Par l’abbé Gaël de Breuvand
Les titres sont ajoutés après retranscription, c’est pourquoi le style reste familier.
Cette parabole on la connaît par cœur, et en plus Jésus nous l’explique. Alors du coup, je vais revenir sur la première lecture.
C’est une lecture du livre d’Isaïe. Ce que veut nous dire Isaïe, c’est que la Parole de Dieu est absolument efficace. Pourquoi nous dit-il cela ? Parce qu’à l’époque où il écrit, où il parle, le peuple est en exil. Il est à Babylone. Et cela fait déjà peut-être 50 ans qu’il est à Babylone, loin de sa terre. Le temple est détruit ; il semble finalement que le Dieu des Hébreux n’est pas très puissant. Et Isaïe nous porte la Parole de Dieu. Cette Parole, qui est aussi efficace que la pluie et la neige, qui ne remonte pas dans les cieux sans avoir fécondé la terre…
Une Parole de Dieu absolument efficace
Cette efficacité de la Parole, c’est d’abord un cri d’Isaïe au Peuple : « ayez confiance. Les prophètes vous ont promis la libération. Cette libération, elle vient ». Et on sait qu’Isaïe avait raison puisque quelques années plus tard, assez vite, la libération va venir.
Alors il y a cette première révélation. Nous sommes appelés à avoir confiance dans la Parole de Dieu qui a été une parole de miséricorde, une parole d’Amour, une parole de libération. Du coup, cela va impliquer qu’il me faut la recevoir cette Parole. Alors comment la recevoir ? Vous le savez bien… C’est ce qu’on explique aux enfants du caté… ça fait longtemps que vous avez fini le caté !
Nous la recevons tout d’abord dans cette parole qui nous est mise par écrit. Les prophètes, les évangélistes, les apôtres nous ont parlé, nous ont transmis ce que le Christ avait à nous dire. C’est aussi au fond de notre cœur, dans notre prière personnelle que nous pouvons entendre ce que Dieu a à nous dire. Et enfin, – parce que parfois on l’oublie -, c’est aussi dans la parole de mon frère que la Parole de Dieu m’est donnée. Lorsqu’il m’enseigne mais aussi lorsqu’il m’appelle, me demande service, c’est aussi, – ce peut être aussi -, la Parole de Dieu. Et cette Parole de Dieu, elle m’oblige d’une certaine manière. Il me faut être fidèle à cette Parole ; c’est ce que j’ai promis finalement au jour de mon baptême, ou plus grand, à la profession de foi ; à chaque sacrement, fidèle aux promesses de mon baptême.
Une Parole qui se reçoit
Une Parole de Dieu absolument efficace. Lorsqu’on lit l’évangile, Jésus nous présente un semeur qui sème et qui semble ne pas avoir beaucoup de succès. Cette Parole de Dieu, elle ne porte pas toujours du fruit. Parce que Dieu a le souci de notre liberté. Il n’est pas un tyran qui nous forcerait à réaliser ce qu’Il veut ; nous ne sommes pas des sortes de marionnettes, qu’Il piloterait à distance. Non, Il veut que nous soyons ses amis, et cette Parole, Il nous la propose et c’est à nous de l’accepter, de la recevoir. Et nous choisissons en toute liberté, comment recevoir cette Parole. C’est moi qui décide de comprendre ou de ne pas comprendre une Parole, et d’être du coup, le bord du chemin. Parce que si je perçois que je ne comprends pas la Parole, peut-être serait-il temps que je me mette au travail. C’est moi qui décide de me laisser tenter par les séductions de la richesse, les appétits du monde. C’est moi qui décide de me laisser vaincre par le ‘qu’en dira-t-on’. Et laisser s’étouffer ou laisser disparaître le fruit finalement que Dieu veut que je porte. Qui suis-je alors ? Suis-je au bord du chemin ? Suis-je un sol pierreux ? Suis-je un roncier ? Cette question-là, nous devons nous la poser, chacun, personnellement. Et puis nous découvrirons avec joie peut-être que nous ne sommes pas d’un seul matériau. Chacun, dans nos vies, nous avons des lieux qui sont ronciers, des lieux qui sont terre aride, bord du chemin, sol caillouteux… ou qui sont aussi, – rendons grâce à Dieu -, bonne terre ! Alors il me faut, – à moi ! -, me regarder avec miséricorde et vérité et choisir le lieu de la conversion. Notre tentation finalement, et c’est bien celle-là, – face à la Parole -, c’est de nous retourner vers celui qui nous parle ou celui qui nous transmet la Parole et de lui dire : ‘mais, qu’y a-t-il entre toi et moi ? Je n’ai rien à recevoir de toi’. Ce peut être les jeunes qui regardent les anciens comme cela ou ce peut être les anciens qui regardent les plus jeunes. Or le bon Dieu fait feu de tout bois et peut parfois passer par des moyens tout-à-fait surprenants pour nous toucher le cœur. Alors, accueillons-le.
Une parole qui porte du fruit
Cette parole elle porte du fruit. C’est le troisième point. Elle porte du fruit et ces fruits, – on les connait bien -, ce sont ceux que saint Paul cite dans la lettre aux Galates et aussi dans la lettre aux Romains. Ce doit être important pour qu’il le dise deux fois. Les fruits de l’Esprit : ils sont amour, paix, joie, tolérance, attention à l’autre, charité, magnanimité, service. Avons-nous ce désir de nous mettre au service des uns des autres, pour la joie des uns des autres ?
Ainsi, la création toute entière attend la révélation des fils de Dieu. C’est ce que nous dit saint Paul. La révélation des fils de Dieu, c’est donc que nous portions enfin le fruit que Dieu, que le semeur veut que nous portions. Que nous accueillions cette Parole et que nous lui fassions porter son fruit. Car Dieu a choisi de se soumettre à notre liberté. Alors aujourd’hui, nous sommes l’été, c’est souvent une période un peu plus calme, sauf pour les grands-parents qui reçoivent plein de monde… Mais peut-être pourrait-on reprendre sérieusement la lecture d’un évangile. Là, il y a un mois-et-demi ou deux mois… L’évangile selon saint Marc : il fait 16 chapitres. Il se lit en deux heures… Alors l’idée n’est pas forcément de le lire d’une traite, mais de reprendre du début jusqu’à la fin l’évangile selon saint Marc, – ou un des autres -, comme vous le voulez. Pour se remettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Et puis, c’est aussi à moi de décider quel acte, quel fruit je veux porter. Alors je le décide en me mettant à l’écoute du souhait, du désir, de la volonté de Dieu. Si je le décide tout seul, ça risque de ne pas être le bon lieu. Je me mets à l’écoute de cette Parole, pour porter effectivement du fruit à 30, et 60, et 100 pour 1.