Homélie en la commémoration de tous les fidèles défunts, Vendredi 2 novembre 2018
Par l’abbé Gaël de Breuvand
Il s’agit de la transcription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.
I – Nous avons besoin d’un Sauveur
Job. C’est le premier texte que l’on a entendu. Vous savez, Job, c’est celui qui avait tout pour lui dans la vie et du jour au lendemain, tout s’effondre. Il se retrouve sur son tas de fumier en train de gratter ses plaies purulentes, et tout le monde l’a abandonné : sa femme, ses enfants, ses amis. Plus personne ne lui parle. Et Job pose cet acte de foi : « je sais, moi, que mon rédempteur est vivant et que je verrai Dieu. Je le verrai, moi, en personne. Et si je Le regarde, Il ne sera pas un étranger ».
Job pose un acte immense de confiance en Dieu. Il le reconnaît comme un Père, il le reconnaît comme un Ami, il le reconnaît comme un Sauveur. Et ça, c’était six siècles avant Jésus-Christ. Et Jésus Vient. Et on découvre que le Père, Dieu, est vraiment un père, justement ! Et qu’il veut prendre soin de nous. « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a envoyé son Fils unique ». Et c’est Jésus ce Fils unique. Et Sa parole sauve. « Celui qui écoute ma Parole obtiens la vie éternelle. Celui qui croit en celui qui m’a envoyé, le Père, celui-là vivra ! ».
II – Qu’est-ce que vivre ?
Et c’est toujours la même question : mais qu’est-ce que c’est que vivre ? Parce que l’on sait bien que tous nos morts sont morts… Que tous nos défunts, on ne peut plus leur parler, on ne les voit plus se déplacer, on ne les entend plus respirer…Peut-être par ce que la vie, ce n’est pas d’abord une question de respiration ou de déplacement. Mais la vie est d’abord une question de relation. Et comme nous sommes des êtres humains, eh bien nous sommes invités à entrer dans la relation la plus parfaite, et vous savez laquelle c’est : c’est l’Amour. Et chaque fois que nous choisissons d’aimer en vérité, nous nous mettons à ressembler à Dieu, parce que Dieu est Amour. Et plus nous ressemblerons à Dieu sur cette terre, plus il sera facile pour nous d’entrer en pleine communion, en pleine relation avec ce Dieu, ce Père qui nous aime.
Alors oui, celui qui écoute la Parole du Christ qui est Dieu et qui est l’envoyé de Dieu… Celui qui croit en un Dieu qui est Père et Fils et saint Esprit, autrement dit, un Dieu qui aime, alors celui-là, nous !, vivrons… Alors d’une vie un petit peu différente de celle que l’on connaît aujourd’hui, mais d’une vraie vie ! Et qui comblera notre cœur.
III – Le juge impitoyable, c’est nous !
Alors nous sommes réunis ce soir pour prier pour nos défunts. Parce que notre espérance, bien évidemment, c’est que Dieu leur ouvre les bras et les accueille et leur dit : « Viens mon enfant, je t’aime ! Entre dans la joie de ton Maître, bon et fidèle serviteur ». Parce que lorsque Dieu rencontre ses enfants, à ce moment-là, c’est bien cela qui se passe : un Père qui ouvre les bras. On a tous en tête l’image du fils prodigue. Cet enfant qui était loin, qui revient, et son père, le voyant arriver, court vers lui et le prend dans ses bras, l’accueille… Quand nous arrivons au ciel, c’est bien la même chose qui se passe.
Mais nous prions quand même pour nos défunts. Parce que s’il y a un jugement, à ce moment-là, eh bien, il y a un petit risque… Parce que le juge, dans cette histoire… Nous, nous avons tendance à dire que c’est Dieu. En fait, quand on lit attentivement la Parole de Dieu, on réalise que Dieu, Lui, Il prend la place, le poste d’avocat. Il est l’avocat de la défense et Il veut nous faire entrer dans sa joie. Et celui qui, bien souvent, prend la position du juge, du procureur, de l’accusateur, c’est nous-même. C’est nous-même qui nous fermons à cet amour de Dieu. Alors nous prions pour nos défunts, pour les aider à s’ouvrir. Et à se reconnaître petit enfant.
Communion des saints
Alors nous prions pour les défunts de cette année, et ceux des années d’avant. Et puis nous prions aussi tout particulièrement pour tous ceux à qui on ne pense pas. Pour tous ceux qui sont morts seuls, et qui n’ont plus de famille pour prier pour eux. Et nous entrons alors vraiment dans ce que l’on appelle la communion des saints. C’est à la fin du Je crois en Dieu. La communion des saints, c’est le fait que tous les baptisés, nous faisons partie d’une même famille. Et que ce que nous faisons a une influence sur les autres. Et que ce que, eux font, a une influence sur nous. Nous pouvons prier les uns pour les autres ! Et lorsque nous prions pour ceux qui sont morts, croyons-bien que ceux qui sont morts prient pour nous. Car ils voient Dieu.
Alors appuyons-nous les uns sur les autres et avançons tranquillement, sereinement, courageusement aussi à travers les épreuves de la vie, jusqu’à Dieu. Et du coup, pour avancer, aimons ! Parce que c’est cela le cœur : aimons !