Par l’abbé Gaël de Breuvand (Avec la présence de 11 jeunes professant leur foi et 6 premiers communiants)
Il s’agit de la retranscription d’une prédication orale, c’est pourquoi le style reste familier.
Vous avez entendu cet évangile, proclamé par David Loison, qui est diacre du diocèse de Lille et qui est là parce qu’il est l’oncle d’un baptisé, après la messe. Les lectures d’aujourd’hui nous disent que nous sommes dans une bergerie, et que dans une bergerie, il y a un berger, et des brebis.
I – le troupeau précieux aux yeux du berger
Alors, peut-être réfléchissons quelques instants à ce que c’est qu’un berger à l’époque de Jésus. Parce qu’un berger, pour nous, ça ne nous parle pas beaucoup quand même. On en a vu au mieux dans des livres d’images, on en a entendu parler quand on lit l’évangile. Mais qu’est-ce que c’est qu’un berger ? C’est déjà quelqu’un qui a un troupeau et qui en a besoin pour vivre. C’est quelqu’un pour qui la vie dépend du bon état, de la bonne santé de ses brebis. Lorsque l’on dit du Seigneur : ‘Tu es mon berger’, en fait, on est en train de dire : ‘Seigneur, tu prends soin de nous. Tu veux que nous soyons en bonne santé. Tu veux que nous soyons heureux’. Donc c’est déjà un acte de foi. Et pour ce berger, nous sommes, – nous ! -, nous sommes son troupeau. Un troupeau précieux, un troupeau dont Il ne veut rien perdre. Chacun de nous est indispensable dans ce troupeau. Et si l’un de nous venait à se perdre, eh bien… le berger viendrait à notre recherche. Vous connaissez bien cette parabole de la brebis perdue… où Jésus parle de ce berger qui a 100 brebis et qui abandonne les 99 pour aller chercher celle qui est perdue. Et Il la ramène et quand Il la ramène, c’est la joie : ‘venez mes amis, réjouissons-nous. La brebis que j’avais perdue est retrouvée’. Dieu est donc comme ce berger, ce berger que nous avons chanté dans le psaume. Ce berger qui fait « que je ne manque de rien ; qui me fait revivre ; qui est toujours avec moi ». C’était la première partie.
II- Par ses blessures nous sommes guéris, il devient notre pasteur
La deuxième lecture, elle nous parle encore de brebis. Elle nous parle encore de troupeau. Elle nous parle encore de bergers. En fait, saint Pierre, dans ce texte, fait allusion à un texte ancien du prophète Isaïe, qu’on appelle le texte du serviteur souffrant. Et où le messie est annoncé comme une brebis qui va à l’abattoir et qui n’ouvre pas la bouche. Alors on change d’ambiance… Quand on était dans le psaume, c’était léger, c’était plein de confiance. Et là, avec la deuxième lecture… « Dans sa bouche, on n’a pas trouvé de mensonges ; insulté, il ne rendait pas l’insulte ; dans la souffrance, il ne menaçait pas’ ». L’ambiance est un petit peu plus pesante, on va dire. Et pourtant, c’est encore une bonne nouvelle. Cette bonne nouvelle, c’est que le Christ nous montre le chemin pour être vraiment heureux. Effectivement, face à la violence, notre réaction, c’est de réagir… par la violence ! Face à la tristesse, notre réaction, c’est de réagir… en fermant nos yeux, en se repliant sur nous-mêmes ! Et Lui, non.
