Par le père Bertrand Badji
Dans cette fête de l’Assomption, nous fêtons à la fois la mort (dormition) et l’entrée dans la gloire de Dieu (assomption) de la Vierge Marie. L’église catholique croie que la vierge Marie, qui a donné chair au Christ, le verbe fait chair, a été par avance ressuscitée dans son corps. C’est le sens du mot « Assomption » : Marie monte au ciel avec son corps et son âme.
Alors, la fête de l’Assomption célèbre tout à la fois la mort, la résurrection glorieuse, l’entrée au ciel et le couronnement de la bienheureuse Vierge Marie. On dit assomption (d’un mot latin qui signifie enlever) et non ascension (monter) pour marquer que Marie fut enlevée au ciel, en corps et en âme, en vertu d’un privilège particulier.
Et si Marie est aujourd’hui honorée d’une façon toute particulière, c’est parce qu’elle a accepté d’être la Mère du Sauveur. L’humble fille de Nazareth à qui l’ange Gabriel a annoncé qu’elle serait la mère du Christ a répondu » Oui « . Marie a accueilli dans sa chair, celui qui est l’origine de toute vie. Et si les Évangiles ne s’attardent pas sur Marie, celle-ci n’en est pas moins présente auprès de son Fils, comme à Cana ou bien encore au pied de la Croix. Mais ce qui est important pour nous, c’est ceci : Marie est » la servante du Seigneur » comme le dit le Magnificat. Marie est une femme qui a su écouter la Parole de Vie et se mettre à son service. Marie est désignée comme la première des croyantes parce qu’elle a cru en la venue du Christ.
En disant cela, il nous faut aussi éviter une confusion : Marie ne tient pas le rôle de Dieu. Nous ne la prions pas comme une sorte de déesse. Son message, à Lourdes et ailleurs, nous renvoie au Christ. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est par lui que nous passons pour aller vers le Père. Comme aux noces de Cana, elle est là pour nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Elle nous rappelle l’importance de la prière, de la conversion et de la pénitence. Elle-même nous a donné, tout au long de sa vie terrestre, le témoignage de sa foi et de son entière disponibilité aux appels de Dieu.
Alors quel sens donner à cette fête aujourd’hui ?
Aujourd’hui. Prendre le temps de s’arrêter à l’occasion de la fête du 15 août peut être une manière de se tourner vers le Dieu de Jésus-Christ avec Marie sa mère. Ce peut être une invitation à retrouver la foi, la confiance qui furent celles de Marie, prier les uns pour les autres, retrouver le regard de Marie, tel que l’évangéliste Saint Luc a su l’exprimer dans le « Magnificat », une invitation à reconnaître avec les croyants que le ciel et la terre, le monde de Dieu et le monde des hommes sont liés d’une alliance voulue par Dieu, que Jésus, fils de Marie a renouvelée, et dans laquelle chacun peut entrer s’il le désire. Tel est le sens du baptême, l’entrée dans la Vie avec Dieu.
Le 15 août, la fête de l’Assomption est la grande fête religieuse de l’été et de la période des congés. Pendant ces vacances, sachons, nous arrêter pour réfléchir et célébrer la Vierge Marie. Le 15 août nous rapproche de Marie et nous rappelle qu’elle veille sur nous chaque jour. Nous avons au ciel une Mère qui intercède pour ses enfants.
La fête de l’Assomption élève notre esprit : Marie par son assomption au ciel est déjà ce que nous serons. Elle nous invite à nous élever spirituellement au-delà de nos préoccupations purement terrestres et à nous rendre attentifs aux valeurs importantes que nous négligeons souvent. Aujourd’hui, notre regard doit s’élever vers le ciel de toutes nos espérances.
Par ailleurs, la fête de l’assomption nous donne l’occasion de prier pour les femmes. Car la fête de l’Assomption rappelle la dignité des femmes et fait davantage prendre conscience’’ aux hommes de tout ce qui porte atteinte à cette dignité de nos mères, la dignité de toutes les femmes du monde, la brutalité, l’égoïsme et le mépris dont la junte masculine se rend parfois coupable envers les femmes. La célébration de l’Assomption nous le rappelle. Oui, cette fête nous fait davantage prendre conscience de tout ce qui porte atteinte à cette dignité,
Aussi, ce sont souvent les femmes, les enfants qui subissent le plus durement les contrecoups du conflit des hommes. Ce sont les femmes qui sont les premières à être atteintes par les conséquences du chômage, de la maladie et de l’exclusion. Nous ne pouvons pas ne pas penser à toutes les femmes du monde entier, qui travaillent et subissent le martyr dans leur foyer, dans le milieu de travail, dans la société, dans la vie tout simplement’’.
Et si Marie est célébrée aujourd’hui, c’est parce qu’elle est porteuse de joie. Elle est le tabernacle de la joie’’. Et Marie, est ‘’désignée sous le vocable de notre Dame de la joie. En contemplant Jésus-Christ qui décerne à sa mère le premier prix de la joie, parce qu’elle est la cause de notre joie, nous ne pouvons pas ne pas penser à toutes les femmes du monde entier, à nos mamans qui font notre joie. Si elle (Marie) est glorifiée aujourd’hui, c’est parce que la vertu du courage ne lui fait pas défaut. En contemplant Jésus-Christ qui décerne le premier prix d’excellence du courage à sa mère, nous ne pouvons pas non plus ne pas penser à toutes les femmes qui sont au foyer, à toutes celles qui sont dans la vie active et qui se battent pour subvenir aux besoins de leur époux, de leurs enfants, à toutes ces femmes qui en Afrique ou en Asie font des kilomètres pour trouver de l’eau propre ou chercher du bois pour pouvoir faire la cuisine’’.
Aux femmes, ‘’nous vous confions à Marie, modèle de courage’’.
Aux hommes, je vous confie à St Joseph, l’époux de Marie. Prenez soins de vos femmes et soyez patients envers elles comme le fut St Joseph pour Marie