Il s’agit de la retranscription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après retranscription.
« Tous les âges me diront bienheureuse ». Quand la vierge Marie chante cela dans son Magnificat, je ne suis pas sûr qu’elle ait perçu à quel point elle était prophète. Parce que depuis 2000 ans, nous proclamons la vierge Marie bienheureuse. Oui, elle est bienheureuse, parce qu’elle est “theotokos”. Elle a porté le Verbe. Elle a porté Dieu en elle. Elle a enfanté Dieu. C’est fort ça, comme notion. Ça a été un combat d’ailleurs. Un combat pour pouvoir affirmer que Marie est mère de Dieu. Parce que, en toute logique, Dieu n’a pas de mère. Parce que Dieu est Dieu, il est de toute éternité, il n’a jamais commencé, et donc Il n’est pas né. Dieu n’est pas né. Et pourtant, nous affirmons que Marie est mère de Dieu.
I – ni séparation, ni confusion
a- Marie conduit à Jésus
En fait, le débat qui a eu lieu dans les années 400, – donc vous voyez, c’est une question qui date de quelques années quand même -, ce débat des années 400, ce n’est pas une question autour de la vierge Marie. C’est une question autour de : “qui est vraiment Jésus ?” Et c’est ça qui est beau avec Marie. C’est que la Lumière, elle n’est jamais pour Marie. Quand on regarde Marie, ce n’est pas Marie qui nous intéresse, c’est Celui qu’elle porte. Elle n’existe que comme reflet du soleil. Certains auteurs diront que Marie est comme la lune. Elle nous éclaire, mais elle-même ne peut nous éclairer que parce qu’elle reçoit la lumière du Soleil. Elle est comme la lune. Marie, nous la vénérons, nous l’aimons parce qu’elle est mère de Dieu et qu’elle nous renvoie directement à son Fils. On se rappelle des noces de Cana. « Faîtes tout ce qu’il vous dira ».
b- Deux erreurs
Alors quand on dit mère de Dieu, cela implique que en Jésus, il n’y a pas de séparation. On pourrait croire que… – l’exemple typique de la séparation c’est de se dire que Dieu est Dieu depuis toujours et puis Marie lui a donné un corps et Dieu s’est déguisé en homme. Il a porté un habit, une chair, un corps, mais en fait, c’est une sorte de déguisement. Donc du coup, il n’est pas vraiment un homme. Il est Dieu tout à fait, puis il ressemble à un homme. Ça, c’est une hérésie qui a été condamnée, pouvait nous faire croire que finalement, on n’était pas vraiment membres de la même famille que Jésus. Et pourtant, si ! Il est vraiment un homme.
Alors après, en réponse, il y en a d’autres qui ont dit : “mais être à la fois Dieu et homme, cela veut dire que on a mélangé. Dieu et l’homme, ça s’est mélangé”. Le problème qu’il y avait dans cette réflexion-là, c’était de se dire que soit c’était un sous-Dieu, car c’était un Dieu un peu humanisé, soit c’était un surhomme, un homme un peu divinisé. Et ça, c’était l’hérésie arienne qui affirmait cela.
Donc, la séparation, et de dire : “en Jésus y a pas d’homme. Y a Dieu tout entier, mais y a qu’un petit bout d’homme, un peu d’homme, déguisement d’homme…” Ça a été écarté. Et dire : “c’est mélangé ”. Ça a été écarté.
c- La Foi catholique : Dieu s’est fait l’un de nous
Et la foi catholique dit : “Jésus est le Verbe de Dieu existant depuis toute éternité. Il est Dieu né de Dieu, Lumière né de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, toujours depuis toujours”. Et ce Verbe de Dieu est venu prendre chair. Il est venu s’incarner… ça, c’est difficile ! Il est devenu pleinement homme. Il est toujours Dieu, et en même temps, il est pleinement homme. Ce qui fait que quand il souffre, il ne fait pas semblant de souffrir. Il souffre comme un homme ! Enfin, ‘comme’… Il EST homme. Ce qui fait que quand Il aime, Il aime aussi comme un homme. Quand Il est fatigué, Il est fatigué comme tout le monde. Et parfois même, Il est excédé ou énervé. Il a tout connu de notre humanité, sauf le péché.
Alors qu’est-ce que ça vient nous dire ? ça vient nous dire que Dieu s’est fait tellement proche de nous qu’Il est devenu l’un de nous. Il est de notre famille. Et nous sommes de sa famille ! Et Jésus, Il est pleinement homme et Il est pleinement Dieu, mais il est qu’une seule personne ; Il est la personne de Jésus, verbe de Dieu. Et donc, si nous sommes de la famille de Jésus qui est un homme, nous sommes aussi de la famille de Jésus qui est Dieu. Alors Il nous invite à entrer vraiment en amitié avec lui.
