Homélie de la messe du jour de Noël
Par l’abbé
Gaël de Breuvand
Il s’agit de la transcription d’une
prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.
I – 3 angles pour aborder le mystère de Noël
Noël est un
cas particulier. Puisque pour le même jour et la même fête, nous célébrons
trois messes. Une messe de la nuit,
peut-être que certains d’entre vous y étaient… Il y avait grand concours de
monde. Beaucoup de monde vient pour cette messe de la nuit. Une messe de la
nuit dont le thème serait : “Venez,
allez à la crèche, allez rencontrer votre Dieu qui vient”. Et ce sont les
anges qui sont les messagers.
La messe de l’aurore, c’est celle
que l’on dit au lever du jour, le matin. Et là, ce sont les bergers qui, ayant
entendus l’appel de l’ange, se disent entre eux : “Allons-y ! Allons voir ce qui se passe à la crèche”.
Et puis, cette messe du jour, dont
le texte est un petit peu plus difficile. Pour les deux premières messes, on a
pris l’évangile selon saint Luc. C’est une belle histoire. Et là, vous avez
entendu le début de l’évangile selon saint Jean et c’est un peu abrupt !
Et pourtant… saint Jean nous invite à la contemplation. Nous sommes arrivés à
la crèche, poussés par les anges, et nous nous sommes soutenus les uns les autres
pour venir jusqu’ici. Et saint Jean nous dit : “Arrêtez-vous. Arrêtez-vous et contemplez !” Contempler, cela
veut dire : “ouvrez vos oreilles,
ouvrez vos yeux, ouvrez votre cœur ! Regardez !” Et que ce
passe-t-il ? Dieu ! Dieu ! Celui qui existe depuis toute
éternité, celui qui est infini, celui qui nous a créés, celui qui nous aime,
Dieu, Lui-même est venu dans notre monde pour faire partie de notre famille. Et
s’il y a une bonne nouvelle, c’est bien celle-là !
II – Contempler l’ordinaire pour rencontrer l’extraordinaire
Le mystère de Dieu. Qui ne rentre pas dans nos intelligences et qui ne rentre même pas dans notre cœur. Il déborde de partout. Le mystère de Dieu qui vient se faire petit d’homme. Quand on lit saint Jean, on peut avoir l’impression que cette incarnation était quelque chose d’extraordinaire. Avec des grands signes. Des tremblements de terre et des ouragans. De la foudre et du tonnerre. Et nous savons bien que : “bah non”. C’était un petit enfant dans une crèche, couché dans une mangeoire. Rien de très extraordinaire. En fait, le plus extraordinaire dans l’incarnation, dans la venue de Dieu au venue au milieu des hommes, c’est que c’est très ordinaire !
Alors nous sommes invités à contempler. Regarder. Ouvrir notre cœur. Car lorsque Jésus vient habiter parmi nous, en l’an 1, en l’an 753 de la fondation de Rome, 4000 ans après la fondation du monde, – et l’on pourrait décrire pas mal de choses comme cela -, sous l’empereur Auguste !… Lorsque Jésus vient dans ce temps donné, lorsque Jésus vient sur cette terre, Bethléem, pas très loin de Jérusalem, une terre bénie par Dieu, une terre où Dieu s’est fait connaître, déjà, depuis 2000 ans. Lorsque Jésus vient sur cette terre-là, en ce temps-là, c’est pour que nous, tous, chacun, nous puissions le rencontrer.
III – Ayant contemplé, annonçons !
Alors profitons-en ! Profitons de ces jours de Noël. Pour chercher à rencontrer Dieu. Il vient. Pour cela, profitons-en. Puis, ayant rencontré Die, il y a quelque chose qui va changer. Déjà hier, des bergers voient les anges et ils se disent : “Il faut qu’on y aille !” Et ce matin, dans l’évangile, ils repartirent après avoir vu le bébé. Ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu. Ils se tournent vers Dieu. Ils rendent gloire. Faisons pareil !
Et enfin, aujourd’hui, cette messe du jour, c’est la lecture du prophète Isaïe, la première lecture, qui nous donne ce que nous avons à faire. « Comme ils sont beaux, sur les montagnes, les pas du messager. Celui qui annonce la paix, qui porte la Bonne nouvelle, qui annonce le Salut… ». Le messager, c’est vous ! C’est moi ! Nous sommes chargés d’être les témoins de la paix qui nous est donnée. Le Christ, Jésus, incarné, Dieu parmi nous, Il est le Prince de la paix ? Il nous invite à être des témoins de cette paix. Il est Dieu qui est Amour ? Et nous invite à être les témoins de cet Amour. Il est appelé Conseiller merveilleux, Il est appelé Dieu fort… Nous sommes appelés à être des témoins.
Oui. Dieu habite parmi nous et cela change ma vie. Cela veut dire que je deviens un héraut, (un héraut comme celui qui annonce). Un héraut de la paix. Nous sommes chargés, tous, chacun, là où nous sommes, de faire la paix. Faire la paix avec mon voisin, avec ma belle-mère, avec mon fils ou mon petit-fils, je ne sais… chacun de nous a des lieux, douloureux d’ailleurs, où la paix n’est pas tout-à-fait, déployée.
Accueillons la paix du Christ dans nos vies et faisons cette paix. Soyons des témoins de cette paix. C’est tout ce que je nous souhaite pour ce Noël 2018 et pour l’année qui vient 2019. Que l’on puisse dire de nous : « Comme ils sont beaux sur nos montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix et qui porte la Bonne Nouvelle, qui annonce le Salut… ». Tous ensemble, crions de joie, car le Seigneur vient. Il veut faire la paix en nous. Accueillons-le.