Il est de bonne spiritualité chrétienne de suivre l’exemple de Jésus en tout. Qu’en est-il des vacances ? Examinons cette question à la fois légère – c’est l’air des vacances – et sérieuse. Comment s’inspirer de lui ?
Jésus, jeune homme, a certainement suivi l’école d’un rabbin et un apprentissage au métier de bois, avec des périodes de repos. Durant sa vie publique, comme les évangiles nous le montrent, il n’y a pas quelque chose qui ressemble à nos vacances pour Jésus. On ne doit donc pas prendre pour un congé les arrêts pour repos que Jésus prenait à Béthanie (Jn 2,1-2). Quant au repos officiel du sabbat, nous savons que Jésus ne le respectait pas de façon stricte.
Tout au contraire, durant sa courte vie publique, Jésus a marché au pas de course, conscient que le temps lui était compté. Encore adolescent, il avait fait une fugue pour être déjà aux affaires de son Père (Lc 2,40). Le Christ était donc pressé et allait droit à l’essentiel (‘Laisse les morts enterrer les morts’, Mt 8,12). Il se multipliait en envoyant apôtres et disciples là où il devait aller lui-même (Lc 10,1).
Sur le fond aussi, des vacances pouvaient-elles être concevables dans la mission et la vie de Jésus ? Envoyé du Père, il n’est pas un salarié pour compter ses heures et jours de travail. Il est tout entier aux affaires de son Père. Il est venu montrer aux hommes le visage de Dieu, la Parole de Dieu, la justice et l’amour de Dieu. Sa vie et sa mission sont indissociables. «Il est l’image du Dieu invisible» (Col 1,15). Son Père, qui est toujours à l’œuvre dans le monde, l’associe aussi à son ouvrage. Même ses moments de repos chez ses amis Lazare, Marie et Marthe, ou un festin chez un notable, sont autant d’opportunités de donner la Bonne Nouvelle. Bref, il n’y a pas d’exemple explicite de Jésus en vacances, ni un enseignement de lui sur cette matière. Comment faire alors ?
Paradoxalement, la réponse se trouvera encore dans la vie de Jésus ! Jésus était toujours en communion avec son Père, quelle que fût l’activité du moment : prédication formelle au temple ou à la synagogue, ou bien une rencontre fortuite, (Zachée,…) ou sur rendez-vous pour un repas avec un notable. Seul dans la nuit ou avec des foules, il fait de tout instant un moment de communion et dialogue avec le Père. En rentrant chez son Père, il a dit qu’il serait toujours avec nous. À notre tour d’être toujours avec lui, où que nous soyons, en pleine activité ou en congé.
Je me rappellerai toujours un panneau d’un missionnaire SVD (Société du Verbe Divin) de mon diocèse qui disait bien cela. Chaque début juillet, début aussi des vacances scolaires, il sortait son tableau sur lequel on pouvait lire, en kikongo : « Namambu ya Nzambi, vacance ikele ve » ; ce qui se traduit dire : « Pour les affaires de Dieu, il n’y a pas de vacances ».
De bonnes vacances à tous ceux et toutes celles qui ont la chance d’en avoir ! N’y allons pas sans Lui. C’est auprès de Lui, doux et humble de cœur, que se trouve le vrai repos.