II- Résolution : la prière
Alors en ce début d’année, c’est le moment de prendre des bonnes résolutions. Et dans nos bonnes résolutions, justement, il y en a une, c’est de faire grandir notre amitié avec Jésus. Le moyen, LE moyen ultime, vous le connaissez… – on en parle tout le temps -, ça s’appelle la prière. Entrer en conversation avec Dieu. Alors je vais relever quatre pièges. Ils ne sont pas de moi… Je suis allé piquer ça. Mais j’ai trouvé ça pas mal.
a- Utilité ?
La prière, ça sert à rien. Ce n’est pas vraiment efficace. D’ailleurs, on ne peut même pas comprendre comment il y a des gens qui peuvent s’enfermer dans les monastères ou dans des couvents et puis juste passer leur temps à prier. C’est quand même vraiment une perte de temps, un gaspillage !… Alors, en fait, c’est vrai. Ça ne sert à rien ! ça ne sert à rien de prier. Mais est-ce que passer du temps ensemble, ça sert à quelque chose ? De fait, l’efficacité du temps passé ensemble, ce n’est pas toujours très bon. On se met côte-à-côte, on regarde juste le coucher de soleil. Est-ce que c’est efficace ? Est-ce que c’est utile ? ça ne sert à rien, et en même temps, c’est absolument indispensable. Si on ne fait pas cela, il y a un moment où on n’aura jamais vécu ensemble. Alors ça ne sert à rien. Oui, ça ne sert à rien.
b- Compétence ?
Deuxième argument qu’on entend : “ouais mais prier, je ne sais pas faire”. Alors heureusement, pour aimer en général, il n’y a pas besoin d’être très compétent. Parce que l’amour, -parce que c’est ça, c’est une question d’amour -, c’est quelque chose qui grandit et qu’on apprend à faire en le faisant. Imaginez-vous : un petit enfant arrive, deux ans… et puis il commence à nous parler. Forcément, à deux ans, il ne nous parle pas très bien… Et là, vous lui dîtes : “non, mais non. Tu reviendras quand tu sauras parler”. Non, si un petit enfant vient vous parler, vous lui répondez, vous vous faîtes comprendre. Et on s’aime et on est plein de joie parce que ce petit enfant est venu nous parler. Quand on est grand-père, quand on est grand-mère, quand on est papa ou maman… Bah Dieu, c’est pareil. Ce sentiment du Père qui est heureux de nous voir parler avec Lui. Et comme Dieu s’est fait homme, il nous avait envoyé Son Fils et Il nous a envoyé l’Esprit de son Fils qui en nous crie : “Abba… Père”. Alors Père… nous nous tournons vers Lui et nous Lui disons : “Père”. Peut-être qu’il n’y a que ça qu’on sait faire. Donc l’argument : “je ne sais pas faire !”, on peut l’écarter.
c- Le temps
Argument : “je n’ai pas le temps”. Alors c’est vrai : on n’a pas le temps. On n’a pas le temps… de toute façon, on a jamais le temps de rien faire. Le temps c’est pas quelque chose qu’on trouve comme cela. Le temps c’est quelque chose qu’on prend. Vous le savez bien, hein. Et c’est vrai pour toute chose. Alors, on prend rendez-vous avec son dentiste, son médecin… toutes les choses qui sont en fait pas vraiment importantes, et on oublie de prendre rendez-vous pour les choses réellement importantes ? On oublie de prendre rendez-vous avec celui qu’on aime vraiment ? ça peut être son mari, sa femme, ses enfants. On oublie de prendre rendez-vous avec Dieu. En fait, le temps, il se prend. Alors peut-être que je ne donnerai que cinq minutes, que j’en donnerai que dix, mais ce temps-là, il faut le donner.
d- La prière permanente ?
Alors on entend aussi parfois l’argument : “oui, mais moi, je ne prie pas. Je ne me pose pas là pour prier parce que tout mon travail est une prière. Tout le temps que je passe… Je suis tout le temps en train de prier en relation avec Dieu”. Alors c’est vrai. Ça peut être vrai et tant mieux. L’exemple le plus ultime de ce point de vue-là, c’est le Christ, qui était tout le temps en relation avec le Père. Mais le Christ, Lui, considérait comme utile de partir à l’écart, pour prendre un peu de temps pour prier, pour parler à son Père, dans le secret. Alors si Jésus a eu besoin de le faire, peut-être que nous aussi. Parce qu’Il est un homme, comme nous. Et du coup, sur un grand, grand nombre de points, Il est pour nous Le modèle.
Alors le vœu que je formule là, en ce 1er janvier, pour vous, c’est que nous gardions tous les yeux fixés sur le Christ. C’est Lui qui est notre boussole. C’est Lui qui nous donne la voie de la Joie. Donc suivons-le. Résolument. Amoureusement.