Messe avec les jeunes du catéchisme et de l’aumônerie
Par l’abbé Gaël de Breuvand
transcription d’une prédication orale, le style reste familier
Il va y avoir deux parties dans ce que je vais vous dire maintenant. En fait, je veux vous parler, – (il s’avance vers l’assemblée) est-ce que vous m’entendez bien comme cela ? (Les enfants répondent oui) -, Je veux vous parler de la première lecture. Je ne sais pas si vous l’avez bien écoutée.
I – La mission que nous avons reçu
La première lecture, c’est l’histoire du prophète Samuel. Samuel, c’est un prophète, ça veut dire qu’il écoute la Parole de Dieu et qu’il essaie de la mettre en pratique. Et de temps en temps, il lui faut aller la dire aux autres. Et là, Dieu lui dit : ‘va dans la famille de Jessé’. C’est le nom d’un père de famille qui a huit enfants. Il a huit garçons ; ‘Et dans cette famille-là, tu vas trouver le prochain roi d’Israël. Et alors tu le choisiras en lui mettant de l’huile sur la tête’.
Alors le premier arrive, il est beau, il est baraqué et là, Samuel se dit : ‘ah bah, ça doit être lui’. Et Dieu dans son cœur lui dit : ‘bah non, c’est pas lui’. Alors arrive le deuxième. Et le deuxième, il est encore plus beau, encore plus baraqué. Alors ça doit être lui. Et encore, dans son cœur, Samuel sent que ce n’est pas lui. Alors le troisième arrive, – vous savez pas ? -, il est encore plus beau, encore plus baraqué. Pour être roi, c’est sympa quand même. Bah c’est toujours pas lui. Et le quatrième, et le cinquième, et le sixième et le septième. Et ce n’est jamais personne ; ce n’est pas le bon. Et puis, au septième, Jessé a fini de présenter ses fils. Alors Samuel se dit : ‘mais, tu n’en a pas un autre de fils ? ‘ Alors Jessé dit : ‘oui, oui, si, si, j’en ai un autre, mais c’est le huitième, c’est le petit dernier. Et puis il n’est pas là, on ne le garde pas à la maison. – Peut-être qu’on en a un peu honte… – ‘Il garde les brebis’. Alors Samuel lui dit : ‘fais le venir. On ne passera pas à table tant qu’il ne sera pas venu !’ Alors on le fait venir parce qu’on a faim. Et là, voilà que David arrive. Et lui, il est plutôt petit, plutôt maigre. Il est roux et à l’époque… Et le texte biblique dit : ‘il avait une belle tournure’. Bon. Il était pas trop moche. Mais en soi, c’est quand même… celui que personne n’a envie de choisir, quoi. Et là, Dieu dit à Samuel : ‘c’est lui, c’est lui que je veux’. Et Samuel va prendre l’huile et la verser sur la tête de David. Pour dire, Dieu te choisit, pour une mission toute particulière, et cette mission, ça va être d’être le serviteur de tes frères. D’être roi, quoi ! Mais un bon roi. Pas un roi qui écrase ! Un roi qui sert.
Et vous ne savez pas ? Vous (il désigne les enfants) : vous avez été baptisés ? (quelques enfants répondent oui). Vous avez été baptisés ? Oui ? Et ce qui s’est passé juste après qu’on vous ait mis de l’eau sur la tête. Vous savez ce qui est arrivé ? On vous a mis de l’huile sur la tête. Pour la même raison. Pour dire que vous avez reçu une mission, toute particulière. Et tout à l’heure, je l’ai dit pleins de fois ; je l’ai dit à pleins de gens. C’est quoi votre mission toute particulière ? (Il répète). C’est quoi votre mission toute particulière ? (Aux enfants) Il n’y en a pas un qui peut me répondre ? … C’est de donner de la joie à tous ceux qui vous entourent. Vous êtes d’accord ? (les enfants répondent oui). Oui ? Vous voulez faire ça ? (Les enfants). Oui. C’est difficile ? Oui ? … Alors du coup on a besoin du bon Dieu.
