Homélie du dimanche des rameaux, année A, 9 avril 2017
Par le père Séraphin Kiosi
Il s’agit d’une retranscription, c’est pourquoi le style reste oral.
Une fois n’est pas coutume, je vais commencer mon homélie par un chant :
« Victoire, tu règneras ; Ô roi, tu nous sauveras ». (L’assemblée entonne aussitôt à la suite du prêtre…).
L’arbre de la croix… L’arbre du jardin d’Eden. Le premier arbre du jardin d’Eden était attrayant. Pas du tout dangereux. Adam et Eve n’auraient rien perdu à ne pas y toucher. L’arbre du calvaire était pour le moins, peu attrayant. On voit Jésus-Christ qui appréhende ce moment, parce que ça conduit à la mort. Mais Jésus, qui a entendu la Parole de Dieu, – sa mission c’est d’aller jusque-là -, même si c’est la souffrance, c’est la mort, Il y va, parce que c’est la volonté de Dieu. Il y croit. Il fait confiance en Dieu, en son Père qui lui demande de passer par là. Mais Adam, – qui n’avait rien à perdre à ne pas toucher à cet arbre -, il entend la Parole de Dieu, mais il soupçonne Dieu d’aller contre son bonheur. Son rapport avec son créateur n’est pas fait de confiance. Il ne veut pas que je sois grand comme Dieu, comme Lui et il va suivre son chemin et la suite, on la connaît : il ne sera pas plus heureux que cela.
Jésus, qui correspond au serviteur souffrant, dont on a lu l’extrait dans la première lecture tirée du prophète Isaïe, Il écoute, Il se laisse instruire et Il réalise la volonté du Père, même si cela lui coûte de passer par sa croix. Parce qu’Il fait confiance, totalement confiance, au Père, qui même s’il le fait passer par la vallée de la mort, lui donne vie, lui donne la victoire. C’est cet exemple-là de confiance totale au Seigneur, d’obéissance scrupuleuse à la volonté de Dieu, que cette Passion que nous venons de lire peut nous aider à imiter.
Jésus, dans la prière qu’il va nous laisser, – le Notre-Père -, Il y inscrira cette prière qu’Il a faite au Calvaire : ‘que ta volonté soit faite’. Faire la volonté de Dieu, même jusqu’au sacrifice suprême, c’est chemin de vie. ‘Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime’. C’est chemin de bonheur. Et pour ceux pour qui on donne sa vie, et pour celui qui donne sa vie parce qu’il réalise la volonté de Dieu.
En méditant la Passion de Jésus-Christ, demandons au Seigneur, essayons de nous mettre dans la peau du Seigneur, où nous aurons, -contrairement à Adam -, à nous abandonner entre les mains de Dieu. Cela signifie tuer notre orgueil, notre défiance vis-à-vis de Dieu. Entre les mains de Dieu, en s’abandonnant, on ne meurt pas ; on se retrouve. En s’abandonnant, on ne perd rien. Au contraire, on y gagne, contre toutes les apparences. Mais arriver à s’abandonner entre les mains de Dieu, c’est un acte de foi. Cette foi que Jésus a réclamée aux Juifs, mais qu’ils n’ont pas voulu Lui accorder. Au contraire, ils Lui ont fait payer par cette peine suprême sur la croix. Nous allons donc demander au Seigneur de nous apprendre à savoir nous abandonner à suivre Sa volonté pour que nous puissions être des vrais disciples, c’est-à-dire ceux qui suivent les pas de Jésus, notre maître.