Par l’abbé Gaël de Breuvand
Il s’agit de la retranscription d’une prédication orale, c’est pourquoi le style reste familier.
6e dimanche de Pâques… Nous nous approchons d’une grande fête, qu’on appelle chez les Juifs, on l’appelle la Pentecôte, cette grande fête. Chez nous aussi, on décide de faire la fête le même jour ! C’est étonnant ! Chez les Juifs, cette grande fête de la Pentecôte, c’est le jour où Moïse a reçu de Dieu, la Loi. Sur la montagne du Sinaï, il a reçu la Parole, les 10 Paroles ! Ces Paroles qui sont des paroles de vie. Vous savez… ‘Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout. Tu honoreras ton père et ta mère. Tu ne tueras pas. Tu ne voleras pas. Tu ne mentiras pas’. Tout ça, tous ces commandements-là… C’est pas juste pour nous embêter. C’est bien parce que ce sont des paroles pour notre vie, pour notre bonheur, pour notre joie !
Et donc 50 jours après le franchissement de la Mer Rouge, 50 jours après la Pâques, on fête la Pentecôte. Et quelques siècles après le franchissement de la Mer Rouge, on a eu la résurrection du Seigneur. Et 50 jours après la résurrection du Seigneur ; à nouveau, Dieu fait un cadeau. Et ce cadeau, il nous est annoncé aujourd’hui, parce que la Pentecôte, c’est dans 15 jours.
Le don de l’Esprit
Alors reprenons ce texte des Actes des Apôtres. Les Actes des Apôtres, c’est le Tome II des merveilles de Dieu racontées par saint Luc. Saint Luc a écrit un Evangile ; il termine son évangile en disant que Jésus est monté aux cieux, et juste avant de partir, Il a promis un cadeau. Et ce cadeau, ce serait l’Esprit Saint. Et puis, saint Luc continue, il dit : ‘je ne vais pas m’arrêter là ; je vais écrire un 2ème livre, et je vais raconter les merveilles de Dieu à travers tous
ceux qui ont reçu l’Esprit Saint’. Et voilà qu’aujourd’hui, on entend parler de Philippe. Philippe, c’est un diacre, il a reçu une mission toute particulière de service. Et cela ne l’empêche pas de parler de Dieu. Cela ne l’empêche pas de prêcher l’évangile, d’annoncer Jésus-Christ. Et il va prêcher en particulier en Samarie, – Vous savez, cette zone où ce ne sont pas des très bons Juifs –. Et en Samarie, ils reçoivent la parole de Philippe et ils se convertissent. Ils reçoivent le baptême. Mais cela ne suffit pas. Il va falloir une deuxième étape, et c’est là que Pierre et Jean, les apôtres, vont venir visiter ceux qui ont été baptisés. Et ils vont leur imposer les mains ; ils vont d’une certaine manière, confirmer le baptême qui leur a été donné. Et il est dit dans le texte : « ils n’avaient pas encore reçu l’Esprit Saint ». Ils avaient été baptisés. Ils avaient été transformés. Ils avaient été connectés au Christ. Mais il manquait encore quelque chose. ‘L’Esprit Saint ne c’était pas encore manifesté à travers eux’, et voilà que lorsque les Apôtres viennent, leur imposent les mains, cela s’accomplit. La première Confirmation de l’histoire… Et ça passe par les Apôtres. Et vous remarquerez qu’aujourd’hui encore, la Confirmation passe par les Apôtres et leurs successeurs, c’est bien un évêque qui doit venir pour confirmer.
