Par l’abbé Gaël de Breuvand
avec les scouts et guides de France et l’équipe 5 – jeunes.
Il s’agit de la retranscription d’une prédication orale. Les titres sont ajoutés après retranscription.
I – Qui es-tu ?
Aujourd’hui, on a entendu un prophète. Est-ce que vous savez ce que c’est qu’un prophète ? Est-ce que c’est celui qui voit l’avenir ? Non. Dans le judaïsme, dans la Bible, un prophète ne voit pas l’avenir… Alors, qu’est-ce que c’est qu’un prophète ? Quand on va chercher en grec ce que veut dire « prophète », ça veut dire : la voix qui porte devant. La voix qui est donnée en avant. En fait on pourrait dire que c’est un peu le haut-parleur. Un prophète, c’est un haut-parleur. Et le haut-parleur de quoi ? Le haut-parleur ? ben on lui demande, à Jean. « Qui es-tu ? » Vous avez entendu ce qu’il a répondu… Il a commencé par dire : « moi, je ne suis pas ! » Quand on vous demande : « qui es-tu ? » Vous dites… bah, si on était Jean-Baptiste par exemple, on pourrait répondre : “moi, je suis Jean, je suis le fils de Zacharie et de Élisabeth. Ma naissance a été un peu extraordinaire”. On pourrait dire quoi ?… “Et puis je baptise. Et je dis aux gens qu’il faut se convertir”. C’est tout ça ! Et lorsqu’on demande à Jean-Baptiste : « qui es-tu ? » Lui, il dit pas ça. Il dit : « je ne suis pas le Christ ». Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que ce qui est vraiment important, c’est le Christ. C’est pas Jean ! Puis on continue ? “Bah, si t’es pas le Christ, tu es le prophète Élie ? – Non, c’est pas moi. – Et qui es-tu alors ?”. Vous avez entendu cette réponse à qui es-tu alors ? Il dit : « je suis »… (aux enfants) Je suis quoi ? … « Je suis la… » (Un enfant répond) « la voix… » (le prêtre) « Je suis la voix ! »
C’est bizarre de dire : « je suis la voix », quand même ! « Je suis la voix ». La voix, c’est juste un son. Vous entendez ma voix, mais ce qui touche votre intelligence, c’est les mots que je dis. Si je vous donnais un texte à lire, vous pourriez avoir ce texte, mais vous comprendriez et vous n’entendriez pas ma voix. Donc si je suis juste la voix, c’est que je ne suis rien si il n’y a pas des mots qui vont avec. Vous êtes d’accord ? C’est comme quand quelqu’un crie : “ahhh” ! Il crie pourquoi ? Parce qu’il a mal ? Parce qu’il est joyeux ? On ne sait pas ! Il faut des mots pour ça. Alors Jean-Baptiste, il dit : « je suis la voix ». Parce que le plus important, ce n’est pas moi. Le plus important, c’est les mots que je dis. Et les mots que je dis, ils viennent d’où ? Ils viennent d’où ces mots-là ? ah, ah ! Qui c’est qui lui donne ces mots ? … Qui c’est qui est au cœur de Jean-Baptiste et qui donne ces mots à Jean-Baptiste ? Alors pour ça, on va s’aider… (un enfant lève la main) Je pense que tu as deviné. On va s’aider avec la première lecture.