On a tous reçu une mission toute particulière de Dieu : c’est de travailler à la joie et au bonheur de ceux qui nous entourent… et un peu plus large. En fait, notre prochain. Vous savez, notre prochain, ça ne s’arrête pas juste-là, ça va un peu plus loin. Et de un petit peu plus loin à un peu plus loin, ça fait toute l’humanité. Mais faut commencer ici et maintenant.
C’était la première partie, nous avons été choisi, tous, chacun pour une mission, toute particulière, que l’on doit reprendre tous les jours. Alors c’est du travail. Maintenant, je vais prendre ma deuxième partie. Ma deuxième partie, c’est sur l’évangile.
II – les yeux fermés, cœur ouvert
Est-ce que vous vous souvenez de l’évangile ? C’est un aveugle, il n’y voit rien. Et à l’époque, on pense, – et on se trompe, Jésus dit que ce n’est pas vrai ! -, mais on pense que celui qui naît avec un défaut, – celui-là il est né aveugle, il n’a jamais vu –, quand on naît avec un défaut, c’est parce qu’on a un péché. Parce que nos parents ont fait un péché. Alors maintenant, Jésus nous dit : ‘bah non. Ce n’est pas parce que les parents ont fait un péché que l’enfant a un problème. C’est juste comme ça’. Donc, du coup, c’est quelqu’un qui est un peu isolé. Il est aveugle. Du coup, il a quand même du mal à voir les gens. Et puis, pour parler avec les gens, pour travailler… Il ne peut pas ! Donc il est mendiant. Et les gens passent près de lui… Parfois ils lui donnent une pièce mais en fait, ils s’en fichent un peu. Donc c’est quelqu’un qui est tout seul. Un peu abandonné. D’accord ? Cet aveugle, c’est ça.
Et Jésus, voit sur son passage, cet homme. Il le voit. Lui Jésus, Il ne fait pas celui qui n’a pas vu. Il s’intéresse ; Il s’arrête. Et là, Il va faire quelque chose. Il crache par terre, Il fait de la boue avec sa salive et la terre qu’il y a par terre, Il lui met sur les yeux. Bah… Et Il lui dit : ‘maintenant, va te laver !’ Alors peut-être qu’il y a des gens qui auraient fait : ‘bah non, c’est dégoûtant. Je vais juste m’essuyer là ; c’est dégoûtant ce que tu m’as fait, je ne veux pas faire ce que tu me demandes’. Mais l’aveugle, lui, se dit, ‘je vais faire ce qu’Il me dit’. Et il va à la piscine de Siloé pour se laver les yeux. Et cette piscine, elle s’appelle Siloé, ce qui veut dire… Envoyé. Ça tombe bien : parce que cet aveugle, il a reçu un contact de Jésus… Pour quoi faire ? Pour être envoyé. Et vous savez quelle va être sa mission ? Ça va être de donner de la joie et du bonheur autour de lui. Ça tombe bien quand même. Alors il va le faire d’une manière toute particulière, on le voit dans l’évangile. Quand on va lui demander : ‘mais qui c’est qui t’a fait ça ? Qui c’est qui t’a guéri ?’. Il va dire : ‘moi, je sais pas qui m’a guéri. Je sais juste qu’il m’a mis de la boue sur les yeux et qu’il m’a dit d’aller me laver et après bah ça… bah je voyais !’
Et là, les gens, ils ne le croient pas. ‘Attends, c’est pas possible ce qu’il t’est arrivé’. – Si, c’est comme cela que ça c’est passé. – Ouais, mais… c’était un sabbat, le jour où on ne peut pas travailler chez les juifs. Donc celui qui t’a guéri, forcément, c’est quelqu’un qui n’est pas un bon juif’. Et lui, il dit : ‘bah si, il m’a guéri, donc il a fait du bien, donc…’. Et là, on ne veut plus le croire, parce qu’il était aveugle, et les aveugles, on ne les croit pas. Et il n’est plus aveugle. Et lui, il continue à croire et à dire : ‘moi, je sais juste que cet homme-là, Jésus, il m’a mis de la boue sur les yeux, puis il m’a dit d’aller me laver et j’y suis allé et j’ai vu’.
