« La Commémoration de tous les fidèles défunts », en centrant notre attention sur les personnes qui nous ont quittés, met en évidence le lien qui nous unit à elles, mais plus encore le lien qui les unit à Dieu. Ce que nous espérons pour les défunts, que nous portons dans notre souvenir, c’est qu’ils sont rendus dans la maison de Dieu ; qu’ils y ont trouvé leur place. Nous espérons qu’est réalisée pour eux la promesse de Jésus, que nous lisons dans l’Évangile de Saint Jean : « Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure… et là où je suis vous serez vous aussi. » (Jn 14, 2-3)
L’amour de Dieu, qui les a portés de toute éternité, qui les a appelés à l’existence, qui les a accompagnés au fil de leur vie à travers des hauts et des bas, des moments d’intimité avec Lui et des questionnements, des réussites et des erreurs… l’amour de Dieu, dis-je, les prend tout entiers maintenant, espérons-nous. Ils ne sont plus à eux-mêmes, mais « à Dieu», comme le dit saint Paul à propos du Christ après la résurrection : « Car en mourant, c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes : vivant, c’est pour Dieu qu’il vit. » (Rm 6, 10) De même, les fidèles défunts entrés au ciel « vivent pour Dieu », totalement et définitivement. Leur lien à Dieu n’est plus un chemin parcouru avec des hauts et des bas ; ce n’est plus une montée vers la lumière à travers les nuages. C’est la pleine lumière dans le repos éternel où il n’y a plus ni larmes, ni pleurs. Avec Job, ils peuvent dire : « Je sais que mon libérateur est vivant » (Job 19, 25).
Nous souvenir de nos défunts, célébrer aujourd’hui leur Commémoration dans l’Eucharistie, nous fait entrer dans cette vie éternelle qui est déjà commencée, et nous fait proclamer avec conviction cet article de notre profession de foi : « Je crois à la vie éternelle ».