Il s’agit de la retranscription d’une prédication orale, c’est pourquoi le style reste familier.
C’est aujourd’hui un jour particulier. C’était aussi le dernier jour de cette grande semaine ; la Semaine Sainte qui a commencé aux Rameaux et qui se conclut aujourd’hui, par la glorification, par la manifestation du Christ. Il est vivant. Il est vivant ! Ça, c’est une grande nouvelle ! Nous l’avions vu mourir, nous avions perdu tout espoir. Et voilà qu’Il est vivant. Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin. Les autres, ils sont restés prostrés, peut-être, dans leur douleur. Ils n’ont plus vraiment d’espoir. A quoi bon rendre un dernier hommage à ce corps qui est plutôt le signe d’une défaite. Marie-Madeleine, elle, fait mémoire, se souvient. Elle veut rendre présent cet événement de Jésus qui l’aimait et qu’elle aimait. Et elle arrive : étonnement, stupeur, crainte ! Le corps de Jésus n’est plus là.
Elle court. Marie-Madeleine, elle court. Elle court auprès des disciples et elle va leur dire : ‘le corps de Jésus n’est plus là’. Elle ne sait pas encore ce qu’il s’est passé. Nous le savons, car un petit peu plus loin, dans l’évangile, il lui faudra une rencontre avec Jésus-ressuscité, pour croire, enfin. Et Pierre et le disciple bien-aimé, – certainement l’évangéliste Jean -, courent eux aussi. En fait, ce matin, tout le monde court ! Ils courent au tombeau, et nous savons ce qu’ils ont trouvé… ou ce qu’ils n’ont pas trouvé. Et là, deux réactions : celle du disciple bien-aimé qui voit ce tombeau vide et qui croit. Pour lui, il a suffi de découvrir que le tombeau était vide pour croire que Jésus était vivant, pour croire que Jésus était vainqueur de la mort ! Pour nous, ce n’est peut-être pas tout-à-fait suffisant. Et d’ailleurs, Pierre, qui entre dans le tombeau, lui aussi il voit et il n’est pas dit qu’il croit. Lui aussi, il lui faudra quelque chose de plus, cette rencontre avec le Seigneur ressuscité.
La foi… C’est étonnant la foi. Comment décider de savoir si on l’a ou si on ne l’a pas. Parce que la foi, c’est d’abord un cadeau de Dieu. Tout à l’heure, après la messe, va être baptisé un petit enfant… ; et lorsque j’interrogerai ses parents : ‘que demandez-vous à l’Eglise de Dieu ?’. Ils me répondront : ‘la foi !’. Parce que c’est le premier don fait au croyant. Lorsque la foi est implantée par Dieu dans notre cœur, alors nous faisons confiance à la parole qui nous est dite. Voilà. ‘Il vit et il crut’. A ce moment-là, Jean saisit tout ce que le Christ avait annoncé. Juste après la transfiguration, Jésus avait dit qu’il fallait qu’Il souffre, qu’Il meure et qu’au troisième jour, Il ressusciterait. Au moment où il y avait eu une querelle sur le temple, Jésus avait dit : ‘détruisez ce temple, en trois jours, je le rebâtirai ‘. Voilà. Et tout cela, prend sens pour Jean. Jean a reçu ce cadeau de la foi immédiate. Pierre aussi certainement, mais son cœur a besoin d’un peu plus de pression pour s’ouvrir pleinement. Alors pour nous ? Pour nous… Ben, c’est un petit peu pareil… Nous sommes baptisés. Le cadeau de la foi nous a été donné. Et serons-nous réceptifs à l’appel du Christ ? A Dieu présent dans nos vies, vivant aujourd’hui ? Ou garderons-nous notre cœur un peu fermé ? Un peu insensible à la pression amoureuse que le Christ nous fait ?
Dis-nous Marie-Madeleine : qu’as-tu vu en chemin ? – J’ai vu le sépulcre du Christ vivant. J’ai vu la gloire du ressuscité. J’ai vu les anges et ses témoins. Le ciel et les vêtements… Le Christ, mon espérance, est ressuscité’. Cette parole de Marie-Madeleine, inspirée des différents évangiles, que l’on a entendu en latin pendant la séquence, c’est l’origine, finalement de notre foi. Elle est avec Jean, avec Pierre, le premier témoin. Elle est celle qui a reçu la mission d’aller le dire aux disciples. Elle est une femme et c’est elle qui a reçu cette mission. Un petit peu comme aujourd’hui d’ailleurs. Dans nos familles, bien souvent, ce sont les mamans qui ont la charge de transmettre cette grande nouvelle : ‘le Christ nous aime. Il veut notre joie et notre bonheur’.
Depuis la résurrection du Christ, nous sommes invités à nous connecter à lui. C’est cela la foi. C’est cette connexion au Christ vivant. Si nous sommes connectés à Lui, il nous faut vivre en connecté. Si nous sommes véritablement unis à Lui, le monde doit voir en nous le visage du Christ. C’est saint Paul qui nous le dit : ‘si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en-haut’. Mais les réalités d’en haut, ce n’est pas être suspendu, la tête au ciel et les pieds décollés du sol. Les réalités d’en-haut sont Amour, miséricorde, paix, joie. Les réalités d’en-haut, c’est de suivre ce que le Christ nous appelle à vivre : « Ecoute Israël. Le Seigneur ton Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force. Tu aimeras ton prochain comme toi-même« .
Depuis Pâques… depuis Pâques il y a 2000 ans, chaque année nous renouvelons cette volonté d’être unis au Christ et dans quelques instants je vous interrogerai, et je vous demanderai si oui, vraiment, vous voulez choisir de renoncer au mal, renoncer à cette pression qui nous attire vers le bas et si vous voulez vous laisser regarder, attirer, aimer par le Christ qui nous élève, et qui fait de nous ce pour quoi nous sommes faits.
Nous, Homme, êtres humains, hommes et femmes, nous sommes faits pour être à l’image de Dieu. Et Dieu est Amour.