C’est par cette question que Caïn répond à Dieu lorsque ce dernier lui demande où est Abel ? A la suite du docteur de la loi qui pose à Jésus la question, qui donc est mon prochain ? Nous nous interrogeons souvent sur ce qu’il convient de faire dans notre vie. Et nous croyons souvent qu’être chrétien c’est marcher sur les pas de mère Teresa, d’aller s’occuper des pauvres à l’autre bout du monde, ou autres grandes œuvres. Nous ne voulons pas voir que notre prochain c’est notre frère avec qui nous sommes brouillé, notre sœur contre qui nous ruminons, nos parents que nous négligeons ou à qui nous ne pardonnons pas, notre voisin à qui nous ne parlons plus, notre ado dont nous avons par-dessus la tête, notre collègue que nous sommes prêts à détester, un conjoint pour qui nous ne faisons plus d’effort etc… Dieu ne nous jugera pas pour des œuvres immenses que nous aurons ou non faites… mais pour ces petits actes d’amour, de réconciliation, tous ces petits liens invisibles que nous faisons ou défaisons, ceux qui sont à notre portée et en même temps si difficiles car qui est le mieux placé pour nous blesser, pour froisser notre orgueil que ceux qui vivent à côté de nous. La tâche est immense parce que quotidienne, sans cesse à recommencer, parfois décourageante car il n’y a pas de grande gloire ou d’honneur à récolter qui flatterait notre ego. Il y a du Caïn dans chacun d’entre nous, qui demande à être sans cesse converti pour qu’à la suite du Christ nous devenions des bons samaritains, et que nous puissions dire, que oui, avec l’aide du Christ nous puissions le laisser agir en nous et devenir véritablement le gardien de nos frères.