Par l’abbé Gaël de Breuvand

(Les titres sont ajoutés après retranscription, c’est pourquoi le style reste très oral).

Lorsque nous sommes en train de lire la Bible, lorsque nous écoutons la Parole de Dieu, c’est à nous qu’elle s’adresse. Et toute parole que l’on entend, c’est Dieu qui nous la donne. Et plus particulièrement quand ce sont les paroles mêmes du Christ.

Aujourd’hui, il y a deux paroles du Christ sur lesquelles il nous faut revenir.

« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ».

Nous sommes appelés, appelés par le Christ à entrer dans le Royaume de Dieu, dans la joie et dans le plus grand bonheur. Souvent, on a tendance à se dire que le Royaume de Dieu, c’est pour après : une fois que l’on aura fini de vivre. Or, ce n’est pas tout à fait ce que dit Jésus. « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ». Et ce mot ‘proche’ en grec, il peut aussi se traduire par ‘ici’, ‘là’, ‘présent’. Donc en fait, le Royaume des cieux, dans sa plénitude, c’est le jour où nous verrons Dieu face-à-face. Mais dès aujourd’hui, même si ce n’est pas encore face-à-face, nous pouvons rencontrer le Seigneur. Et du coup, déjà, être membre, partie prenante, du Royaume des Cieux. Pour cela, une consigne, une demande de Jésus : « Convertissez-vous ». Se convertir, vous le savez bien, on le fait très bien au ski, lorsqu’on est dans ce sens-là, qu’on veut aller dans celui-là, mais qu’il y a la pente. Il faut se retourner ; il faut faire une « conversion ». Changer de direction. C’est le choix qui nous est proposé, aujourd’hui. Dans nos vies ! Il y a peut-être bien des petites choses sur lesquelles il nous faut changer, pour prendre la bonne direction, celle du Christ.

« Venez à ma suite ».

Et Jésus marche le long de la mer de Galilée. Et voilà une nouvelle parole de Jésus : « Venez à ma suite ». Il leur dira ensuite, à ses disciples : « soyez mes amis ». Cette Parole, elle est pour nous là-aussi. Et pour nous, là aussi, il va nous falloir lâcher quelque chose. Eux, ils ont lâché leurs filets ; ils ont lâché leurs habitudes, leur confort ; ils ont lâché leur famille, ils ont lâché leurs parents, propriété. Et ils ont suivi le Christ. Pas par masochisme, mais bien parce qu’en rencontrant cet homme-là, – qui était Dieu -, ils se sont rendus compte que c’était à travers lui que la joie et le bonheur seraient donnés.

« Alors il le suivirent ». Et nous ? Voulons-nous suivre Jésus ? Là… partout où il ira ? Il est la Lumière, on l’a entendu dans le psaume. « Le Seigneur est ma lumière et mon salut. De qui aurais-je crainte. Le Seigneur est le rempart de ma vie. Devant qui tremblerais-je». Le Christ m’appelle, le Christ m’éclaire, le Christ me protège. Il veut pour moi la joie et le bonheur et tout ce qu’il me propose, c’est de prendre résolument ce chemin de joie et de bonheur.

Unité des chrétiens,

Cette semaine, depuis le 18 et jusqu’au 25, nous sommes dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens et la liturgie nous propose cette Lettre de saint Paul aux Corinthiens. A Corinthe, Paul est venu, il a prêché l’Évangile, les gens l’ont entendu, ont décidé de changer de vie et ont voulu suivre le Christ ! Ils sont devenus chrétiens. Mais on le sait bien, la conversion, c’est quelque chose qu’il nous faut prendre et reprendre sans cesse. Il y a des divisions au sein des chrétiens de Corinthe. Il y a ceux qui disent : ‘moi, je suis disciple de Pierre’. Il y a ceux qui disent : ‘moi, je suis disciple de Paul’. Il y en a qui disent : ‘je suis disciple d’Apollos’. Puis ceux qui prennent pas partie : ‘je suis disciple du Christ’. En fait ce sont eux qui ont raison. Parce qu’effectivement, l’essentiel, c’est cela. C’est d’être disciple du Christ. Les querelles de clochers, ce n’est pas le projet de Dieu pour nous.

Alors quand on reprend l’histoire des deux mille ans depuis que le Christ est mort et ressuscité, depuis qu’il a fondé l’Église, on se rend compte que parmi les chrétiens, il y en a un nombre… qui ont oublié de se convertir sans cesse. Loin de moi l’idée de les juger. Je ne sais pas ce que j’aurai fait à leur place. Mais, qu’est-ce qu’on constate aujourd’hui ? C’est que des divisions existent. Ces divisons, elles sont une plaie dans le corps du Christ. La prière de Jésus : quasiment une des seules prières explicites de Jésus, que l’on trouve dans le chapitre 17 de saint Jean : « que tous soient un ! » Et un petit peu avant, on trouve : « aimez-vous les uns les autres » ‘Ainsi le monde verra Dieu’, découvrira qui est Dieu. Vous serez pleinement témoins de l’Amour de Dieu.

Alors, pour cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous demandons que les chrétiens soient vraiment des témoins de l’Amour de Dieu. En manifestant l’Amour dans leur vie. Évidemment on pense à l’unité entre les grandes confessions chrétiennes… Mais cela implique aussi à l’intérieur nos communautés. La prière pour l’unité des chrétiens, ce n’est pas seulement au sujet des chrétiens qui sont loin. C’est aussi pour les chrétiens qui sont ici, là, maintenant. Alors comme c’est une intention et un combat – sans cesse -, que de travailler à l’unité, toujours difficile… On préfère sa propre opinion plutôt que de se mettre réellement à l’écoute de ce qui nous est donné. Eh bien… Nous prions pour cela. Et celui qui fait l’unité, ce n’est pas moi ! Ce n’est pas vous ! Non. Celui qui fait l’unité, c’est le Christ. Et toute notre mission, finalement, c’est de nous mettre véritablement à l’écoute du Christ.

Bah… on revient encore une fois au grand commandement. Quel est le plus grand commandement ? Le plus grand commandement, c’est : « écoute Israël, le Seigneur ton Dieu est l’Unique. Tu l’aimeras de tout ton cœur, de toute ta force, de tout ton esprit et tu aimeras ton prochain comme toi-même ». C’est par là que passe l’unité des chrétiens.

Aujourd’hui nous célébrons la messe. Comme chaque dimanche, nous venons accueillir la Grâce, l’Amour de Dieu tout entier. Eh bien… Pendant notre prière qui va suivre… A ce Dieu qui se donne, offrons-nous à lui. Et posons-lui la question : « Seigneur ! Je veux me tourner vers Toi. Je veux Te suivre. Dis-moi comment ! ».

Et sans aucun doute, le Seigneur nous répondra.