Homélie du
12 mai 2019
Par l’abbé Gaël de Breuvand
C’est la transcription d’une prédication orale, les titres sont ajoutés ensuite
I – la joie des saints
On a entendu trois lectures ; on n’a peut-être pas fait attention à la première, et pas tellement à la deuxième mais l’évangile, heureusement, était court…. Mais je vais revenir sur la Deuxième Lecture, celle de l’Apocalypse. « Apocalypse » c’est un nom compliqué qui veut dire « dévoilement ». C’est comme si on avait caché une statue sous un voile, et quand on fait une apocalypse, on enlève le voile. Et, du coup, on voit la vérité et Jean a vu la vérité. Et qu’a-t-il vu ? Une foule immense, bien plus nombreuse que dans cette église. Une foule immense de « toutes les nations, de toutes les tribus, de tous les peuples, de toutes les langues », et tous ces gens-là sont autour de l’Agneau. Et l‘Agneau, c’est Jésus. Tous ces gens-là sont des amis de Dieu. Cette foule immense, ce sont des saints, ils chantent la gloire de Dieu et ils ne s’ennuient jamais. Ils sont dans la joie. Pourquoi ? Parce qu’ils ont cherché à être en relation avec Jésus tout au long de leur vie. Et Jésus les a sauvés. Il a pu les sauver.
Il se trouve que les neuf enfants qui sont devant moi m’ont écrit une lettre, un courrier ; je vous ai chacun répondu, vous aurez la réponse tout à l’heure. L’un d’eux m’a dit que ce qu’il voulait était d’être plus près de Jésus, se rapprocher de Lui, et il y en a un autre qui m’a dit « je voudrais bien connaître les saints ». Moi, je lui ai dit que c’était bien de vouloir connaître les saints, les amis de Jésus, mais que c’est encore mieux d’être un saint. Et vous, aujourd’hui, vous choisissez – on ne vous force pas à faire votre première communion, non ? – d’être des amis de Jésus, vous choisissez d’être des saints. Cela demande un peu de travail, mais c’est ce qui nous donne de la joie. C’est ce qui va vous donner de la joie : d’être des saints, d’être des amis de Jésus, donc avoir les oreilles ouvertes pour pouvoir L‘entendre, avoir le cœur ouvert pour pouvoir Le recevoir, Lui donner un peu de temps, prier un peu chaque jour, et puis Le rencontrer à la messe, le dimanche. Et puis, grâce à cela, grâce à la force de l’amour qu’Il nous donne vous pourrez Le donner aux autres et vous serez des donneurs de joie.
II – Jésus, Bon Pasteur
Et puis on a
l’évangile – c’est un des plus courts de l’année – dans lequel Jésus dit :
« Je suis le bon pasteur, mes brebis
écoutent ma voix, Moi je les connais et elles me suivent ». Jésus,
c’est le bon pasteur. Un pasteur, c’est un berger. Jésus est un berger qui
prend soin de ses brebis. Et vous, qu’êtes-vous ? Des brebis ! Nous
sommes tous le troupeau. Mais pas un troupeau désordonné, un troupeau qui va
dans le même sens et qui suit le bon berger. Ce n’est pas mal… Et quel est le
but de Jésus ? C’est que nous lui ressemblions, chaque jour un peu plus.
Alors je vais me déshabiller maintenant, vous allez voir… [le prêtre enlève sa chasuble]. Il faut que nous ressemblions à
Jésus, et c’est pour cela que le prêtre a un habit spécial, celui-là, qui
s’appelle comment ? [Un enfant
répond : « Une étole ! »] Alors qu’est-ce qu’une
étole ? C’est un bout de tissu que l’on met autour du cou, certes, mais
qu’est-ce que cela représente ? [Un
enfant répond : « C’est la
Croix que porte Jésus »] Oui, ça c’est sûr c’est une croix… [« C’est
la brebis. »] Oui, c’est la brebis que porte le bon pasteur sur
ses épaules. On connaît cette image de Jésus portant cette brebis et la
ramenant à la maison. Et Jésus a fait une parabole, il a raconté une histoire à
ce sujet :
Un berger avait cent brebis, il y en a une qui est perdue et il laisse toutes
les autres pour aller chercher celle qui est perdue. Et cette brebis perdue, Il
la porte sur Ses épaules. Jésus, c’est le bon pasteur.
