Par l’abbé Gaël de Breuvand
(Les titres sont ajoutés après retranscriptions, c’est pourquoi le style reste très oral)
Aujourd’hui, c’est le jour octave de Noël, et l’évangile qui nous est donné aujourd’hui, ce sont les bergers qui viennent à la crèche, qui rendent gloire à Dieu parce que ce qui leur a été annoncé par les anges s’accomplit devant eux. Et l’évangile d’aujourd’hui, c’est aussi 8 jours après, la circoncision, quand Jésus reçoit son nom. Joseph et Marie le nomme comme il leur a été demandé par l’ange. Ils accomplissent la volonté de Dieu ainsi.
I – le premier sang
La circoncision, cette petite opération, ce premier sang. C’est Jésus, le Fils de Dieu qui se soumet à cette loi qui date d’Abraham. Vous savez, à l’époque d’Abraham, la circoncision est le signe de l’alliance. Parce que Dieu s’engage auprès des hommes, l’homme est invité à s’engager envers Dieu. Et s’engager envers Dieu, pour l’homme, c’est lui donner sa vie. Et donc symboliquement, il verse son sang. La circoncision, c’est cela. Et Jésus, lui aussi donne sa vie au Père et symboliquement, par la circoncision, Dieu s’est manifesté. Mais nous savons que cette première alliance qui reste toujours valide et vraie, il va falloir aller plus loin et ce premier sang va devenir le sang de la croix. Jésus va donner sa vie toute entière.
Alors vous me direz… parler de Noël et tout de suite parler de la croix et du sang… c’est un peu surprenant. Et puis, la circoncision, c’est un truc des temps passés… Aujourd’hui, on ne le vit plus. (Heureusement pour certains…) Et pourtant cela nous rappelle à quel point nous sommes invités à répondre aux dons que Dieu nous fait. Dieu nous donne sa vie et nous, le moins que l’on puisse faire, c’est essayer de lui donner notre vie. Étant bien entendu que le projet de Dieu pour nous, c’est notre joie et notre bonheur.
II – Faire provision d’action de grâce
Alors aujourd’hui, fête de la solennité de la maternité de la vierge Marie. Marie nous est donnée en exemple. Regardons-là ! Elle accueille les bergers. Les bergers voient ce petit enfant dans la crèche. Et du coup, ils adorent et ils rendent compte des merveilles qui leur sont arrivées. ‘Vous savez, on a vu un ange, il nous a dit que nous trouverions un petit enfant emmailloté dans la crèche… et le voilà devant nous’. Et Marie entendant cela, elle écoute, elle reçoit… Elle médite et elle garde cela dans son cœur. Voilà le premier point sur lequel nous pouvons l’imiter. Comme Marie, accueillons les merveilles de Dieu dans nos vies. Qu’est-ce que c’est que cette merveille ? Les berges qui disent : ‘nous avons vu les anges, nous sommes venus et nous avons trouvé un bébé dans une crèche… Marie gardait cela dans son cœur. Et elle fait provisions des merveilles de Dieu. On l’a déjà entendu cela et ça lui sert à quoi ? À rendre gloire.
Le Magnificat était déjà cela. Et là encore, elle fait provision et elle entendra d’autres fois… « Elle gardait cela dans son cœur », elle méditait ces paroles. Pourquoi ? Elle va en avoir besoin de ses provisions d’actions de grâce, parce qu’un jour viendra, Jésus sera sur la croix et pour croire à l’Amour de Dieu ; il va falloir se souvenir, se rappeler des merveilles de Dieu.
Alors nous aussi, nous pouvons faire cela. Chaque jour peut-être, pour cette année, prendre cette petite décision : ‘aujourd’hui, je vais faire mémoire d’une merveille de Dieu dans ma vie’. Alors au début, quand on est pas très entraîné, on a un peu de mal à trouver. Puis peu à peu, nos yeux s’ouvrent et nous trouvons les merveilles de Dieu. Parfois c’est des merveilles toutes simples. Pas besoin de chercher midi à quatorze heures. Et avec cela, si nous faisons provisions de ces merveilles de Dieu, nous pouvons traverser l’épreuve au moment où Dieu n’est pas très palpable.
