Par l’abbé Gaël de Breuvand
Il s’agit de la transcription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.
I – répondre à l’Appel
Alexandre, Marina, Alix, Raphaël, Éva… « Vous avez appris comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu » (1Th 3). Oui, vous le savez déjà. Vous aussi, frères, vous savez ce qu’il faut faire pour plaire à Dieu. Il faut répondre, – je vous donne une solution quand même ! -, il faut répondre à Son appel, qui est un appel d’Amour. C’est cet appel que l’on entend au tout début dans le Genèse, chapitre 1 : « Où es-tu ? Où es-tu ? » (Gn 3,9) C’est à cela que nous sommes invités à répondre. Et ne pas faire comme Adam qui répond : « j’ai eu peur et je me suis caché » (Gn 3,10). Mais plutôt répondre comme le Christ, qui dit : « Me voici Seigneur. Voici, Je viens ! » (Ps 39) Le Seigneur nous appelle, et nous sommes invités à lui répondre, en disant : “Je viens”. Ce lancement, un peu officiel, de ce parcours de confirmation commence aujourd’hui, en ce premier jour de l’Avent… Cela tombe très bien !
Nous commençons un chemin qui va nous emmener à travers Noël, jusqu’à Pâques et la Résurrection. Et la Pentecôte, ce don de l’Esprit Saint.
II – le Seigneur vient
Car, oui, nous sommes dans un monde qui est troublé. Jésus annonçait : « il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Les nations seront affolées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur ». Cela pourrait à peu près s’adapter à notre temps. Ça pouvait aussi s’adapter à des temps passés et n’ayons aucun doute, ça s’adaptera à des temps prochains.
Lorsque nous percevons cela, ces catastrophes qui viennent, redressons-nous. Levons la tête. Le Seigneur vient. Le salut est proche ! En fait, le Salut, il nous est donné. Nous l’attendons. Nous l’attendons alors qu’il est déjà venu. C’est le Christ ! Nous l’attendons ; Il est déjà venu ! Nous attendons Noël. Nous attendons la naissance du Christ. Et c’était il y a 2000 ans. Parce que nous attendons aussi Sa venue dans la Gloire. « On verra le Fils de l’Homme venir dans une nuée avec puissance et grande gloire ». Et surtout, et c’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas avoir peur, nous l’attendons aujourd’hui ! Nous voulons ouvrir nos cœurs à Sa présence. Dans quelques instants sur cet autel, c’est Jésus qui vient. Il vient à notre rencontre. Il vient nous donner sa force et son amour ! « Restez éveillés, priez en tout temps, ainsi vous aurez la force d’échapper à ce qui doit arriver, et vous tenir debout devant le Fils de l’Homme »… Devant le Christ…
De fait, ces textes qui nous sont donnés aujourd’hui sont des textes de crainte et de tremblement. Même la première lecture : le Livre de Jérémie. À l’époque, on est dans les années 590-580… Que se passe-t-il à ce moment-là ? Jérusalem est tombée ; le peuple est en exil ; il a tout perdu ! C’est la détresse la plus complète. Plus de temple, plus de terre… Est-ce qu’il y a encore un Dieu ? C’est la grande question des Juifs ! Et Dieu parle à travers la bouche de Jérémie en leur disant : “Ne craignez pas. Le Seigneur vient ! Il veut vous donner Sa joie, Son amour”. Et cette joie et cet amour, ce sera le germe de David. Et voilà comment on l’appellera ce roi qui vient : “le Seigneur est notre justice ».
III – C’est Dieu qui sauve
Je conclus avec cette petite parole-là : “le Seigneur est notre justice”. Qu’est-ce que c’est que la justice ? C’est quand les choses sont dans l’ordre, ajustées. Et ça répond à la question : vous avez appris déjà, ce qu’il faut faire pour plaire à Dieu. Il nous faut être justes. Et comment être juste ? En faisant des progrès, c’est ce que nous demande saint Paul. « Faîtes des progrès ». Et comment faire des progrès ? … En ayant une confiance absolue dans la tendresse, dans l’action de Dieu. C’est Lui, qui nous rend justes. C’est Lui qui nous sauve. C’est Lui qui nous transforme. Si j’essaie de le faire par moi-même, ça va rater. C’est sûr ! Si je laisse le Christ agir, alors tout est possible. C’est bien cela que ce signe de la Confirmation va nous donner. Le baptême leur a été donné. Ils ont reçu la capacité d’accueillir Dieu dans leur vie. Mais voilà, ils grandissent, ils ont besoin de plus de forces ; ils ont besoin d’être mieux justifiés, – rendus justes -, et c’est l’Esprit Saint, c’est Dieu Lui-même qui va venir habiter dans leur cœur, les transformer pour qu’ils soient des meilleurs capteurs de la grâce de Dieu.
Si je reprends une toute petite image que j’aime bien utiliser pour les baptêmes… Le jour du baptême, on connecte l’enfant au serveur central. Et le serveur central, c’est le bon Dieu qui fait passer ses données. Cette connexion, cette foi, on pourrait dire que c’est comme un port USB. Eh bien avec la confirmation, c’est l’USB 2 qui arrive. La connexion est bien plus efficace. Et du coup, ils peuvent recevoir l’Amour de Dieu pour le répandre tout autour d’eux. C’est votre mission… C’est notre mission ! C’est le projet de Dieu pour nous, que nous soyons des réceptacles de l’Amour de Dieu. Des réceptacles non pas pour le garder pour nous tout seul, mais pour le répandre tout autour de nous.
Alors oui, effectivement, les temps sont troublés… Peut-être que nous voyons les signes avec un peu d’inquiétude. Et pourtant, le Seigneur vient. Et il veut prendre soin de nous. Donc nous sommes dans l’attente : une attente de Noël, une attente du Seigneur qui viendra dans la gloire, une attente du Seigneur qui vient aujourd’hui.