IIa – Messie, christ, « huilé »
Vous avez entendu la première lecture ? Au début de la première lecture, c’est Isaïe qui parle et qui dit : « l’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi, parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a choisi entre mille ». Ça veut dire ça : quand on est consacré par l’onction, c’est qu’on a été choisi entre mille. On a reçu de l’huile sur la tête pour être…, pour pouvoir remplir une mission. Et ici, est-ce qu’il y en a parmi vous qui ont reçu de l’huile sur la tête ? (Silence) Il y en a ou pas ?… Il y en a ?… Oui ? En fait, je vais vous apprendre un truc : TOUS, ici, nous avons reçu de l’huile sur la tête. Nous avons TOUS été choisis par Dieu. Entre mille. Vous savez quel jour ?… C’est le jour de votre baptême. Vous avez reçu de l’eau, et juste après, le prêtre vous a mis de l’huile sur la tête. Et en vous mettant de l’huile, il a fait de vous… alors je vais utiliser le mot hébreu… – en français on dirait de vous : “il a fait un huilé”. On ne le dit pas comme ça. Sinon, on est tous des huilés ici. Non, ça se dit pas, hein ? -, alors je vais le dire en hébreu. En hébreu on dira : “vous êtes tous des messies”. Ça veut dire huilés. Et si je le dis en grec…, vous êtes tous des… Christ. En fait, quand je dis que vous êtes des chrétiens, c’est que je vous dis : “ben, vous êtes des huilés”. L’important c’est pas qu’il y ait eu de l’huile. L’important, c’est qu’il y a eu le Saint-Esprit qui est venu dans vos cœurs, et que dans votre cœur, il vous donne les mots. Et que vous aussi, comme Jean-Baptiste, vous pouvez, -nous, tous -, nous pouvons être la voix. Nous pouvons être la voix qui crie dans le désert et qui porte le message, le vrai message… Quel message ? Le message de Jésus. Qui nous est donné par le Saint-Esprit. D’accord ? C’est intéressant quand-même ? Non ?
IIb – Témoin de la Lumière
Aujourd’hui, vous avez vu, on parle de la Lumière de Bethléem. C’est quoi la Lumière de Bethléem. Ah, c’est une flamme qu’on allume à Bethléem. Oui mais la vraie Lumière de Bethléem, la première Lumière de Bethléem, c’est quoi ?… Pourquoi est-ce qu’on a la Lumière de Bethléem aujourd’hui, une semaine avant Noël ? C’est quoi la Lumière de Bethléem ? Qui c’est qui est apparu à Bethléem ?… Jésus ! C’est Jésus qui est né à Bethléem. Et la vraie Lumière, c’est Lui ! On va encore prendre l’évangile. « Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il est venu comme témoin pour rendre témoignage à la vraie Lumière. C’est homme n’était pas la Lumière, mais il voulait rendre témoignage à la Lumière ». La Lumière, c’est Jésus ! Et Jean, il a reçu cette mission, il est devenu messie, il est devenu Christ, en fait, il est devenu chrétien quoi. Comme nous. Parce qu’il a reçu cette mission de rendre témoignage à la Lumière. Et donc ce soir, tout à l’heure, cet après-midi, il va y avoir cette Lumière qui va venir de Bethléem. Ça nous symbolise le Christ que l’on veut recevoir. Et chacun de nous va allumer un petit cierge, un lumignon, à la Lumière de Bethléem. Vous savez ? Vous savez quand est-ce que l’on a déjà fait ça ? Il y a un jour où on a déjà fait ça. On a pris la Lumière du Christ, et on vous l’a donné. C’était quel jour ? (un enfant répond) Le 8 décembre ? (Le prêtre) Ah, non, ce n’était pas le 8 décembre. Pour certains, peut-être… C’était quel jour ?… C’était le jour de votre… baptême. Le jour de votre baptême, on a pris la Lumière du cierge pascal qui représente le Christ vivant et on vous l’a donnée ! Pour que vous soyez des témoins de la Lumière.
En fait, vous, si je vous demande qui vous êtes. “Qui es-tu, toi ?” Vous pourriez me répondre comme Jean : “Je suis la voix qui crie dans le désert. Je suis le témoin de la Lumière”. Ça vous va comme mission ? Est-ce que vous voulez être témoins de la Lumière ? Ouh la la, ça répond pas beaucoup… Et vous les grands qui êtes derrière, est-ce que vous voulez être témoin de la Lumière ? (L’assemblée répond en chœur “oui”) Ah… c’est une bonne nouvelle ! C’est une bonne nouvelle parce que, être témoin de la Lumière, c’est ce qui nous comble. Et je vais terminer. C’est mon troisième point et on termine là, sinon, ça va devenir un peu long.