III – Jésus, Dieu fait homme, la juste relation au Père
Dans ces merveilles de Dieu, il y a cette incarnation de Dieu. Saint Paul le dit : ‘Dieu a envoyé son fils, qui est Fils de Dieu, qui est Dieu lui-même. Et ce Fils, il est né d’une femme. Marie… Il est né d’une femme donc il est un homme. Donc il est tôt ou tard, notre cousin ! Alors peut-être pas cousin germain, mais cousin quand même. Et du coup, Marie, tôt ou tard, c’est notre cousine ou notre tante, et même plus que cela nous le savons. Elle est notre mère parce que Jésus nous l’a donné. Au pied de la croix, le disciple bien-aimé, qui est chacun de nous, a reçu Marie comme mère.
Alors si nous sommes fils de Marie, si nous sommes enfant de Dieu, aimés de Dieu, nous sommes comme le Christ, rempli de l’Esprit saint, c’est l’Esprit qui crie en nous ‘Abba, père’. Nous pouvons dire à Dieu : papa ! N’hésitons pas. Profitons-en. Disons à Dieu : Père, papa. Car c’est la meilleur façon de lui rendre gloire, se reconnaître son enfant, un enfant que Dieu aime. Et alors les choses seront dans l’ordre, à leur place, si nous reconnaissons que Dieu est notre Père, si nous reconnaissons que nous sommes sauvés par le Christ.
Alors chaque chose est dans l’ordre et nous sommes capables d’être dans la relation juste avec Dieu.
Et la relation juste avec Dieu c’est l’Amour. Et nous sommes d’être en relation jusqu’avec ceux qui sont autour de nous. Et la relation juste avec eux, c’est l’Amour. Aimer. Aimer y compris mon voisin que je n’apprécie pas tellement, le frère ou la sœur avec laquelle je ne parle plus depuis cinq ans… Le papa ou la maman avec lequel je me suis disputé… ; on a tous ce genre de relations avec des proches ou des moins proches.
IV – La paix, fruit de l’Esprit-Saint
Et alors si nous aimons, c’est saint Paul qui le dit dans cette même lettre aux Galates, nous recevons l’Esprit saint qui nous donne la capacité d’aimer… Amour, et paix et joie. Ce sont les fruits de l’Esprit saint… l’Amour, la paix, la joie et il y en a quelques autres. Si nous sommes dans l’Amour, alors la paix nous est donnée car tout est dans l’ordre ! Tout est à sa place. Et vous comprenez bien que notre prière pour la paix de ce jour, ce n’est pas un mantra où l’on répèterait « la paix, la paix, la paix… » Et la paix viendrait. Parce que si nous n’avions qu’à faire cela, depuis plusieurs milliers d’années, ce serait réglé, et on aurait la paix. Il n’y a pas besoin de regarder longtemps autour de nous pour voir que la paix n’est pas là. Il ne suffit pas de dire ‘il faut la paix pour la Syrie’ pour que la Syrie soit en paix. Non. Le seul moyen de faire avancer la paix autour de nous, c’est de nous placer dans l’ordre de Dieu, dans le projet de Dieu… et donc d’aimer. Entrer dans une relation d’amour, avec Dieu lui-même, avec mes frères, et avec moi-même aussi. Que chaque jour soit à sa place, chaque chose dans l’ordre. Et alors, je suis en paix.
Ah c’est difficile… Il faut faire un pas. Mais souvent, on n’a pas bien envie. On a envie que l’autre commence. « Il faut que l’autre commence ; on fera la paix quand il aura commencé ». Mais non, en fait, ce n’est pas comme cela que ça marche. Jésus nous le dit. Peut-être que notre premier sang, notre première offrande de nous-mêmes, c’est ce pas là. Un pas d’amour, tendre le calumet de la paix afin de remettre les choses dans l’ordre.
Le Seigneur veut notre joie et notre bonheur, et il sait que notre joie et notre bonheur, c’est d’être en relation avec Lui. Vous vous rappelez ce que les anges chantent : ‘gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix aux hommes qu’Il aime’. Ces hommes… objets de la bienveillance de Dieu. Gloire à Dieu. Si nous nous tournons vers lui, nous lui rendons gloire. Et alors, puisque chaque chose est à sa place, la paix nous est donnée. C’est bien la bénédiction du livre des Nombres. ‘Que le Seigneur fasse briller sur toi ton visage’. Cela implique que je tourne mon visage vers Dieu. Qu’il t’apporte la paix.
Pour conclure, deux petits efforts pour l’année qui s’ouvre : apprendre, nous entraîner ou nous répéter à rendre grâce des merveilles de Dieu à chaque instant de nos vies et puis prendre la décision d’aimer, ici et maintenant, celui qui est près de moi.