Homélie du 5e dimanche de Pâques, Année B, 29 avril 2018
Par l’abbé Gaël de Breuvand,
en l’église du Sacré-Cœur de Bourg-en-Bresse, avec les jeunes se préparant à la première communion, et leurs parents.
Il s’agit de la transcription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après transcription.
I – rester connecté au Christ
Vous avez sous les yeux la lecture de l’évangile que l’on vient d’entendre. C’est une belle lecture. On en a parlé un petit peu ce matin. Jésus est la vigne et nous sommes les sarments. Et on a vu que les sarments, c’étaient les branches de la vigne… Et on est bien d’accord ? Si la branche, on la détache de la vigne et qu’on la met à côté, qu’est-ce qui se passe ? Elle sèche, et puis elle pourrit, et puis elle ne va pas porter du fruit ! Pour que le sarment puisse porter du fruit, il doit être connecté. Connecté à la vigne. Donc Jésus, c’est la vigne et nous, nous sommes les sarments.
C’est une question que je peux vous poser maintenant : vous, là, maintenant ! Est-ce que vous voulez rester connectés à la vigne ? C’est une bonne question ! Il ne faut pas y répondre tout de suite… Il faut y réfléchir un petit peu. Est-ce que vous voulez rester connectés à la vigne ? Alors on pourrait se dire : à quoi ça va nous servir ? Parce que, bon, on peut vivre sans être connectés à la vigne. On a plein d’amis qui n’ont pas le bon Dieu dans leur vie. Ils ne vont jamais à la messe ; ils ne sont pas au caté ; ils ne font certainement pas la première communion. Il n’y a pas vraiment besoin d’être attaché à la vigne, d’être attaché au Christ pour vivre. Et d’ailleurs, je les connais : ils sont même très heureux ! C’est une bonne question quand même !
II – Fait pour aimer
Pourquoi est-ce qu’il vaut mieux être chrétien que ne pas chrétien ? Pourquoi ? Parce qu’au fond de notre cœur, nous savons que nous sommes faits pour une chose… Vous savez quoi ! On est fait pour quoi ? … (des enfants murmurent une réponse) Aimer ! C’est ça… Pour aimer. ON est fait pour ça ! On est fait pour aimer ! Et en fait, on sait aussi que c’est un peu dur quand même, d’aimer. Même mon petit frère qui m’embête, il faut que je l’aime. Même mon enfant insupportable, il faut que je l’aime. Même mon voisin, avec qui j’en peux plus, il faut que je l’aime. Même mon beau-frère… Alors je ne vous raconte même pas mon beau-frère, j’en peux plus ! Et je suis là… il est écrit au fond de mon cœur que je serai heureux si je les aime. Et ça, c’est un petit peu dur.
Alors en restant connecté au Christ, Lui qui est là… Lui qui est présent dans la petite boîte, là-bas, avec la lumière rouge… Lui qui viendra sur l’autel… Quand je suis connecté à Lui, je deviens capable d’aimer comme Lui ! Est-ce que c’est facile ? Non. Non, non. C’est jamais facile d’aimer. Aimer ses amis, aimer les gens qu’on aime bien, ça c’est facile. Mais aimer ceux qu’on aime moins bien, aimer ceux pour qui… “ouais, bof !”, ça c’est plus dur quand même.
III – connecté pour aimer
Donc aimer ce sera jamais facile. Et c’est pour cela qu’on a besoin de la force de Dieu. C’est pour ça qu’on a besoin de l’écouter souvent ! Écouter ce qu’Il nous dit… la deuxième lecture, c’était la lettre de saint Jean. Et tout à la fin, saint Jean dit quoi ? Saint Jean dit : « celui qui garde ses commandements demeure en Dieu et Dieu en lui ». En fait vous savez : Dieu frappe à la porte de votre cœur, et Il dit : “laisse-moi habiter chez toi !” ça vous dit quelque chose ? C’est un peu l’histoire de Zachée : “est-ce que je peux venir habiter chez toi ? » Est-ce que vous voulez être Zachée, vous ? oui ? Vous voulez bien dire à Jésus : “oui, Seigneur ! Viens habiter dans mon cœur !”.
Mais alors cela veut dire qu’il faut que je change de vie ? Que je devienne généreux avec ceux avec qui je n’ai pas envie d’être généreux ? Et si ! C’est ça que ça veut dire… Alors c’est dur. Mais c’est comme ça que je serai vraiment, vraiment, vraiment heureux. C’est comme ça que j’aurai réussi ma vie. Au moment où je vais mourir, – alors j’espère que c’est pas demain, mais ça va arriver quand même un jour -, et que je regarde ma vie, qu’est-ce qui sera le plus important ? demain, je meurs ! Est-ce que je me dis : “ah, j’ai eu une belle vie parce que ‘ai eu plein d’argent, j’ai eu plein de voitures, j’ai eu une grande maison…”. Est-ce que ça compte vraiment ça ? Non… Alors du coup je vais dire : “J’ai eu une belle vie parce que j’ai eu pleins de pouvoirs, j’ai pu commander à pleins de gens”. Non, en fait, ça, c’est pas important non plus. Par contre, si je dis : “j’ai eu une belle vie parce que j’ai aimé beaucoup de monde et que beaucoup de monde m’a aimé. Que j’ai une grande famille… Que j’ai beaucoup d’amis… Que j’ai pu aimer et aider et secourir des pauvres, beaucoup plus pauvres que moi…”. Ça, oui ! Je pense qu’on pourra se dire heureux quand on pourra se dire ça.
les recettes de la connexion
Et comme c’est un petit peu difficile, on a besoin de l’aide de Dieu. Et c’est pour cela qu’il faut rester connecté, connecté à Dieu. Alors vous connaissez les recettes pour être connecté à Dieu : on peut le prier le matin : “Bonjour Seigneur ! Aide-moi à faire tout ce qu’il faut pour donner de la joie autour de moi aujourd’hui”. Et puis on peut prier le soir : “Seigneur, merci pour cette journée. Et je te demande pardon pour toutes les fois où je n’ai pas su aimer comme il fallait”. Et puis chaque dimanche, on peut venir à la messe pour rencontrer le Seigneur, mais aussi pour rencontrer les autres chrétiens, parce qu’être chrétien tout seul, parfois c’est dur…
Et si vous venez à la messe le dimanche, vous verrez. Si vous décidez de venir tous à la messe le dimanche, en fait, il y aura beaucoup de jeunes. Et ce sera hyper sympa ! Parce que parfois, on me fait la remarque : “ouais mais à la messe, y’a que des vieux !”. Mais si je comptais tous ceux qui me disent ça… Et si tous ceux qui me disent ça venaient, en fait, on serait “vachement” jeune comme communauté ! Voilà… J’aime bien moi aussi ne pas être le seul jeune de l’assemblée ! Je compte sur vous, les parents, pour ne pas hésiter à venir régulièrement à la messe. On peut venir le dimanche matin. On peut venir le samedi soir et on peut venir le dimanche soir ! On est plutôt gâtés à la paroisse…
Et nous allons maintenant proclamer notre Foi. Nous disons à Dieu ce qu’il est ! c’est comme dire à sa maman : tu es belle… nous disons Dieu : tu es beau…