« Ne prie pas pour avoir un fardeau plus léger, mais prie pour avoir un dos plus robuste. »
Ce n’est pas le cri de désespoir du kiné ou de l’ostéopathe qui ne parvient pas à soulager vos douleurs à la colonne vertébrale, non, c’est beaucoup plus sérieux ! C’est une citation de l’une des plus grandes saintes de l’histoire de l’Église, et que nous fêtons ce mois-ci : Ste Thérèse d’Avila. Première femme proclamée « docteur de l’Église », elle figure au calendrier le 15 octobre.
Les saints et les saintes ont souvent ce sens de la formule qui fait qu’en quelques mots, ils sont capables de nous plonger dans une grande profondeur de réflexion spirituelle. Ici, il s’agit de la prière. Nous le savons bien : prier, c’est parler à Dieu, s’adresser à lui. Mais à quoi ça sert ? Pourquoi faire ? Pour arriver à quoi ?
Reconnaissons que très souvent, nous demandons que les événements se passent comme on le voudrait, que les ennuis passent loin de nous, qu’il ne nous arrive que de bonnes choses…
Et puis, assez vite, on se rend compte que « ça ne marche pas », du moins pas comme on le voulait, pas comme ça. On avait peut-être cru que Dieu devait satisfaire nos désirs, puisqu’il nous aime, et qu’il devait diriger notre vie… à notre place !
Et voilà que Ste Thérèse d’Avila, par cette phrase fulgurante, remet les choses dans la bonne perspective. Et, surtout, voilà qu’elle corrige cette fausse image de Dieu. Image selon laquelle le rôle du Seigneur serait d’exercer un pouvoir sur les événements et sur les éléments de façon à ce que nos souhaits soient exaucés. Ce qui reviendrait à lui assigner une fonction absolument et exclusivement extérieure à nous-mêmes.
Alors que, bien au contraire, l’action de Dieu se déploie en nous, si nous laissons l’Esprit-Saint nous conduire, nous inspirer, nous accompagner…, rendre « notre dos plus robuste », comme le dit Thérèse.
Et cela se fait dans ce dialogue que nous appelons la prière. Comme nous le rappellent les paroles de ce cantique à l’Esprit-Saint : « Dieu notre Père, donne à ceux qui demandent ! ». Le Seigneur ne s’impose pas à nous au détriment de notre liberté, mais il est sensible aux demandes que nous lui adressons et les exauce en nous donnant les moyens d’avancer, de faire les bons choix, d’affronter les difficultés…
Et c’est cela, finalement, prier : demander la force de faire ce que l’on a à faire, et de bien le faire.