Homélie du 25e dimanche du TO, année B, 23 septembre 2018
Par l’abbé Gaël de Breuvand, en présence des équipes municipales de Brignais et de Ponsacco
Il s’agit de la transcription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.
I – Ils haïssent le juste
Il libro della Sapienza testimonia una realtà naturale molto umana : la nostra tendenza a trovare insopportabile chi a bene… perché senza moralismi, il suo stesso comportamento è sentito come un rimprovero da coloro che non vogliono, o addirittura non possono attuare, la chiamata di Cristo.
La première lecture, le livre de la Sagesse, un livre qui est très récent dans la Bible, puisqu’il a été écrit peut-être 50 ans avant Jésus. Il nous présente une réalité assez humaine : quand quelqu’un choisit de poser des actes bons, d’être d’une certaine manière exemplaire, pour ceux qui sont autour et qui ne savent pas – ou qui ne peuvent pas – mettre en œuvre cette bonne action, cette bonne vie, cela peut être considéré comme un reproche vivant. C’est cela dont parle le livre de la Sagesse.
Et nous savons bien que c’est la raison-même pour laquelle le Christ a été condamné. Et Il manifestait par toute Sa vie l’Amour, le service aux plus pauvres, le service à ses proches, le service à ceux qui étaient là, présents, et qui avaient besoin de Lui. Et pour ceux qui avaient de grandes idées, eh bien c’était insupportable. Pharisiens, chef des prêtres… ont voulu le mettre à mort.
Et c’est bien cela que nous entendons dans l’évangile. Jésus annonce Sa Passion. Et c’est la deuxième fois qu’Il le fait. Nous avons entendu la semaine dernière la première fois. Et la semaine dernière, c’était Pierre qui avait réagi : “non, ce n’est pas possible. Tu ne mourras pas. Nous serons là pour t’en empêcher. Nous serons là pour te protéger. Et puis de toute façon, Tu es le Messie. Tes ennemis, Tu les détruiras”. Évidemment, Pierre n’avait rien compris et lorsque Jésus répète : « Le fils de l’Homme est livré aux mains des hommes, ils le tueront et trois jours après sa mort, Il ressuscitera », les disciples ne comprennent toujours rien.
Oui, parce que nous avons tous dans l’idée que le messie, c’est quelqu’un qui est un superman ! Qui est là pour nous protéger ! Qui est là pour écraser nos ennemis ! Évidemment, ce n’est pas ce que Jésus leur enseigne.
On voit bien qu’ils n’ont rien compris, parce qu’ils marchent sur la route et ils discutent et la grande question des disciples est : « qui est le plus grand ? ». Bah oui ! Jésus est le messie. Il est le Fils de l’Homme. Il l’a dit Lui-même. Donc Il est un roi ; Il est un prêtre, Il est un prophète. Et Il va avoir besoin, et Il a déjà choisi une sorte de conseil municipal, de sénat… Et la question est : « du coup, qui sera le premier adjoint ? »
Gesù annuncia la sua passione. Questa è la seconda volta ! La scorsa settimana, abbiamo sentito Peter scandalizzato sentendo che Gesù, il suo messia, ha annunciato che la sua storia sarebbe finita male. Oggi i discepoli non capiscono meglio… E ora la loro grande domanda è, chi è il piu grande ?
II – Accueillir le plus petit, c’est cela être grand
Et Jésus ne leur reproche pas de se poser cette question. C’est étonnant ! “Qui est le plus grand ?” Et Jésus leur dit : “si quelqu’un veut être le plus grand, si quelqu’un veut être le premier, voilà la recette”. Alors évidemment, le Seigneur veut nous bousculer. La recette pour être le plus grand, c’est de décider et de choisir d’être le plus petit. La recette pour être le premier, c’est de décider d’être le dernier. C’est un message récurrent dans l’Évangile. Lorsque tous sont invités à la fête, il veut mieux prendre la dernière place, et là on nous invitera à monter plus haut, plutôt que d’essayer de prendre à tous prix la première, où il y a de bonnes chances que l’on nous demande de nous pousser pour laisser quelqu’un passer.
