Dimanche de la santé, journée de préparation au baptême des petits enfants, Baptême de Syméon C.
Par l’abbé Gaël de Breuvand
Alors il y avait deux versions de l’évangile : une version courte, – que l’on vient d’entendre –, et une version un petit peu plus longue, beaucoup plus longue !
Jésus, en fait, – vous savez – il est sur la montagne. Il vient de commencer son discours, son enseignement, sur la montagne, à ses disciples. Et il leur a dit : ‘bienheureux ! Bienheureux ceux qui ont le cœur pauvre. Le Royaume des cieux est à eux. Bienheureux ceux qui pleurent. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, bienheureux ceux qui sont persécutés en mon nom’. Jésus a révélé une chose essentielle : c’est que nous sommes faits pour la joie et pour le bonheur.
Et puis, après avoir donné ses béatitudes, Il nous expose concrètement, matériellement… comment le vivre, comment atteindre cette joie et ce bonheur.
De la montagne du Sinaï à la montagne des Béatitudes : accomplissement
Alors dans les temps anciens, sur la montagne du Sinaï, Dieu s’était révélé à Moïse, et il avait donné sa Parole. Et ce sont les 10 commandements que vous connaissez. Et parmi ces commandements, par exemple, il y avait ‘tu ne commettras pas de meurtre’. C’est la condition minimale, nécessaire, pour pouvoir trouver la joie et le bonheur. Mais c’était souvent reçu comme une loi imposée de l’extérieur. Alors la qualité de cette Loi, c’est qu’elle nous ouvrait la porte pour la joie et en même temps, on pouvait se limiter à juste l’entrouvrir, cette porte.
Alors sur la nouvelle montagne, la montagne des béatitudes, Jésus donne une nouvelle Loi. Et il dit : ‘tu ne commettras pas de meurtre… c’est bien. C’est bien d’éviter le mal. Et il faut continuer à éviter le mal. Mais il faut faire un peu plus ; il faut choisir le bien. Il faut vouloir la joie et le bonheur de chacun, de tous ceux qui sont autour de vous. Alors non seulement vous n’allez pas commettre de meurtre, mais en plus, vous ne vous mettrez pas en colère contre votre frère’.
Alors là, on dit : ‘wouah ! C’est un peu dur. ‘ C’est un peu costaud quand même ! Personnellement, je n’en suis pas vraiment capable. Et lorsque l’on pose la question à Jésus et qu’on lui dit : ‘bah… nous on sait pas faire ça’, Il nous répond que oui, effectivement, on ne sait pas faire. Mais que Lui, Dieu, Lui, le Christ, peut faire ça en nous. Voilà ce que veut dire accomplir la loi. Jésus dit : ‘je suis venu, non pas abolir, mais accomplir la Loi. La dépasser ‘! En fait, il y a ajouté quelque chose d’essentiel : l’Amour ! Tout entier.
Choisis la Vie
La première lecture que l’on a entendu, – c’est mon deuxième point –, nous place devant un choix. La vie et la mort sont proposées aux hommes. C’est de ce passage qu’est tiré le thème de la journée de la santé : ‘Choisis la vie’. Évidemment, il vaut mieux choisir la vie. Après, on peut se poser la question : mais qu’est-ce que c’est que vivre ? Qu’est-ce que c’est que vivre ? Est-ce que c’est une question d’abord et essentiellement de vie physique, biologique ? Ou est-ce que c’est un peu plus ?
Si on réfléchissait quelques instants : qu’est-ce qui est vivant ? Est-ce qu’un caillou est vivant ? Un caillou, c’est vivant ? … (Des enfants répondent non). Non, hein ? C’est pas vivant un caillou. Mais par contre, un microbe, ou même du corail, c’est vivant. Un animal est vivant, une plante est vivante. Un ange est vivant. Dieu est vivant.
Quel est le point commun entre le microbe et Dieu ?… C’est le fait d’être capable d’entrer en relation. Alors évidemment, la capacité d’entrer en relation du microbe, elle est toute petite, petite, petite. Mais c’est le premier niveau de mise en relation. Et puis, la plante, elle est capable d’être un peu plus en relation, l’animal encore un peu plus. Et l’homme ? L’homme, lui, il est capable de la meilleure des relations, la plus belles des relations. La relation de Dieu lui-même. Il est capable d’aimer.
En fait, quand on parle le langage de Dieu, quand on dit « vivre », ça veut dire « aimer ». Et quand on parle le langage de Dieu, quand on dit mourir, ça veut dire être privé de relations, ne pas aimer, être tout seul. Et en fait voilà les commandements de Dieu ; c’est ce que nous dit Dieu : ‘pour ton bonheur et pour ta joie, il faut que tu sois en relation avec les autres’. Alors, là encore, c’est un peu difficile. Parce que oui, en théorie, on est bien d’accord. Mais lorsqu’il m’énerve, lui, brutalement, j’ai plus trop envie de l’aimer. Et pourtant, la lecture nous dit : ‘si tu le veux, si tu le veux, tu peux observer les commandements. Il dépend de ton choix de rester fidèle’. C’est cela qu’il nous dit. Alors on se sent un peu démunis. Et on a raison, on est démuni.
Et là encore, nous nous tournons vers le Christ en Lui disant : ‘Seigneur, on n’y arrive pas !’ Et lui, il nous dit : ‘accroche-toi à moi, mets-toi en connexion avec moi’. Tout à l’heure, lorsque j’ai interrogé les parents, je leur ai demandé ce qu’ils voulaient pour Syméon. Et ils m’ont répondu : ‘nous voulons la foi, qui donne la vie éternelle ; la foi, qui est la connexion qui permet d’obtenir le cadeau que Dieu fait, c’est-à-dire Lui-même, tout entier, Sa vie’. Et vous savez que Dieu est Amour, donc la vie de Dieu, c’est l’Amour.
En fait, dans quelques instants, nous allons remplir Syméon de l’amour de Dieu (il se retourne et s’adresse aux parents qui préparent un enfant au baptême) et dans quelques mois, nous allons remplir les vôtres de l’Amour de Dieu.
La volonté de Dieu : que nous soyons des témoins ‘vivants’ de son amour
Alors aujourd’hui, nous sommes réunis dans cette église, ensemble, à vouloir tisser une relation, avec Dieu et les uns avec les autres. Nous voulons tisser une relation avec tous ceux qui nous entourent, avec les 11 000 habitants de Brignais qui ne mettent pas les pieds dans cette église. Nous voulons être, finalement, pleinement à l’image de Dieu. Et nous savons bien que nous ne pouvons pas le faire tout seul. Nous voulons choisir la vie, et nous demandons au Christ de nous combler, de nous remplir de cet Amour. Humblement ! Humblement. Et aujourd’hui, nous pouvons demander tout particulièrement au christ de nous aider à avoir le regard attentif. Attentif aux malades qui nous entourent. Attentif à tous ceux qui se donnent pour le bien des malades, des personnes âgées, des personnes isolées.
Et puis, nous pouvons ouvrir notre cœur et demander au Seigneur : ‘Seigneur, que puis-je faire pour accomplir Ta volonté ? Quel est pour moi ton projet ? Comment serai-je véritablement vivant ?’
Il y a une chose dont je suis absolument certain, c’est qu’aucun de nous n’est appelé à la même chose. Mais il y a une chose dont je suis certain : c’est que nous sommes tous appelés à témoigner du Christ et de l’Amour de Dieu, là, aujourd’hui, dans notre monde. Et nous savons que notre monde en a bien besoin. Laissons-nous transformer par Jésus. Laissons-nous convertir. Laissons-nous aimer.