Cette brebis, cet agneau que l’on a mené à l’abattoir, Il a choisi d’aimer même ceux qui lui faisaient du mal. C’est cela le Christ : Il leur pardonne. Vous savez, cette parole de Jésus quand il était sur la croix : « Père, pardonne-leur. Ils ne savent pas ce qu’ils font ». Pardonne-leur… Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le Christ demande à son Père : ‘permets qu’ils continuent à vivre…’ A aimer ! A être en relation. Parce que vous savez bien… La vraie vie, c’est d’aimer. Il le dit encore au larron qui est près de Lui. Vous savez, ce larron qui a fait tous ce qui était horrible. Il a tué, il a volé… Il le dit lui-même : ‘si nous sommes ici, c’est parce que nous l’avons mérité. Nous avons fait des trucs atroces’. Et il se tourne vers Jésus et il lui dit : ‘Seigneur, accueille-moi dans ton Royaume. Pense à moi quand Tu seras dans ton Royaume’. Et Jésus lui dit : « aujourd’hui, tu seras avec moi dans mon paradis ». « Par ses blessures, nous sommes guéris », dit saint Pierre. Par ses blessures, nous sommes guéris ; parce qu’à travers ses blessures, c’est Son Amour qui coule. Et nous étions errants comme des brebis. On était comme des brebis ou des sans-pasteurs. On était perdus. Et voilà que Jésus nous montre le chemin et nous conduit à la vraie joie. Ça c’est une bonne nouvelle !
III – Suivre le bon pasteur et passer par la porte
Alors on arrive à l’évangile. Dans l’évangile, Jésus fait une grande comparaison, une parabole. La parabole du bon pasteur. ‘Un bon pasteur, c’est celui qui prend soin de ses brebis’. Ça, on le savait. On l’avait déjà vu. ‘Un bon pasteur, c’est quelqu’un qui, lorsqu’il parle, les brebis écoute sa voix’. C’est nouveau. ‘Le bon pasteur, c’est celui qui marche devant les brebis pour leur montrer le chemin’. Et puis, en même temps, il nous fait la description du mauvais pasteur, qui n’est pas un pasteur en fait, mais qui est un voleur, un brigand. Celui-là, il ne rentre pas par la porte. Il passe par la clôture ou par la fenêtre. Celui-là, lorsqu’il parle, les brebis ne l’écoutent pas.
Qu’est-ce que veut dire Jésus là ? Il veut expliquer aux disciples et aux Pharisiens que celui qui veut être un bon pasteur… La première chose qu’il doit faire, c’est être lui-même une bonne brebis. C’est ce qu’Il dit juste après. Parce que les Pharisiens, ils n’ont pas tout compris. Ils disent : ‘on n’a pas compris ton image !’. Alors ils ont besoin d’explications supplémentaires. Et Jésus dit : ‘moi, je suis la porte. Il faut passer par moi pour pouvoir être une bonne brebis et pour pouvoir être un bon pasteur. Puisque je suis la porte, les brebis, elles passent par Moi, pour entrer et pour sortir’. En fait, Jésus nous dit : ‘sans Moi, vous ne pouvez rien faire’. Alors, on l’entend bien. Vous avez fait quelques rencontres autour de la question de la Profession de foi : qui est Jésus ? Qui est Dieu ? Vous avez hier vécu une petite recollection… Et du coup, vous avez réfléchi un petit peu à ça. Pourquoi, comment passer par la porte ? Comment suivre Jésus chaque jour ? Parce que c’est ça, passer par la porte. Pareil ! Avec ceux qui ont préparé la Première Communion. On a un peu réfléchi à ça : comment suivre Jésus un peu mieux chaque jour ?
Et pour quoi faire d’abord ? Pourquoi est-ce qu’on veut suivre Jésus ? Peut-être parce que Jésus, Il est le seul, Il est le seul qui nous garantisse le vrai bonheur et la vraie joie. Est-ce que passer des heures sur internet et sur des jeux-vidéos, peut nous satisfaire et nous donner la vraie joie ? (les enfants répondent : non). On est d’accord, hein ? Est-ce que lire des livres à plus savoir qu’en faire peut nous donner la vraie joie ? … Est-ce qu’être le plus fort, le plus beau, le plus intelligent peut nous donner la vraie joie ? Est-ce qu’être très, très riche, très confortable, ne jamais avoir d’ennuis peut nous donner la vraie joie ? En fait, non ! On est d’accord ? En fait ce qui va donner la vraie joie, c’est lorsqu’au milieu des épreuves, des combats, des difficultés de ce monde, nous trouverons le moyen de donner de la joie aux autres. C’est ça le chemin de Jésus. La croix, Il n’est pas allé la chercher. Il n’a pas dit : ‘moi je veux être crucifié’. Quand elle est venue à Lui, Il a choisi d’en faire un acte d’Amour pour la joie et le bonheur de chacun de nous. Pour que tous, dans le troupeau, nous soyons comblés.