C’est en accueillant le plus petit, un enfant… et dans la Bible, à l’époque biblique, un enfant, c’est encore pas tout-à-fait un être humain. Un enfant, jusqu’à 12 ans, – c’est un peu fort… -, c’est une sorte de parasite avec qui on ne peut pas vraiment échanger. Puis d’ailleurs, le taux de mortalité infantile est tel qu’il ne faut pas trop s’attacher. Et c’est seulement à 12 ans que l’enfant entre pleinement dans la communauté humaine. Donc lorsque Jésus prend un enfant, le met au milieu d’eux et leur dit : “si vous accueillez cet enfant comme une personne, comme quelqu’un digne d’Amour, comme quelqu’un absolument respectable et aimable, alors vous aurez trouvé le chemin du Royaume”. Quand on parle d’enfants, Jésus prend parmi les moins honorés de l’époque. Il aurait pu prendre un lépreux ; Il aurait pu prendre un pauvre ; Il aurait pu prendre un sourd-muet. C’est ce qu’Il a fait d’ailleurs plusieurs fois. Là, Il prend un enfant. Et cet appel, il est toujours là pour nous ! Il est toujours là pour nous…
Cet appel du Christ est difficile à mettre en œuvre. Même les chrétiens, souvent, n’y arrivent pas, surtout les chrétiens ! Et en même temps, grâce à Dieu, grâce à l’Esprit saint qui travaille dans le cœur de chacun, nous avons quelques exemples absolument remarquables.
Et nous pouvons faire mémoire de sainte Thérèse de Lisieux. Cette toute petite religieuse qui entre au couvent à 15 ans et qui est morte à 22 ans. Dont personne n’a entendu parler au cours de sa vie, et qui a une énorme influence sur toute l’histoire de l’Église au XXe siècle, et encore aujourd’hui.
Ou bien l’on peut prendre encore une autre figure : une tout petite bonne sœur, – toute petite en taille, c’était mère Térésa ! – qui – à Calcutta – s’est mise au service de ceux qui n’étaient respectés par personne : les hors-castes, ceux que l’on laissait mourir dans la rue. Elle a décidé de se mettre à leur service pour les aider à mourir, pour leur permettre de mourir, aimés.
Gesù non li rimprovero per avere fatto questa domanda : al contrario… ma mette in discussione il loro modo di vedere : è accogliando i più piccoli, è mettandosi pienamente al servizio, senza aspettare ricompense, che corrispondiamo al progetto di Dio su di noi, che accogliamo pienamente il regno di Dio.
III- demandons à Jésus de purifier notre cœur
En regardant Jésus, nous pouvons toujours nous poser cette question : “et nous ?” Jésus veut nous montrer un chemin, un art de vivre. Est-ce que nous allons accepter de ne pas chercher la meilleure place. C’est difficile, en nous, il y a quelque chose qui est attiré par cette meilleure place. Mais est-ce que nous allons accepter de nous mettre au service, sans attendre aucune récompense, aucun honneur ? C’est difficile. Et c’est pour cela que nous avons besoin de la grâce de Dieu, de Son amour, c’est Lui qui nous transforme le cœur.
Lorsque nous voulons prendre des responsabilités, il nous faut toujours nous interroger : “est-ce que mon intention est pure ?” Peut-être que nous découvrirons qu’elle n’est pas tout-à-fait pure. Et ce n’est pas encore très grave… Il nous faut nous poser devant le Seigneur et Lui demander : “Seigneur ! Guéris-moi ! Purifie-moi !” Cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter de s’engager, au contraire. Mais cela veut dire qu’il nous faut accepter de remettre en question nos motivations pour être pleinement au service les uns des autres. Pleinement au service des uns des autres.
Facciamo a noi stessi la domanda : sono io, nelle varie responsabilità, come voglio vivere ? In me mettendo al servizio, gratis ? amando in verità e in azione ?
Car c’est cela le plus important : c’est d’aimer en vérité, en travaillant sans cesse à la joie et au bonheur de tous ceux qui sont autour de nous.