus nous promet l’Esprit Saint, Il nous avait dit, – on l’a entendu dimanche dernier -, qu’il fallait qu’Il parte pour qu’on puisse recevoir l’Esprit Saint. Lorsque l’on reçoit l’Esprit Saint, lorsque l’on reçoit Dieu en nous, finalement, on devient des Christ. On devient chrétien pleinement. Et c’est nous qui avons la mission de témoigner, de manifester, de représenter le Christ dans le monde. Et Jésus, de fait passe à travers nous pour tenir cette promesse : ‘Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps’.
Jésus, Dieu fait homme afin que nous devenions Dieu. Jésus qui nous laisse son cadeau, qui nous laisse cette promesse, qui est là pour nous rassurer, qui est là pour fixer et fonder notre espérance.
Cette espérance, -vous savez-, c’est une vertu. Une vertu qui nous est donnée par Dieu. Ça veut dire que c’est une disposition stable de notre être. L’espérance, c’est avoir fondé en nous la certitude que ce qui nous est promis va advenir. Et Jésus nous a promis : ‘Je pars vous préparer une place’. Cette place-là, elle est pour nous. Jésus nous a promis que ce qui nous attend, c’est la joie et le bonheur dans son Royaume. Espérance…
II – Un don de Dieu qu’il nous faut transmettre
Et cette espérance, elle est pour nous comme un moteur. Elle est absolument liée à la foi. Elle est absolument liée à la charité. Elle est un moteur qui nous permet de réaliser le dernier commandement de Jésus. Dans l’évangile que l’on a entendu, dans saint Matthieu, son commandement, c’est : ‘allez ! De toutes les nations, faîtes des disciples. Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé’. Lorsqu’Il part, Jésus nous confie cette mission-là. C’est d’être ses témoins, – jusqu’aux extrémités de la terre, dira saint Luc -, c’est d’être ceux qui vont le représenter. Nous sommes chargés d’être ses ambassadeurs, ses plénipotentiaires. Dans le sens où nous avons tout pouvoir pour le donner en fait. Donner Jésus Lui-même, à tous ceux qui nous entourent. Parce que Jésus Lui-même, c’est le plus beau cadeau que Dieu nous ait fait. Et donc, nous, nous n’allons pas le garder pour nous, mais bien le transmettre.
Alors, quand on entend cette parole : « de toutes les nations, faîtes des disciples », on pense évidemment à la mission ‘Ad gentes’, au monde… aux pays lointains… Et parfois on oublie notre voisin ! Nous avons reçu mission de témoigner du Christ, là où nous sommes. Dans notre travail ; dans notre quartier ; dans notre ville. Les 11 500 habitants de Brignais, les 7500 de Chaponost qui ne viennent jamais dans cette église ; et les au moins 15000 qui n’y ont jamais mis les pieds, qui ne sont même pas entrés. Comment répondre à l’appel du Christ pour eux « Allez ! De toutes les nations, faîtes des disciples. Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » ?
Appelons l’Esprit Saint
Pour l’instant, alors que Jésus s’en va, comme les apôtres, nous sommes un peu décontenancés. Nous ne savons pas vraiment comment faire. Et nous entrons dans cette période d’attente ; Cette attente… Ces 10 jours qui nous séparent de la Pentecôte, lorsque s’accomplit la promesse du Christ. Ces 10 jours, nous sommes invités à les vivre comme une neuvaine, c’est-à-dire la première neuvaine de l’Histoire. Une retraite pendant 9 jours, pour appeler l’Esprit Saint. L’Esprit Saint sera donné, -nous le savons -, et ces 9 jours, sont un vrai temps de préparation pour nous. Notre cœur est invité à s’ouvrir.
Alors, en chant d’entrée nous avons pris un chant d’appel à l’Esprit Saint… Toute cette semaine, chaque jour, pourquoi ne pas reprendre une des prières à l’Esprit Saint, un des chants à l’Esprit Saint… ‘Viens Esprit Saint, viens en nos cœurs’. Afin que nous puissions l’accueillir pleinement, et que nous soyons pleinement des chrétiens, des Christ, des témoins de l’Amour de Dieu pour notre monde.