III – Baptisés et prêtres, participants – chacun à leur niveau – Au Christ-Bon Pasteur
Et, en fait, Jésus donne au prêtre la mission d’être, avec Lui, bon pasteur pour les communautés, pour chacun de nous, pour tous les chrétiens. Alors le prêtre porte cet habit-là, mais cette mission n’est pas absolument réservée aux prêtres. Il n’y a pas que les prêtres qui doivent prendre soin des brebis… De fait, vous avez des papas et des mamans qui ont, eux aussi, des brebis. Ils sont responsables, ils sont chargés de prendre soin de vous : Jésus leur a donné la mission de vous aimer. Ce n’est pas mal quand même… Et puis, dans nos sociétés, des postes de pasteurs, il y en a de nombreux, que ce soit au travail, dans nos cités, dans nos communes. Être bon pasteur, c’est accepter de se charger d’une brebis qui n’est pas toujours très légère pour l’emmener vers le Père, pour l’emmener à Jésus. Alors, parfois, on pourrait se dire « mais si je suis responsable, cela veut dire qu’il faut que je sois être sévère, il faut que je sois un chef, un tyran peut-être ? » Et non ! C’est pour cela que le prêtre met un deuxième habit – que je vais remettre. [Le prêtre remet la chasuble].
Ce deuxième habit, comment cela s’appelle ? La chasuble ! C’est une sorte de grand manteau qui nous enveloppe bien et qui symbolise l’amour du Christ pour chacun de nous. La charge de pasteur n’a de sens que si elle est enveloppée, pénétrée, de l’amour de Dieu, et c’est pour cela que l’on montre surtout la chasuble. Et cela l’amour de Dieu, c’est ma mission, d’être un bon pasteur pour la communauté de Brignais-Chaponost. C’est la mission de chacun de nous, finalement, à un titre ou à un autre : être un bon pasteur, au nom du Christ, dans le Christ, avec le Christ, pour pouvoir prendre soin de ceux qui nous sont confiés.
IV – communier pour la première fois !
Mais cette chasuble-là a quelque chose de spécial, elle a un dessin – je vous l’ai montré hier –, et que représente-t-il déjà? [Un enfant répond : « C’est Jésus qui donne l’hostie et le vin. »] Est-ce qu’Il donne l’hostie et le vin ? Non, Il donne Son corps et Son sang. Cela ressemble à du pain, mais ce n’en est plus, c’est le corps de Jésus ; cela ressemble à du vin, mais ce n’en est plus, c’est le sang de Jésus. Et ce corps et ce sang, Il vous le donne et vous allez le recevoir pour la première fois et c’est un grand jour. Et nous qui allons le recevoir pour la millième fois, c’est aussi un grand jour. Mère Térésa avait une belle prière qu’elle avait affichée dans les sacristies pour que les prêtres la lisent avant de commencer à célébrer la messe. Elle leur disait : « Mon Père, que cette messe soit comme si c’était la première messe de votre vie, que cette messe soit comme si c’était la dernière messe de votre vie, que cette messe soit comme si c’était la seule messe de votre vie. » De fait, chaque fois que nous communions, on peut se dire cela : « c’est la première fois que je communie ». Effectivement, pour certains cela va être la première fois – et c’est important – et vous allez être concentrés, et puis la semaine prochaine vous reviendrez et peut-être que ce sera un peu moins important… Et non ! C’est tout aussi important ! Il faut que, chaque fois que l’on communie, cela soit comme si c’était la première fois, comme si c’était la dernière fois, comme si c’était la seule fois ! Jésus vient nous rencontrer.
Pour faire un parallélisme qui a sa valeur, la communion au corps et au sang du Christ, dans notre relation à Dieu et dans notre relation aux autres, est du même ordre que l’union conjugale ; elle est aussi importante. De fait, on doit la vivre avec autant de concentration, d’amour, de tendresse. Dieu se donne à nous pour que nous soyons comme Lui, que nous soyons remplis de l’amour de Dieu et que avec Dieu, nous soyons Un.
Jésus dit : « le Père est en moi et, Moi, Je suis dans le Père. » Et nous, nous devons pouvoir dire « le Christ est en moi et, moi, je suis dans le Christ. » À chaque fois que nous communions en vérité, en esprit, c’est ce qui advient. Alors, ouvrons notre cœur et continuons notre célébration en pensant bien que le Seigneur vient, et qu’Il vient nous visiter pour nous sauver.
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