Il s’agit de la transcription d’une prédication orale.
50 jours après la Pâque, nous célébrons la Pentecôte. Nous savons, nous chrétiens, que c’est le don de l’Esprit saint aux apôtres et à toute Son Église. Il y avait là, la vierge Marie, les apôtres, enfermés dans une pièce au Cénacle. D’une part par peur d’être persécuté comme leur maître, mais d’autre part dans l’attente aussi de l’Esprit saint que le Seigneur avait promis. Et soudain, ils entendent comme un bruit de vent violent et ils voient comme des langues de feu sur leurs têtes. C’est la promesse de Jésus qui se réalise. Et ils sont propulsés, à proclamer les merveilles de Dieu. C’est le temps de l’Esprit saint, le temps du début de la mission de l’Église, avec l’Esprit saint qui prend le relais pour l’Histoire du Salut.
L’Esprit Saint, il ne se manifeste pas comme le Fils qu’on a vu parcourir les rues de Jérusalem et les routes de la Galilée… On l’a pas entendu de paroles comme celles du Père, qui s’adressent à Abraham, aux prophètes ou à Jésus-Christ. C’est la personne de la Trinité, qui apparemment ne parle pas, n’a pas parlé, n’a pas opéré de miracles que l’on peut lui attribuer directement. Et pourtant, c’est la force, l’inspiration, l’énergie pour tous ceux qui désormais parleront, agiront au nom de Dieu, au nom de Jésus-Christ. Il est invisible, mais très actif. J’ai pensé à l’Esprit saint, un peu comme dans les théâtres, celui qu’on ne voit pas, mais qui joue un rôle qui sécurise tous les acteurs : le souffleur ! Biens des acteurs, sur scène, même quand ils ont très peu de leur tête, ils savent qu’il y a quelqu’un, là, dans le décor, qui leur dit ce qu’ils doivent dire, qui leur donne des signes de ce qu’ils doivent faire, et eux, exécutent.
Alors pour ce qui est de Dieu, il dit : “il y a beaucoup de choses que je veux vous dire… Vous n’êtes pas prêts à les porter et ce que vous avez oublié, l’Esprit saint va vous le révéler”. Nous connaissons si peu de Dieu. Notre assurance, c’est un peu comme cet acteur mal préparé, qui compte sur le souffleur pour avancer, pour exécuter sa scène correctement. Et Jésus-Christ appelle cet Esprit qui est le défenseur. L’autre traduction, c’est l’avocat. Nous qui connaissons si peu les arcanes des lois, nous avons parfois besoin d’un avocat qui nous dise ce qu’il faut dire pour assurer notre défense ou qui prend même la parole à notre place pour défendre notre cause.
Cet Esprit ne veut donc pas que nous soyons installés dans une Église à air conditionné, comme dit le Pape. Le pape François ne cesse de nous rappeler que nous avons à témoigner des merveilles de Dieu jusque dans les périphéries. L’Esprit qui nous est donné, justement, veut nous ouvrir, balayer devant nos peurs pour que nous puissions témoigner de Jésus-Christ, de la Bonne-Nouvelle.
En réponse de ce cadeau du ciel que nous recevons, que nous avons reçu… nous rendons d’abord grâce à Dieu pour toutes ces merveilles. Les merveilles d’autrefois, mais aussi les merveilles qui continuent à se réaliser aujourd’hui, car la Pentecôte, c’est la naissance d’une nouvelle création, d’un nouveau départ. Cela avait commencé par le brassage des Juifs avec les autres : des Romains, des Grecs, des Parthes, des Élamites, des Mèdes, des Égyptiens, des Arabes… Et tous, nous dit les Écritures, ils entendaient proclamer les merveilles de Dieu dans leur propre langue, dans leur propre dialecte. Notre Église est aussi un brassage de tous ces gens, de tous ces peuples et nations différentes et actuellement dans le monde entier, tous entendent le message de la Bonne Nouvelle dans leur propre langue. Et cette langue nouvelle, c’est autre chose que la langue de l’Amour qui est en Dieu. Et quand on a reçu l’Esprit saint, on ne peut plus être simplement comme avant. On est poussé ! Poussé vers les autres pour témoigner du Christ. Et ce qui nous est demandé, c’est de vivre sous la conduite de l’Esprit saint.
La deuxième lecture nous l’a dit assez clairement : de nous laisser guider par l’Esprit. Il est la source spirituelle capable d’arroser nos cœurs, il est une force qui nous transforme et qui nous donne toutes ces vertus qui ont été énumérées : l’amour, la joie, la paix, la douceur, le pardon, la bienveillance, la foi, ainsi de suite… C’est grâce à Lui que nous pouvons nous ouvrir à l’Esprit de Dieu. Que l’Église peut s’ouvrir au don de Dieu.
L’évangile que nous avons entendu fait partie du discours de Jésus après la Cène, au soir du Jeudi saint. L’Esprit que Jésus promet à ses disciples sera leur défenseur. Défenseur contre le mal. Le mal, c’est le repli sur soi. Même si ce repli sur soi, c’est l’Église. L’Église n’a pas à se replier sur elle-même. Elle a été créée pour s’ouvrir au monde et l’inviter à partager l’évangile. Et ce faisant, le Seigneur n’a pas promis qu’il n’y aura pas de persécution. Il en a connu. Et tous ceux qu’ils invitent à partager cette Bonne nouvelle d’amour, c’est-à-dire tout sauf le repli sur soi, risquent fort d’être rejetés, d’être persécutés, de se retrouver devant des tribunaux. Et devant ces tribunaux, le Seigneur nous dit : “ne pensez pas que vous êtes abandonnés. Ne vous tracassez pas pour ce que vous allez dire pour vous défendre. L’Esprit du Seigneur, l’Esprit de Dieu vous accompagnera jusque-là“.
Mes chers frères et sœurs, comme au temps des apôtres, l’Esprit du Seigneur agit. Il est agissant dans le monde d’aujourd’hui. Il est le défenseur de notre foi, de notre Église et nous pensons particulièrement aux chrétiens qui sont dans des milieux où être chrétien est un crime, et ils sont persécutés. Et il y en a beaucoup de ces pays, de ces endroits dans le monde, où l’Église est encore persécutée. Nous pensons au Moyen-Orient, mais aussi dans quelques pays d’Afrique et d’Asie.
Être chrétien, ça demande beaucoup de force. Le Seigneur nous assure de Sa présence jusqu’à la fin du monde, jusque dans ces situations extrêmes. Et Il ne nous abandonne pas. Même dans les situations les plus désespérées. Rien. Rien ne peut empêcher que les témoignages de chrétiens ne portent du fruit.
Alors, mes chers frères et sœurs, invoquons le Seigneur, qu’Il envoie son défenseur, l’Esprit saint qui depuis toujours est le maître de l’impossible. Qu’Il fasse revivre ce qui est persécuté ou ce qui est en train de mourir. Que le germe de l’évangile, partout où il est planté, porte du fruit. Et ce fruit, c’est l’Amour, pour tous, c’est la fraternité, au-delà des barrières culturelles et ethniques.