Vivement la Mi-Carême, pour pouvoir faire un ‘break’ ! ai-je entendu…
Cette coutume, qui daterait de la fin du moyen-âge, est née du besoin ressenti de couper par une halte la longue période de privations du Carême ; il faut dire que le Carême alors était beaucoup plus strict qu’il ne l’est maintenant…
Alors, c’est « relâche » dans mes efforts, mortifications, résolutions ? Est-ce que ce ne serait pas plutôt une occasion de faire un petit bilan, un ‘examen de la situation’, pour ainsi dire ?
Un peu comme le grimpeur qui s’arrête à mi-chemin de sa randonnée montagnarde, et tandis qu’il reprend son souffle, pose ses yeux sur la cime – encore loin ! – Il estime le temps nécessaire, ses ressources musculaires, la capacité de sa volonté, avant d’attaquer – et de terminer – ce dernier parcours qui lui tient tant à cœur.
Moi aussi, Seigneur, je peux tenter de regarder en arrière, pour ensuite mieux regarder en avant !
Le jeûne : oui, Seigneur, je me suis appliqué à mortifier mon corps, en renonçant à un petit café par-ci, en m’éloignant un peu de mon téléphone par-là, en m’obligeant à répondre – enfin ! – à ces courriers ennuyeux ; à vrai dire, s’est un peu envolée ma résolution de me lever à l’heure dite (la ‘minute héroïque’ de saint Josémaria), celle aussi de fermer mon livre pile au moment où l’on m’appelle pour un service…
La prière : oui, Seigneur, j’ai soigné la ponctualité dans ma prière, matin et soir, et lors du ‘benedicite’ j’ai vraiment fait attention à ce que je disais…mais je crois bien que j’aurais pu vivifier en moi la présence de Dieu par des actes d’amour – ou de réparation -, par des jaculatoires, et que j’ai laissé passer sans raison des occasions d’aller contempler mon Dieu devant le tabernacle…
La charité : oui, Seigneur, j’ai soigneusement organisé « mes aumônes », sans lésiner ; toutefois, c’est vrai, j’aurais pu prendre quelques instants pour parler avec cette mendiante et la gratifier d’un sourire plus amical ; et avec un petit effort je faisais l’économie de la répartie lapidaire que j’ai décochée à telle personne qui m’énervait… je pouvais aller au-delà de la simple – et nécessaire – charité…
Aïe, aïe, aïe, Seigneur, ce qui a manqué jusqu’à maintenant, ce sont les réponses fraîches et spontanées, des réponses d’AMOUR, à ce que je n’ai pas précisément décidé, mais qui se présente au hasard des journées… avoir devant Toi un cœur amoureux, vibrant et inventif !
Alors, mon Dieu, je me remets en route, je recommence, ou même je commence, la joie au cœur parce que je marche vers la lumière et que Tu es à mes côtés.