Invité il y a quelques jours à partager le dessert (et une coupe de champagne !) avec une famille qui faisait baptiser leur enfant, je m’installe à une table et suis rapidement rejoint par quelques personnes. Les discussions vont bon train : il y a bien sûr les questions habituelles posées à un prêtre, avec en n°1 : « Pourquoi ne vous mariez-vous pas ? ça éviterait pourtant bien des frustrations ! » : comme je n’ai que 30 minutes devant moi, je prends parti de ne pas me lancer dans un grand cours de théologie sur le célibat sacerdotal, je réponds simplement que j’ai fait le choix de ne pas me marier pour être avec eux à discuter en ce dimanche après-midi… et c’est au fond largement aussi convaincant ! Puis les échanges se font plus profonds, et un vieux monsieur me dit : « mon père, vis-à-vis de la foi, j’ai des doutes… quand on voit tout ce qui se passe dans le monde… comment être sûr que tout ça c’est vrai ? ». Je réfléchis un peu en moi-même, puis je finis simplement par répondre : « pour moi, la plus grande preuve de l’existence de Dieu, c’est la vie des saints… regardez Mère Teresa, elle l’a touchée du doigt la misère du monde, et pourtant elle avait la foi chevillée au corps : où est-ce qu’elle l’a puisé son sourire, si ce n’est dans sa foi en Dieu ? ». En se quittant, je promets simplement à ce monsieur de prier pour lui, et vu ses yeux brillants je pense qu’il en est touché.
Oui, s’il y a une preuve lumineuse de la présence de Dieu dans le monde, ce sont les saints. Dans leurs vies, on peut toucher Dieu du doigt. Plus que par les discours, les saints nous apprennent ce que c’est que prier, et ce que c’est qu’aimer. Ils sont pour nous ces grands-frères et grandes sœurs dont notre foi a besoin.
Ce mois-ci, l’Eglise aura la joie de canoniser Charles de Foucault le 15 mai à Rome, et de béatifier Pauline Jaricot le 22 mai… à Lyon. Nous sommes tous conviés à y participer ! Que ce soit pour chacun de nous et pour notre paroisse l’occasion de demander au Seigneur la grâce d’être nous aussi des saints pour aujourd’hui. Père Luc GARNIER