C’est intéressant, parce qu’il voit quoi, cet aveugle ? Il voit que Jésus, c’est une personne tout à fait étonnante qui veut entrer en relation avec nous. Il voit que Jésus, c’est quelqu’un qui veut prendre soin de nous. Et ça, lui, il était aveugle, et il le voit. Et ceux qui n’ont jamais été aveugles, les Pharisiens, les chefs, eux ils ne le voient pas. Et ils refusent même de voir.
En fait, c’est intéressant de voir que, – attention, c’est ça le point le plus important -, que si on décide de voir, eh bien Dieu nous permet de voir. De voir ce qui est vraiment important. Si on décide de garder les yeux fermés et de ne pas voir… ; eh bien, on ne voit pas.
Par exemple : quand je me pose la question, – puisque j’ai reçu une mission : celle de donner de la joie à ceux qui m’entourent -, quand je me pose la question : voyons voir ! Comment est-ce que je pourrais donner de la joie à ma maman ? Et bien si j’ai décidé de pas voir, eh bien je peux faire : ‘pffff. J’sais pas ! J’vois pas ! J’sais pas comment je pourrais lui donner de la joie‘. Peut-être que si j’ai décidé d’ouvrir mon cœur, avec l’aide de Dieu, – alors peut-être qu’il faut prier un peu –, avec l’aide de Dieu, si j’ai décidé d’ouvrir mon cœur, alors il devient possible de voir ce qu’il est bon de faire. Et en plus, il y a une chose dont je suis absolument certain, c’est que quand je donne de la joie aux autres, à ceux qui m’entourent, eh bien, moi, je suis heureux ! Donc c’est tout gagnant-gagnant ! Alors comme je n’y arrive pas tout seul… ; Cet amour qui doit se répandre dans notre vie et sortir de nous, on n’y arrive pas quoi ! … En tout cas, moi, tous les jours, je rate. Et vous, vous y arrivez tous les jours ? A donner que de la joie et du bonheur, tout autour de vous ? Il n’y a pas des fois, où l’on rend les autres tristes ? Exprès ! Et on se rend triste ? On n’y arrive pas bien à rendre les autres heureux. C’est pour ça… C’est pour ça ! Que le Seigneur vient à notre rencontre. Et qu’il vient nous mettre de la boue sur les yeux, même si ce n’est pas très agréable, et qu’il nous envoie nous laver. C’est pour cela qu’il nous invite tous les dimanches à venir à la messe. Pour nous donner son Amour, et que l’on puisse le répandre autour de nous. Alors après, on peut dire : ‘ouais, mais j’ai pas besoin de ton cadeau Jésus’. C’est dommage. Jésus nous fait le cadeau de sa vie, pour qu’on puisse transmettre cet Amour, le répandre autour de nous et ainsi nous-mêmes être joyeux.
On arrive bientôt à Pâques, et je vais conclure là-dessus. Vous savez, Jésus, il est sur la croix, dans quelques jours, le vendredi saint, on va voir que Jésus est sur la croix. Et il souffre, c’est terrible de mourir sur la croix. C’est une douleur insensée, une douleur déshumanisante, qui semble n’être qu’un gaspillage…
Près de Jésus un bandit souffre lui aussi, et ce bandit il voit Jésus. Lui n’est pas aveugle, il avait certainement entendu parler de Jésus. Il le regarde et il lui dit : ‘ prends moi avec toi, parce que je sais que tu es bon et que c’est toi qui me propose le bonheur’. Et là, Jésus, il est sur la croix en train de souffrir tout ce qu’il peut. A ce moment-là, Jésus sauve cet homme, en lui disant : ‘aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis’. Jésus, Il est la source de l’amour. Et Il transfère tout son Amour à ce bandit, et à ce moment-là, Jésus, lui, dans cette souffrance, dans cette épreuve, dans cette douleur, il éprouve la plus grande joie qu’il puisse éprouver, parce qu’Il est en train d’accomplir ce pour quoi Il est fait ;
Nous aussi on est fait pour donner la joie autour de nous. On est fait pour ça. Alors, sans aucun doute, c’est en la donnant cette joie, que nous trouverons la joie, que nous trouverons le vrai bonheur et on a besoin de son aide, à lui, Jésus. Et c’est maintenant qu’il se donne à nous pour cela.