IV – La communion, pour être membre du troupeau
Alors le Seigneur vient nous visiter. Dans quelques instants, vous allez recevoir Jésus, eucharistie. (Aux premiers communiants) C’est la première fois, hein ? Alors on a goûté hier, cette hostie, ce morceau de pain… (Les enfants : Oui). Et il a un goût… Voilà, c’est pas très, très bon quoi ! Et tout à l’heure je vais dire ces paroles étonnantes : ‘ceci est mon corps ; ceci est mon sang’. Et en fait, je prête ma voix à Jésus. C’est la voix de Jésus. Et il va se passer quelque chose… (Aux enfants) Qu’est-ce qui va se passer ? Il va y avoir une chose étonnante : ce pain va devenir le Corps de Jésus ; ce vin va devenir le sang de Jésus. Et il y a un mot. Comme c’est un petit peu compliqué pour nous, on a mis un mot bien compliqué. Transsubstantiation ! C’est un mot bien compliqué pour bien qu’on comprenne que c’est un mystère qu’on ne comprendra jamais vraiment. Mais ce qu’on sait, c’est que quand on communie, ce n’est plus du pain, c’est le Corps de Jésus. Ça ! Ça, ça change tout ! Ça nous permet de devenir comme Lui, d’être vraiment membres du troupeau. On est vraiment une brebis attachée au Bon Pasteur.
Et alors, comme le Bon Pasteur vient s’installer dans notre cœur, eh bien, nous-mêmes, on peut devenir des sortes de bons pasteurs pour le monde entier. Lorsque l’on va sortir de cette église, il ne faut pas que rien n’ait changé. Il faut que l’on ait décidé d’être un peu plus rayonnant, un peu plus plein de joie, un peu plus plein d’amour. C’est pas nous qui allons faire l’Amour et faire la joie. Mais si on décide d’accueillir cet Amour et cette joie, alors on va pouvoir la donner aux autres. Et ça, c’est une bonne nouvelle.
Conclusion :
En fait, Jésus a dit qu’Il était la porte. Qu’Il était la voix que les brebis pouvaient entendre. Et vous savez que Jésus est monté au ciel dans son Ascension et qu’on ne le voit plus trop. (aux enfants) Mais Jésus, Il a choisi de passer par vous ! Et c’est vous qui serez la voix de Jésus. Et c’est vous qui indiquerez où est la porte. Cette porte, qui est la porte de la foi et qui est la porte de l’Amour.
C’est une bonne mission, hein ? … Pas facile. Et c’est pour ça qu’on a besoin de l’aide du Christ à chaque instant ; c’est pour ça qu’aujourd’hui, on est à la messe ; c’est pour ça qu’on y vient souvent ; c’est pour ça qu’on prie chaque jour ; c’est pour ça qu’on veut accueillir Dieu dans notre vie en lisant Sa Parole ; c’est pour ça que dans quelques instants, nous allons communier, nous unir à Lui. Pour être vraiment son troupeau.
Chacun de nous est absolument indispensable dans ce troupeau. Si vous n’êtes pas là, si nous ne sommes pas là, si je ne suis pas là… je manque. Et l’ensemble du troupeau en est attristé.
Alors laissons-nous convertir, laissons-nous changer notre cœur, laissons-nous aimer, tout simplement.