Témoigner du Christ
Dans la 2ème Lecture, saint Pierre nous appelle à être saints, c’est-à-dire comme le Christ. Il nous appelle à agir en chrétien. Tout ce que je fais dans ma vie, doit être pénétré de la tendresse, de l’Amour de Dieu. Et il ne nous appelle pas à agir que ‘en chrétien’. C’est une bonne chose ! Il le faut ! C’est absolument indispensable ! Mais il nous appelle aussi à agir en tant… que chrétien. « Soyez prêts, à tous moments, à présenter une défense devant quiconque qui vous demanderait de rendre raison de l’espérance qui est en vous ». Cette espérance, nous sommes appelés à en témoigner. Pourquoi est-ce que je ne suis pas désespéré lorsque je traverse une épreuve, lorsque je traverse un deuil, lorsque je traverse une souffrance ? Parce que le Christ m’a sauvé ! Pourquoi est-ce que je ne mets pas toute mon espérance dans l’argent, le confort ? Parce que le Christ m’a sauvé ! Pourquoi est-ce que j’accepte la persécution sans répondre, voire même en tendant l’autre joue ? Parce que le Christ m’a sauvé ! Et il est bon d’agir, de tendre l’autre joue, de ne pas désespérer, de croire au Christ sauveur. Mais il est aussi bon de témoigner que notre vie a été sauvée par le Christ ; que c’est le Christ qui vit en moi. Agir en chrétien, avec une conscience droite. Mais agir aussi en tant que chrétien. Alors finalement, c’est plus exigeant. Parce que si j’agis en tant que chrétien, je ne peux pas me permettre de mal agir… -Bah, normalement !- ‘Ayez une conscience droite afin que vos adversaires soient pris de honte… Sur le point même où ils disent du mal de vous pour la bonne conduite que vous avez dans le Christ’. C’est cela ! C’est cela… Alors on peut se dire : ‘mais en fait, c’est très difficile. Nous n’allons pas y arriver. C’est trop difficile d’agir tout le temps en chrétien. Et en plus, s’il faut en témoigner, agir en tant que chrétien, se montrer tel quel, se montrer vulnérable, on prend des risques’. Et c’est bien pour cela que le Seigneur nous donne son Esprit.
Se laisser remplir de l’Esprit saint
A l’Ascension, – on l’entendra Jeudi -, le Seigneur promet ce cadeau : ‘je vous enverrai une force…’. Et là, dans l’évangile aujourd’hui, Il le dit ! ‘Moi, je prierai le Père. Il vous donnera un autre défenseur qui sera toujours avec vous. L’Esprit ! L’Esprit de vérité !’ Cet Esprit, Dieu veut nous en faire cadeau. Cet Esprit, il nous est proposé. Cet Esprit, nous l’avons peut-être déjà reçu en plénitude. Nous l’avons tous reçu au baptême. Mais plus encore à la Confirmation, il nous est proposé. Aujourd’hui, un certain nombre de nos jeunes sont ici pour commencer un parcours vers la Confirmation. C’est recevoir la plénitude de l’Esprit Saint… Pour être chrétien complet ! Pour pouvoir rendre raison, répondre au monde lorsqu’il nous interpelle. Cet Esprit Saint, il est toujours avec nous ; Et non seulement, Il est à côté de nous, c’est ce que nous dit Jésus, mais Il veut venir s’installer en nous. Alors, accueillons-le cet Esprit. C’est Lui qui fait de nous de véritables chrétiens. D’autres Christ ! C’est sainte Elisabeth de la Trinité, cette carmélite de Dijon, qui disait : ‘Seigneur, envoie-moi ton Esprit, afin que je sois pour toi comme une autre incarnation, un autre Christ. Puisque Jésus est monté aux cieux, qu’on ne le voit plus avec nos yeux, que le monde Te voit, Toi, Dieu, à travers moi’.
Alors on peut dire : ‘c’est un petit peu orgueilleux ! Mais sainte Elisabeth, elle n’était pas orgueilleuse. Elle était tout à fait consciente de sa faiblesse et de sa pauvreté. Elle savait qu’elle ne savait rien faire ; Mais elle savait aussi que pour Dieu, rien n’est impossible.
Alors, laissons-nous pénétrer par l’Esprit Saint. Dans quelques jours, ce sera la fête de la Pentecôte, ce sera pour nous, chacun de nous, l’occasion de faire mémoire et de nous renouveler l’accueil de l’Esprit Saint dans nos vies, dans nos cœurs, afin d’agir en chrétien, mais aussi en tant que chrétien.