III – Soyez dans la Joie
Être témoin de la Lumière, c’est ce qui est notre joie ! En fait, on est fait pour ça. Et quand on fait ce pour quoi on est fait, on est heureux. Et donc on peut faire comme saint Paul. Être toujours dans la joie ! Toujours. C’est pour ça qu’on se met en rose aujourd’hui (il montre sa chasuble), parce qu’on est déjà pleinement dans la joie de Noël. Cette Lumière du Christ est déjà dans nos cœurs. Parce que Jésus frappe à la porte de votre cœur, il vous dit : “tu veux bien me laisser entrer ?” il faut déjà savoir qu’est-ce qu’on veut Lui dire ? On Lui dit oui ? On Lui dit non ? ou « Oh plus tard ! » ?
« Soyez dans la joie ! ». Soyez dans la joie. C’est ce que nous dit saint Paul. C’est aussi ce que nous dit Isaïe : « je tressaille de joie dans le Seigneur. Mon âme exulte en mon Dieu ». Et c’est ce que dit, – on a entendu -, c’est Brigitte qui chantait le Magnificat. Magnificat : « mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur ». C’est la sainte Vierge qui dit cette parole. Et elle dit : “je suis dans la joie”.
En fait, vous savez, pour être joyeux, on peut le décider. Être dans la joie, ça se décide… Je peux décider de râler et de récriminer tout le temps. Je peux aussi décider d’être dans la joie. C’est étonnant, hein ? Parfois on se dit : “mais la joie, ce n’est pas moi qui choisis”. Et si ! C’est nous qui choisissons. Sinon, saint Paul, il nous dirait pas : « soyez dans la joie ». Parce que ça veut dire qu’on peut le décider s’il nous donne l’ordre d’être dans la joie. On peut le décider. Alors, vous, est-ce que vous décidez d’être dans la joie ? … Oui ? De fait, les louvettes, vous pouvez avoir une maxime qui dit : “la louvette est toujours joyeuse », non ? Non, ce n’est pas ça ? En tout cas, si elle n’y est pas, vous pourriez l’avoir. Être toujours joyeux. C’est une bonne résolution, hein ? Être toujours joyeux. Et quand nous, on est joyeux, on donne de la joie aux autres. C’est pas mal ça !
Alors pour être dans la joie, il y a un travail de notre part à faire. C’est mémoire des motifs de notre joie. Et des motifs, on en a quatre principaux.
On peut se rappeler être dans la joie parce que nous sommes connectés à Dieu. Le Christ est notre ami, parce que nous avons la foi. Ça, c’est un motif de joie ! Réjouissons-nous.
Un deuxième motif ? Dieu est toujours fidèle. Même si moi je suis pas top, Lui, Il m’aime. Et je peux me réjouir de ça, toujours.
Et je peux aussi me réjouir parce que Dieu fait des merveilles. Alors ça, c’est quand même pas mal. Dieu fait des merveilles. Vous avez regardé la nature, vous avez vu la neige ce matin. Dieu fait des merveilles.
Et puis, Dieu a toujours souci du pauvre et du malheureux. Ça aussi, c’est un motif de joie.
La joie, ce n’est pas toujours rire aux éclats. La joie, c’est surtout le fait d’être là, maintenant, à ma place. Dans cette paix avec le Seigneur. Parce que la joie et la paix, ça va ensemble. Ça va ensemble. Alors je vais reprendre le mot de saint Paul. C’est une consigne que je vous donne, pendant les 10 jours qui viennent et pour après… Mais déjà pendant les 10 jours qui viennent, jusqu’à Noël : « soyez toujours dans la joie ».